ROME, Samedi 1er janvier 2011 (ZENIT.org) – 23 ouvriers pastoraux ont été tués au cours de l’année 2010 : 1 évêque, 15 prêtres, 1 religieux, 1 religieuse, 2 séminaristes et 3 volontaires laïcs.
Comme chaque année, l’Agence missionnaire Fides a publié, le 30 décembre dernier, la liste des ouvriers pastoraux évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont perdu la vie de façon violente au cours des 12 derniers mois.
En analysant la liste relative à chacun des continents, rappelle l’Agence Fides, cette année aussi figure au premier plan, avec un nombre de morts extrêmement élevé, l’AMERIQUE, qui a vu être versé le sang de 15 ouvriers pastoraux : 10 prêtres, 1 religieux, 1 séminariste et 3 laïcs.
Elle est suivie par l’ASIE, avec 1 évêque, 4 prêtres et 1 religieuse tués et par l’AFRIQUE où ont perdu la vie de manière violente un prêtre et un séminariste.
Le comptage de Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais tous les ouvriers pastoraux morts de façon violente. Nous n’utilisons pas de fait le terme « martyre », sauf dans son sens étymologique de « témoin », pour ne pas devancer le jugement que l’Église pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, il est possible de recueillir sur leur vie et sur les circonstances mêmes de leur mort.
A ce propos, nous notons, au cours de l’année qui est sur le point de s’achever, l’ouverture du procès de béatification du Père Daniele Badiali, prêtre Fidei donum originaire du Diocèse de Faenza (Italie), tué au Pérou en 1997 et la béatification du Père Jerzy Popieluszko, prêtre polonais, martyr, tué en haine de la foi le 20 octobre 1984 dans les environs de Wroclawek, en Pologne.
Le martyr constitue une « forme d’amour total pour Dieu », se fonde sur la « mort de Jésus, sur son sacrifice suprême d’amour, consommé sur la Croix afin que nous puissions avoir la vie » et la force pour l’affronter provient « de l’union profonde et intime avec le Christ, car le martyre et la vocation au martyre ne sont pas le résultat d’un effort humain, mais ils sont la réponse à une initiative et à un appel de Dieu, ils sont un don de sa grâce, qui rend capables d’offrir sa propre vie par amour au Christ et à l’Eglise, et ainsi au monde » (Benoît XVI, Audience générale, 11 août 2010).
Les brèves notices biographiques de ces frères et sœurs tués nous font comprendre combien ils ont offert leur vie tout entière, presque toujours en silence et dans l’humilité du travail quotidien, « au Christ et à l’Eglise, et ainsi au monde ». Leur engagement radical et total consistait dans l’annonce de l’Evangile de Jésus Christ, réalisée non seulement en paroles mais au travers du témoignage de leur propre vie, dans des situations de souffrance, de pauvreté, de tension, de violence… sans discriminations d’aucun genre mais dans le seul but de rendre concret l’amour du Père et de promouvoir l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Certains ont été victimes de la violence même qu’ils combattaient ou de leur disponibilité à aider les autres dans les petites difficultés quotidiennes, mettant au second plan leur propre sécurité. Cette année aussi, nombreux sont ceux qui ont été tués dans le cadre de tentatives de vol ou d’enlèvement ayant eu une issue tragique, surpris dans leurs habitations par des bandits à la recherche de trésors imaginaires. D’autres encore ont été éliminés pour la seule raison qu’ils opposaient, au nom du Christ, l’amour à la haine, l’espérance au désespoir, le dialogue à la violence et le droit à l’injustice.
« Notre monde continue à être marqué par la violence, en particulier contre les disciples du Christ » a déclaré le Pape Benoît XVI (Angélus du 26 décembre 2010), rappelant que « la terre s’est tachée de sang » dans différents endroits du monde, frappant jusqu’aux communautés catholiques réunies en prière à l’intérieur de lieux de culte. A cette liste provisoire établie annuellement par l’Agence Fides, il faut par ailleurs toujours ajouter la longue liste de tous ceux qui ne seront jamais connus, qui dans tous les coins de la planète souffrent et paient de leur vie leur foi au Christ. Il s’agit de cette « nuée de soldats inconnus de la grande cause de Dieu » – selon l’expression du Pape Jean Paul II – vers lesquels nous nous tournons avec reconnaissance et vénération, même sans connaître leur visage, sans lesquels l’Église et le monde seraient terriblement appauvris.
Pour consulter les noms et les fiches biographiques des ouvriers pastoraux tués au cours de l’année 2010, cliquer ici.