ROME, Vendredi 12 Mars 2010 (ZENIT.org) - L'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, s'est élevé contre les propos « diffamatoires » du ministre de la justice allemande, Sabine Leutheusser-Schnarreberger, qui a accusé l'Eglise d'avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans des établissements scolaires catholiques.

L'Osservatore Romano a publié, ce 12 mars, une déclaration de l'évêque de Ratisbonne concernant ces silences présumés de l'Eglise dans les affaires d'abus sexuels qui secouent le pays.

« Le ministre de la justice, Sabine Leutheusser-Schnarreberger, accuse l'Eglise catholique en Allemagne de faire obstacle aux sanctions pénales prévues dans les cas d'abus sexuels », souligne l'évêque de Ratisbonne dans cette déclaration. « Selon le ministre, il existerait, en particulier dans les écoles catholiques, un mur de silence qui rendrait difficile les enquêtes sur les délits et y ferait obstacle ».

« L'affirmation du ministre est fausse et diffamatoire », dénonce-t-il avec force. « Le diocèse de Ratisbonne la refuse de la manière la plus absolue ». « Je demande au ministère de présenter la preuve de l'accusation selon laquelle l'Eglise ferait obstacle aux enquêtes ». « S'il ne peut apporter cette preuve, je lui demande de ne pas instrumentaliser son autorité pour des abus de ce genre », ajoute-t-il.

Dans le diocèse de Ratisbonne comme dans les autres diocèses d'Allemagne, explique encore le haut prélat, « selon les directives de la Conférence épiscopale allemande, tout délit d'abus signalé est immédiatement examiné avec soin ».

« Si le soupçon se renforce, nous demandons au coupable présumé de se dénoncer », explique encore l'évêque de Ratisbonne. « S'il ne le fait pas, le diocèse en informe le ministère public ».

Enfin, l'Eglise catholique « se propose alors de rendre justice à la victime ». « Si, contre notre recommandation, une victime décide de ne pas porter plainte, nous agissons selon la volonté de la victime », souligne-t-il enfin. « On ne peut obliger personne à porter plainte ».

Dans une déclaration à la radio allemande Deutschlandfunk, le ministre de la justice allemande avait dénoncé l'existence d'un « mur de silence » dans « de nombreuses écoles et établissements ». « Je crois que ce mur de silence s'explique dans les écoles catholiques du fait que, conformément à une directive de 2001, des abus aussi graves sont soumis à la confidentialité du pape et ne doivent pas être divulgués à l'extérieur de l'Eglise », avait-elle déclaré.

Marine Soreau