« La générosité, la rectitude et l’esprit de service de qui travaille au Saint-Siège », ressortent du rapport des trois cardinaux chargés d’enquêter sur « Vatileaks » – la fuite des documents réservés – mais ce rapport ne sera communiqué qu’au successeur de Benoît XVI, indique le Saint-Siège.
Le pape juge donc utile que son sucesseur le connaisse. Mais surtout, il montre qu’en se retirant, il se refuse à pointer le doigt contre qui que ce soit: le principal accusé n’a-t-il pas lui-même été pardonné et grâcié?
Benoît XVI a en effet reçu ce lundi matin, 25 février, au Vatican, les trois cardinaux Julian Herranz (82 ans), Josef Tomko (88 ans) et Salvatore De Giorgi (82 ans), et le secrétaire de cette commission, P. Luigi Martignani, OFM.Cap. Les trois cardinaux, âgés de plus de 80 ans, ne sont pas électeurs : ce qu’ils ont appris au cours de leur enquête n’influencera pas le conclave.
En début d’après-midi, le Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a confirmé que « le Saint-Père a reçu les Cardinaux Herranz, Tomko et De Giorgi, accompagné du P. Luigi Martignani, OFM.Cap, Secrétaire de la commission cardinalice d’enquête sur la fuite de documents », indique ce communiqué.
« A la conclusion de leurs travaux, précise la même source, [le Pape] a désiré les féliciter des résultats et leur exprimer sa satisfaction. A côté des défaillances humaines caractérisant toute institution, leur enquête montre la générosité, la rectitude et l’esprit de service de qui travaille au Saint-Siège, en soutien de la mission que le Christ a confié au Successeur de Pierre ».
Et voici la décision de ne pas publier le rapport: « Le Saint-Père a décidé que les actes, qui ne sont connus que de lui, seront à la disposition exclusive de son successeur ».
Le pape se garde ainsi d’influencer le vote des cardinaux électeurs, et la liberté de son successeur: à lui de voir si la publication peut-être utile ou pas, et ces indications n’étant pas publiées, le prochain pape restera libre d’en tenir compte ou pas pour son gouvernement.
Mais le communiqué évoque seulement « des défaillances humaines caractérisant toute institution ». Aucune autre sanction donc. Cependant, en renonçant à l’exercice de sa charge, le pape offre une occasion de renouveau du gouvernement central du Saint-Siège.
Enfin, en ne publiant pas le dossier qui lui a été remis le 9 octobre, le pape refuse de céder aux pressions de qui prêche le faux pour savoir le vrai.
La Secrétairerie d’Etat a elle-même donné de la voix dans un communiqué d’une rare véhémence, invitant à ne pas diffuser des informations inexactes au nom justement de la « liberté » des futurs électeurs (cf. Zenit du samedi 23 février 2013, http://www.zenit.org/fr/articles/nouvelles-inexactes-la-secretairerie-d-etat-hausse-le-ton).