Evangélisation-Nouvelle approche, par Brunor

Des indices-vérifiables-de l’existence de Dieu

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ROME, vendredi 26 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le nouvel album de Brunor, La lumière fatiguée (SPFC éditions), sort au moment du synode sur la nouvelle évangélisation et prépare à l’année de la foi dont il constitue à coup sûr un instrument précieux.

Les lecteurs de Zenit rencontrent ci l’auteur – prix 2012 de la BD chrétienne d’Angoulême – qui ne cesse d’accumuler comme des pépites (pour ceux qui cherchent), des indices-vérifiables-de l’existence de Dieu.

Zenit – Brunor, en quoi votre approche est-elle nouvelle ?

Brunor – Avec la série d’albums « les indices pensables » et les conférences qu’on m’invite à donner dans des lycées et des paroisses, nous abordons la question de la foi et de l’existence de Dieu par la porte de la réalité vérifiable qui nous est ouverte par les sciences. Cette porte est très récente et nous n’en avons la clé que depuis très peu de temps. On voit bien que depuis quelques siècles les sciences expérimentales ont connu un développement progressif suivi d’une accélération depuis le milieu du XXe s…

Grâce à ces progrès, notre connaissance de l’Univers a été profondément modifiée, en particulier tout ce qui concerne le passé de l’Univers et son histoire. De telle sorte qu’on ne peut plus nous raconter n’importe quoi et qu’un certain nombre de fausses croyances sont identifiées et démasquées. Nous mettons un certain temps à prendre conscience de ce trésor que des rois et des puissants auraient aimé connaitre mais ne l’ont pas connu et c’est nous qui avons accès à toute cette connaissance. Hélas, nous n’en avons pas vraiment pris conscience. Nous disposons désormais de réponses à un certain nombre de questions que l’humanité se pose depuis des centaines et des milliers d’années et malheureusement nous n’en faisons pas grand-chose. Alors que ces réponses nous permettent d’aborder de façon nouvelle et intelligente la grande question de Dieu.

Comment une meilleure connaissance de l’Univers parle-t-elle de Dieu ?

Depuis l’Antiquité, des êtres humains de (pratiquement) toutes les cultures se posent des questions sur deux types de sujets. D’une part, les sujets qui appartiennent au domaine physique (le soleil est-il éternel ? La vie peut-elle naître spontanément de la matière inerte ?)  d’autre part, ceux qui appartiennent au domaine métaphysique  (Y a-t-il un Créateur, plusieurs ou pas du tout ?) Comme ils n’ont pas les moyens de connaître les réponses à ces questions, les cultures y répondent selon leurs préférences, opinions, réflexions, traditions… Mais la réponse reste inconnue pendant des siècles. Par exemple : le Soleil est-il éternel ? Oui ! Affirment quasiment toutes les cultures de l’histoire de l’humanité. C’est une interprétation philosophique ou religieuse qui reste invérifiable jusqu’au  XX° s. où les sciences ont fait de tels progrès qu’on peut enfin faire la part du vrai et du faux dans ce domaine physique. Pour la première fois, on peut confronter des hypothèses, des théories et des proclamations avec la réalité quand nous la connaissons. Mais dans le domaine métaphysique, les sciences ne peuvent rien nous apprendre directement.

En quoi la connaissance du soleil aide-t-elle à envisager la question de Dieu ?

Cela change beaucoup de choses. Tout d’abord, on ne peut plus nous faire croire que le soleil est éternel et qu’il est un dieu. Deuxièmement, nous pouvons faire une recherche toute nouvelle : vérifier si telle ou telle culture avait su, avant les sciences, que le soleil était « un lampadaire » comme disent les astrophysiciens. C’est le cas des Hébreux dont les écrits datés de 2500 ans affirment que le Soleil n’est qu’un lampadaire. Ce que confirment les progrès scientifiques. Un autre aspect attire notre attention : les Hébreux sont les seuls de toute l’histoire de l’humanité à avoir eu l’audace de poser une telle affirmation.  Une énormité aux yeux des autres, car tellement contraire aux apparences ! Avec cet exemple, on voit que toutes les cultures se sont aventurées dans le domaine de la réalité physique. Domaine que les sciences sont désormais capables d’étudier pour faire la part du vrai et des fausses croyances…

Mais sciences et foi ne jouent pas dans le même registre…

Exactement, aussi  est-il important de rappeler la différence entre ces deux domaines, il ne suffit pas de le déclarer, il s’agit de le montrer, ce que j’essaye de faire dans mes albums*. Et on peut aller beaucoup plus loin, et en profiter pour attirer l’attention du lecteur sur un point précis : certes la science et la foi sont sur deux plans différents : l’une physique, l’autre métaphysique (voir Un os dans évolution p.18) mais il se trouve que toutes les métaphysiques (philosophiques ou religieuses) ont posé des affirmations sur des points du domaine « physique » comme par exemple : » le Soleil est éternel ? »  Ou « l’Univers est éternel ? » Ou encore : un être vivant est composé de ceci ou de cela… On voit donc que chaque métaphysique s’est aventurée</em> dans le domaine du physique, allègrement, en particulier dans trois grands thèmes (1- l’Univers, 2-Les vivants, 3- l’Humain ).

On croit que les philosophies et les religions parlent de métaphysique, en réalité elles se sont aventurées dans le domaine physique ?

Exactement, dans ce domaine physique, elles ont posé des affirmations que les sciences d’aujourd’hui peuvent vérifier. C’est une révolution pour la réflexion, car pendant des siècles, personne ne pouvait savoir si telle affirmation sur un de ces trois grands thèmes était vraie ou fausse, nous n’avions aucun moyen de le savoir, car nous ne savions pas encore lire le livre de l’Univers physique. Nous nous contentions d’en regarder les images, si l’on peut dire …Et donc, de faire des interprétations souvent hasardeuses. Mais depuis les années 1950 (environ) nous commençons à apprendre à lire ce livre de l’Univers grâce aux progrès des sciences expérimentales. Et pour la première fois, nous pouvons confronter avec le réel, les affirmations de tous nos prédécesseurs philosophes, religieux et autres gnostiques, pour regarder si l’un ou l’autre a dit vrai sur l’un ou l’autre de ces trois thèmes du domaine physique (qui sont donc de la compétence des sciences). Ce qui nous donnera des indices pour réfléchir de façon intelligente à la grande question de Dieu.

Et dans vos albums « les indices pensables », vous donnez le résultat de cet « examen »…

Et chacun peut constater que ce résultat est objectif, sans aucun présupposé, sans aucune préférence. Il est vérifiable. Il est donc communicable. Ce qui répond à la grande question d’aujourd’hui : comment communiquer aux jeunes les « choses de la foi » ? Il ne s’agit pas d’interpréter les faits scientifiques, mais de tout simplement regarder point par point si tel philosophe  s’est trompé ou s’il a eu raison. Bien entendu, nous ne pouvons effectuer cet examen comparatif que sur des questions dont nous connaissons la réponse comme par exemple :  » le Soleil est-il éternel », ou « les atomes sont-ils éternels » ou encore : « les êtres humains sont constitués de différentes « matières » qui expliqueraient leur individuation par la matière ? ».  Donc la possibilité de cet « examen » que nous permet d’effectuer le progrès des sciences expérimentales depuis quelques années constitue une véritable révolution pour faire la part du vrai et du faux dans toutes ces affirmations de la pensée humaine depuis l’Antiquité.

Cette confrontation avec la réalité, qu’apport
e-t-elle pour la foi ?

Elle nous permet de constater que deux champions arrivent en tête sur ce « podium Olympique ». La médaille d’argent revient à Aristote dont le génie est confirmé par les découvertes de la biologie. Cet homme a vu juste sur de nombreux points, grâce à ses expérimentations et son analyse intelligente des faits. Il arrive à la conclusion qu’une intelligence organisatrice est sans aucun doute à l’œuvre pour passer du chaos au cosmos. Mais il ne prétend pas savoir qui est cette intelligence (il n’est qu’à la deuxième place du podium !)

S’il y a une intelligence créatrice, pouvons-nous la connaître ?

Ceux qui arrivent en tête de cet examen nous permettent d’avancer. Ce sont les prophètes d’Israël. Dans leurs livres (la Bible) ils n’ont pas cherché à écrire un traité de sciences ou de philosophie : ils ne connaissent pas ces mots ni leur sens. Mais on peut constater qu’ils ont posé des affirmations sur ces trois grands thèmes :(1- l’Univers, 2-Les vivants, 3- l’Humain ), qui sont vérifiables par les sciences d’aujourd’hui. Et ils ont vu juste, mieux que les philosophes grecs et loin devant tous les autres courants métaphysiques…

Est-ce une preuve qu’ils connaissent le vrai Dieu ?

Ce n’est en aucun cas une « preuve » que leur Dieu serait le vrai, mais cela nous apporte des « indices » pour penser : des indices pensables. Si on poursuit cette enquête, on peut objectivement constater que le Créateur dont parlent les prophètes d’Israël n’est pas incompatible avec ce que nous découvrons grâce aux progrès des sciences, mais en plus, il semble le seul à rester compatible.
Car les fausses croyances tombent l’une après l’autre. Il suffit de regarder celles qui tiennent bon parce qu’elles sont encore compatibles avec le réel.

On peut donc vérifier que les affirmations des prophètes étaient vraies ?


Non seulement on peut le faire aujourd’hui à propos du soleil, de l’histoire de l’Univers, des grandes étapes de sa construction (les 6 jours qui ne sont pas des jours mais des étapes ) etc. Mais c’est déjà la méthode qu’employaient les Hébreux pour faire la différence entre les vrais et les faux prophètes ! Ils le racontent dans la Bible. C’est encore la confrontation avec le réel qui nous guide ! Vous savez, le réel ne pardonne pas. C’est la fameuse porte étroite dans la muraille de Jérusalem, soit le chameau n’est pas trop lesté et il arrive à passer, soit ça bloque. Tout ce qu’on a prétendu est : soit confirmé après vérification,  soit démasqué. Les prophètes prétendaient transmettre des informations de la part du Créateur lui-même. Soit ils étaient des imposteurs ou des psychopathes, soit c’était vrai. Comment savoir ? Par la confrontation de leurs affirmations avec les événements réels. C’est ainsi que la Bible nous relate une grosse vingtaine de prophètes, tous confirmés par la confrontation avec la réalité et certifiés . Les autres étaient des faux, des prophètes de cour.

Les authentiques prophètes ont dit vrai sur des sujets du domaine physique que nos savants nous permettent de connaitre désormais. Sans faire la moindre concession au « concordisme », sans le moindre « créationnisme » nous pouvons constater, si notre recherche est honnête, que le Dieu des Prophètes d’Israël est le plus compatible de tous. Y compris si on le compare au « non dieu » des athées, une croyance finalement assez archaïque qui éprouve désormais bon nombre de difficultés à être en cohérence avec la réalité puisque les atomes ne sont pas éternels… Etant donné que « a-théisme » veut dire « pas de créateur » alors l’athéisme croit à un Univers éternel, donc à une « matière » ou à des « atomes » éternels. C’est ce que prétend l’athéisme depuis Démocrite et Parménide. Or, voici que depuis 1965, les astrophysiciens nous apprennent que durant un long temps, au début de notre Univers, il n’y avait pas encore un seul atome ! Ces fameux atomes qui, selon les croyances des philosophes Grecs auraient dû être éternels, finalement ils ne le sont pas !  Confrontés au réel, ils s’effondrent. Quand on apprend tout cela, en précisant bien que ce n’est ni du créationnisme, ni de l’évolutionnisme, ni de l’intelligent design, mais une enquête objective sur une ligne de crête entre ces pentes glissantes, les gens sont étonnés, « pourquoi ne nous a-t-on pas dit ça plus tôt ? » Nous avons ce trésor (sans le voir) et nous ne le partageons pas.

Il y aurait un « gâchis » ?

Hélas pour le moment, tous ces indices qui sont là sous nos pieds, prêts à aider nos contemporains à constater que la question de Dieu n’est pas incompatible avec les découvertes des sciences,  mais on ne pense pas à les citer. Tout ça reste encore endormi. C’est dommage, car pendant ce temps, nos contemporains tournent en rond un peu comme les Dupondt dans leur jeep rouge, perdus en plein désert. Mais comme ils découvrent ce qui ressemble à la trace d’un autre véhicule, les voilà rassurés, ils le suivent sans le connaître, mais confiants. Bientôt les empreintes de pneus devenant plus nombreuses, les voilà euphoriques : « une véritable autoroute !  Un tel trafic nous indique à coup sûr que nous sommes dans la bonne direction ! » Hélas ! Personne pour leur signaler qu’ils tournent en rond, seuls dans le « tohu wa-bohu » (en hébreu : « désert-vide » (et non pas « chaos » comme on le traduit souvent mal. Pour les Hébreux, il n’y a jamais eu de chaos éternel, c’est un mythe païen).

Nous pouvons retrouver un enthousiasme, car nous avons désormais des indices à partager à nos jeunes. Nous ne faisons pas de prêchi-prêcha, nous ne parlons pas un langage « spirituel » qui provoque des allergies chez nos ados comme chez nos collègues de bureau. Nous avons de quoi alimenter une réflexion intelligente chez des interlocuteurs qui sont actuellement convaincus que la Bible et son Dieu est un conte pour enfants et que chaque avancée des sciences fait reculer la religion… Oui les avancées de la connaissance font s’effondrer les fausses croyances et c’est une bonne chose que de séparer le vrai du faux, l’information de l’intox, l’authentique et l’ersatz, le bon germe de l’ivraie. Aidons nos contemporains à mesurer par eux-mêmes que le Dieu de la Bible et de Jésus-Christ est compatible avec la confrontation au réel. Il ne suffit pas de le proclamer, tout le monde peut le faire, il s’agit de permettre aux gens de le comprendre. Cette méthode nouvelle porte déjà des fruits. « Je ne suis pas chargé de vous convaincre, mais de vous le dire… »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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