ROME, jeudi 15 novembre 2012 (ZENIT.org) – Pour le cardinal Sarah, la voix de l’Eglise est attendue et elle peut apporter sa contribution pour mettre fin au conflit syrien, notamment en demandant la mobilisation de la communauté internationale. Il dit son émotion devant la situation dans les camps de réfugiés.
Le cardinal Robert Sarah, président du Conseil pontifical Cor Unum – organisme de la « charité du pape » – s’est rendu au Liban du 7 au 10 novembre 2012, comme envoyé de Benoît XVI et du synode (cf. Zenit du 7 novembre 2012) pour exprimer le soutien de l’Eglise catholique à la population syrienne: il apportait une aide humanitaire d’un million de dollars.
Le cardinal guinéen a notamment rencontré les pasteurs et les fidèles des Eglises qui sont présentes en Syrie, il a également visité des camps de réfugiés syriens – dans la plaine de la Bekaa, dans l’est du pays – et il a présidé une réunion de coordination de 20 institutions caritatives catholiques oeuvrant au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Turquie et en Iraq. Cette rencontre avait pour but de « coordonner les aides » pour les victimes du conflit syrien. (cf. Zenit du 9 novembre 2012).
Selon Radio Vatican du 13 novembre, le cardinal Sarah s’est entretenu avec le président de la République libanaise, Michel Sleimane et avec les évêques maronites du Liban.
Dressant un bilan de sa visite, le cardinal Sarah affirme que tous ses interlocuteurs ont été « très touchés » de cette mission voulue par le pape.
Pour le cardinal, l’Eglise peut avoir un rôle déterminant : « le Saint-Père a une voix qui a une autorité sur le plan international et son intervention, ses appels auprès des grandes puissances pourraient être entendus ».
Mais il faut pour cela que « non seulement les Syriens, mais la communauté internationale soient décidés à aider ce peuple et à trouver la paix dans la rencontre, la discussion, le dialogue », ajoute-t-il, invitant à « ne pas exclure Dieu et donc la voix du pape de la négociation ».
Revenant sur sa visite auprès des réfugiés, le cardinal confie son émotion devant « cette foule de personnes sans eau, sans électricité, sans hygiène ».
Une femme musulmane, raconte-t-il, s’est mise à pleurer à son approche en expliquant : « Vous me traitez comme un être humain, je retrouve ma dignité que je n’ai pas dans ma communauté religieuse ».
Il évoque également la demande de cette mère qui voulait lui donner son enfant de quatre mois « pour le sauver de cette situation » : « Mais comment prendre un enfant de quatre mois ? », demande-t-il.
Il précise qu’il a cherché, avec Caritas Liban, à apporter aux réfugiés « ce qui pourrait leur être utile », en particulier en vue de l’hiver qui approche. Le don de Benoît XVI, qui a été « vraiment apprécié » par la population, a été partagé entre la Syrie – 700.000 dollars – et les autres Caritas de Turquie, Liban, Jordanie et Iraq – 300.000 dollars.