Le Mans : Bilan des « 24 heures » de prière

Entretien avec l´un des organisateurs, Eric Foucher

Share this Entry

ROME, Lundi 28 juin 2010 (ZENIT.org) – Profitant du fait que cette année la course automobile du Mans coïncidait avec la fête du Sacré Coeur, une petite équipe de jeunes du diocèse a décidé de lancer une nouvelle initiative : les « 24 h de prière ». Eric Foucher, l’un des organisateurs, raconte dans cet entretien comment est née l’idée de ces « 24h » et quel en est le bilan.

Q – Cette année, la fête du Sacré Coeur coïncidait avec la course automobile des 24h du Mans et le diocèse du Mans a décidé d’organiser « 24 h de prière ». Comment cela s’est-il passé ?

E. Foucher – Tout d’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas le diocèse qui a décidé d’organiser les « 24 heures de prière ». Notre évêque lui même est le premier à le rappeler ! C’est une initiative de 3 jeunes (25-35 ans) dont je fais partie. Nous sommes 3 amis qui avons l’habitude d’animer une heure d’adoration la veille du premier vendredi de chaque mois dans une des paroisses du Mans, et nous nous sommes dit un jour, « pourquoi ne pas faire ça à plus grande échelle ? ». Nous avons évoqué l’idée à notre évêque, Mgr Le Saux, pendant le trajet de retour d’un pèlerinage à Ars il y a 2 mois, sur une aire d’autoroute ! Il a trouvé l’idée intéressante et nous a demandé de creuser un peu : nous avons donc monté un projet et nous le lui avons soumis. Sa réponse a été sans appel : « Non seulement il faut le faire, mais je veux y participer ! ». Il restait un mois pour tout mettre en place… Nous avons beaucoup hésité sur la date, étant donné qu’il y avait justement la course automobile des 24h qui se déroulait les 12 et 13 juin. Nous avions un peu peur que ça complique l’organisation, que l’événement soit « étouffé » par la course, qu’on nous reproche de faire un truc à part, etc… mais nous avons finalement décidé de le faire du vendredi soir au samedi soir, la fête du Sacré Coeur étant vraiment la date idéale pour ce type d’événement !
L’organisation nous a demandé beaucoup d’investissement, car décidé un peu au dernier moment, mais nous avons eu tellement de messages d’encouragement, de soutien, voire de félicitations que nous étions heureux de donner le meilleur de nous-mêmes pour la réussite de notre initiative. Et puis le diocèse nous a bien soutenu et encouragé aussi… notre évêque le premier ! Nous avons été surpris par l’engouement des médias !

Q – Quel était le principe de ces « 24 heures de prière » ?

L’événement a commencé par une catéchèse de notre évêque, Mgr Le Saux, sur le Sacré Coeur, et sur l’adoration. Il a parlé pendant une heure environ. Il a ensuite exposé le Saint Sacrement, et l’adoration a commencé. Il y a eu en permanence des personnes devant le Saint Sacrement. Beaucoup s’étaient inscrits (seuls ou en groupe), assurant ainsi l’animation de toutes les veilles d’adoration (1h). Il y avait des particuliers, des familles, mais il y a eu aussi une congrégation religieuse, un groupe de personnes handicapées, un groupe représentant une paroisse, ou encore des groupes de prière ou de réflexion (AFC, Equipes Notre Dame, Jeunes Pro,…) c’était très hétéroclite ! Des mères de familles avaient organisé deux veilles d’adoration spécialement pour les enfants (de 11h à midi, et de 16h à 17h). Elles ont eu beaucoup de succès !
Le samedi après midi, de 17h à 19h, environ, un prêtre était disponible pour le sacrement de réconciliation, en parallèle de l’adoration.
Les 24 heures se sont terminées par une messe, à 19h présidée, par notre évêque, Mgr Le Saux.

Q – Cette initiative a-t-elle permis selon vous à des personnes éloignées de l’Eglise de découvrir la foi ?

On l’espère ! C’était aussi le but : faire (re)découvrir l’adoration, et interpeller les personnes qui ont pu s’éloigner de l’Eglise. Malheureusement, c’est difficile à savoir, même s’il y avait en permanence une personne de l’organisation ou une personne référente qui accueillait ceux qui entraient dans l’église : Il n’y avait pas de « discussion » à l’entrée ou à la sortie de l’église, l’objectif étant d’amener à la prière. C’était finalement un moment très personnel pour tous les adorateurs. Nous savons quand même que des personnes sont venues de tout le diocèse, voire même de Paris… alors pourquoi pas des personnes qui seraient venues pour la course ?
En tout cas, l’engouement des médias montre que l’événement a interpelé !

Q – Encouragez-vous d’autres diocèses à lancer une initiative d’adoration de ce genre ?

Bien sûr ! Vu l’enthousiasme avec lequel notre initiative a été accueillie, on ne peut qu’encourager les autres diocèses à faire de même : cela prouve que les gens sont demandeurs. Mais cela se fait déjà, et heureusement ! Nous ne sommes pas les premiers et ne seront pas les derniers ! Disons qu’au Mans, le terme « 24h » prend une signification toute particulière du fait de la course. Et d’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à jouer sur l’appellation : tous les ans, au Mans, il y a les 24h moto, camion, roller, du livre, etc… Maintenant il y a les 24 heures de prière, et nous avons la ferme intention de faire prendre de l’ampleur à l’événement !

Q – Selon vous, que faut-il pour que « ça marche » ?

S’en remettre avant tout à l’Esprit Saint : C’est Dieu qui invite, nous n’avons fait qu’organiser une rencontre un peu particulière ! Une fois qu’on a compris ça, le reste vient tout seul : une équipe d’organisation soudée, le soutien de l’évêque et des prêtres du diocèse, des amis qui sont là pour aider… et une bonne campagne de pub !
Pour la pub, Internet est un outil formidable que nous n’avons pas exploité encore à sa juste valeur, par manque de temps, on fera mieux l’an prochain. Il y a aussi l’information diffusée dans les paroisses, à la fin des messes, par exemple, et bien sûr les tracts et affiches à distribuer le plus largement possible. Bien sûr tout cela a un coût que nous avons dû prendre à notre charge dans un premier temps, mais les dons que nous avons reçus pendant l’événement nous ont permis de rentrer tout juste dans nos frais, et de remercier la paroisse qui nous a accueillis !

Q – Y a-t-il des fruits particuliers, ou des anecdotes que vous souhaiteriez partager ?

Oh oui ! Ce sont plein de petites anecdotes qui montrent que le Seigneur était bien là, présent ! Par exemple les deux jeunes servants d’autel qui se lancent le défi, sans que personne ne le leur demande, de venir à toutes les célébrations de l’événement : la catéchèse, quelques veilles d’adoration, la messe du samedi matin à 8h30, et la messe de clôture ! C’est aussi ce petit garçon de 3-4 ans, sur le parvis de l’église, qui dit « Jésus, Jésus ! », en montrant l’ostensoir du doigt, et qui tire de toute ses forces le bras de sa maman pour rentrer dans l’église. Ou encore ces quelques personnes venues voir l’un(e) ou l’autre d’entre nous, à la fin de la messe, la mine radieuse nous remerciant chaleureusement d’avoir pu se confesser, car « habitant à la campagne, il n’y a pas beaucoup d’occasions… ce n’est pas toujours facile de rencontrer un prêtre ». Sans compter les sourires enthousiastes, les poignées de mains fraternelles, les remerciements émus…
Rien que pour ça, nous devons renouveler l’événement l’an prochain, et nous le ferons !

Propos recueillis par Gisèle Plantec

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel