ROME, Dimanche 6 juin 2010 (ZENIT.org) - L'archevêque orthodoxe S. B. Chrysostomos II a assisté à la célébration eucharistique présidée par le pape : ils s'étaient naguère déjà rencontrés à trois reprises.

Le pape Benoît XVI a présidé la messe ce dimanche matin au Palais des Sports « Eleftheria » à Makedonitissa, à Nicosie, à l'occasion de la publication de « l'Instrumentum Laboris » (« Instrument de travail ») de l'Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques. Le pape a été accueilli par Mgr Youssef Soueif, archevêque maronite de Chypre.

Benoît XVI a salué « chaleureusement » Sa Béatitude Chrysostomos II, archevêque orthodoxe de Chypre, qui a assisté à la célébration.

L'archevêque a accueilli Benoît XVI à l'aéroport, l'a rencontré lors de la célébration œcuménique, vendredi, l'a accueilli au siège de l'église orthodoxe, samedi, et l'a retenu à déjeuner. C'est donc chaque jour que l'archevêque a été présent.

Lors de la rencontre entre le pape et l'archevêque, au Vatican, en juin 2007 (sa visite a eu lieu du 12 au 16 juin 2007), Benoît XVI avait explicitement déclaré sa décision d'avancer vers l'unité en disant : « Il est urgent de trouver un langage nouveau pour proclamer la foi qui nous unit, un langage commun, un langage spirituel capable de transmettre fidèlement les vérités révélées, nous aidant ainsi à reconstruire, dans la vérité et la charité, la communion entre tous les membres de l'unique Corps du Christ. Cette nécessité que nous ressentons tous nous engage à poursuivre sans nous décourager le dialogue théologique entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe dans son ensemble; celle-ci nous pousse à utiliser des instruments valides et stables, afin que la recherche de la communion ne soit pas discontinue et occasionnelle dans la vie et dans la mission de nos Eglises ».

Il avait exprimé sa confiance dans la Providence : « Devant l'immense tâche qui nous attend, et qui va au-delà des capacités humaines, il est nécessaire de s'en remettre avant tout à la prière. Cela n'ôte rien au fait qu'il faille mettre en acte, également aujourd'hui, tous les moyens humains utiles susceptibles de servir cet objectif. Dans cette optique, je considère votre visite comme une initiative plus que jamais utile pour nous faire progresser vers la pleine unité voulue par le Christ ».

Il avait remercié l'archevêque de sa visite : « Merci pour cette présence qui exprime de façon concrète le désir de rechercher ensemble la pleine communion. Pour ma part, je vous assure que je partage ce même désir, soutenu par une ferme espérance. »

L'archevêque Chrysostomos II avait rappelé que c'était leur troisième rencontre : « C'est la troisième fois que nous nous rencontrons, après les inoubliables obsèques de votre bien-aimé prédécesseur, le Pape Jean-Paul II de bienheureuse mémoire, et l'heureuse cérémonie de votre intronisation sur ce Trône apostolique, auquel aspire tout l'oekoumène chrétien avec de grandes espérances en attendant que celui qui le préside, le sage théologien, l'inlassable pasteur et le dynamique guide ecclésiastique, accomplisse des gestes de dialogue, de réconciliation, de rapprochement et d'amour. »

Déjà, l'archevêque souhaitait le soutien du pape Benoît XVI pour les chrétiens de Chypre : « Nous demandons votre soutien à travers l'arme invincible de la prière fraternelle, mais également à travers votre cri paternel pour la défense des droits imprescriptibles de l'Eglise-sœur antique et apostolique de Chypre, ce carrefour des peuples, des religions, des langues, et des civilisations de la Méditerranée et du Moyen-Orient. »

Il avait souhaité la visite de Benoît XVI en disant : « Nous désirons vous avoir à nos côtés! A travers nous, le saint Apôtre Barnabé invite son frère aîné, le bienheureux Apôtre Pierre, à visiter pour la première fois son humble demeure, à en être l'hôte, à s'y sentir chez lui, à la bénir! Votre Sainteté, nous vous attendons, en tant qu'Evêque du Siège romain qui préside à la charité, dans la Chypre du dialogue, de la démocratie, de la dignité, de la foi, du monachisme, de l'hospitalité, des monuments et des œuvres d'art! Daignez venir et donnez-nous l'occasion de répondre à votre hospitalité fraternelle de ces splendides jours que nous avons vécus dans la Ville éternelle! »

La rencontre s'était achevée par la signature d'une « Déclaration commune », disant notamment : « Nous, Benoît XVI, Pape et Evêque de Rome, et Chrysostomos II, Archevêque de Nuova Giustiniana et de tout Chypre, rendons grâce avec joie à Dieu pour cette rencontre fraternelle, dans la foi commune dans le Christ ressuscité, emplis d'espérance pour l'avenir des relations entre nos Eglises. »

Du 16 au 23 octobre 2009, l'archevêque a accueilli la session de la « Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe ».

En 2008, il a accueilli la rencontre, organisée par la Communauté de Sant'Egidio et l'Église de Chypre, du 16 au 18 novembre à Nicosie.

Anita S. Bourdin