ROME, mardi 29 novembre 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI encourage l’Eglise d’Amérique du Nord à porter au monde un message d’espérance. Il encourage « les efforts consciencieux » des évêques des Etats-Unis dans la gestion du « fléau » des abus sexuels.
Benoît XVI a reçu les responsables de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis d’Amérique (Régions I-II-III), en audience privée, au terme de leur visite « ad limina Apostolorum », samedi matin, 26 novembre.
L’exemplarité dans la crise
Benoît XVI a rappelé aux évêques que sa visite de 2008 aux USA avait eu pour but d’encourager les catholiques d’Amérique, en pleine crise des abus sexuels. Le pape a expliqué que son voyage lui avait permis de reconnaître « personnellement, les souffrances infligées aux victimes » ainsi que « les efforts sincères pour assurer la sécurité de nos enfants » et traiter les plaintes « de manière transparente et appropriée ».
« J’ai espoir, a-t-il confié, que les efforts consciencieux de l’Eglise pour faire face à cette réalité vont aider la communauté en général à mieux cerner les causes, la fréquence et les conséquences des violences sexuelles, et à lutter de façon plus efficace contre ce fléau qui affecte la société à tous ses niveaux ».
Le pape a fait remarquer en outre que l’Eglise n’est pas seule concernée. S’« il est juste que l’on applique à l’Eglise des critères très exigeants sur ce point », il faut aussi les appliquer « aux autres institutions, sans exception ».
La voix de l’Eglise dans la société
Benoît XVI a ensuite souligné « l’urgence » et la « nécessité » de la nouvelle évangélisation face aux bouleversements sociaux et religieux contemporains. L’évangélisation n’est pas seulement une mission ad extra, a ajouté le pape : « Nous-mêmes avons besoin en premier d’être ré-évangélisés ».
En ce sens, le pape a confié trouver « significatif » que de plus en plus d’hommes et de femmes se soucient de l’avenir des sociétés démocratiques. Ils constatent, a-t-il commenté, « un effondrement des fondements intellectuel, culturel et moral de la vie sociale » et un « sentiment grandissant d’insécurité, surtout chez les jeunes ».
L’Eglise a encore un rôle fort car « de nombreuses personnes de bonne volonté continuent de se tourner vers elle » notamment pour « sa sagesse, et sa conduite juste et clairvoyante ».
Le pape conseille de saisir l’opportunité de l’époque actuelle pour « exercer la dimension prophétique » du ministère épiscopal en s’exprimant « humblement mais avec persévérance », pour « défendre la vérité morale, et offrir une parole d’espoir, capable d’ouvrir les cœurs et les esprits à la vérité qui rend libres ».
Le pape a annoncé qu’il proposerait « une série de réflexions » sur ce sujet dans les prochains mois. Ces réflexions, a-t-il ajouté « seront utiles pour le discernement » auquel sont appelés les évêques dans leur « tâche de conduire l’Eglise vers l’avenir que le Christ nous ouvre ».
Adapter les outils de l’Eglise
Benoît XVI a exprimé sa satisfaction devant le « réel progrès » des évêques américains, dans la formulation « d’une vision pastorale commune ». Il a cité l’exemple des prises de position récentes sur l’engagement des fidèles dans la société, et sur l’institution du mariage.
Le pape a voulu insister sur l’importance de ces prises de position qui font autorité, une importance qui « devrait être évidente pour tous ».
L’Eglise qui est aux Etats-Unis présente actuellement une traduction révisée du missel romain. Benoît XVI a exprimé sa reconnaissance pour cette traduction, souhaitant qu’elle « inspire une catéchèse continue qui mette l’accent sur la vraie nature de la liturgie et sur la valeur incomparable du sacrifice salvateur du Christ pour la rédemption du monde ».
Le pape a également parlé de l’importance des universités catholiques et du « sentiment renouvelé de leur mission ecclésiale ».
Il s’agissait de la première rencontre avec les évêques des Etats-Unis depuis le voyage de Benoît XVI en 2008.
<p>Parmi les évêques présents à cette audience, citons, entre autres, l’archevêque de New York, président de la Conférence épiscopale, Mgr Timothy Dolan.
Anne Kurian
