Les défis des franciscains en Chine

Explications du ministre général des frères mineurs, le P. Carballo

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ROME, Jeudi 21 janvier 2009 (ZENIT.org) – L’inculturation et la diffusion de l’Evangile sont deux priorités de l’Ordres des frères mineurs dans sa mission en Chine, a expliqué le père José Rodriguez Carballo, ministre général de l’Ordre, durant son intervention le 15 janvier dernier à l’Université pontificale Antonianum de Rome à l’occasion de la fête du grand chancelier et de l’université.

C’est dans ce cadre que s’est tenue une journée d’étude sur l’Eglise en Chine pour célébrer le VIIe centenaire de l’ordination épiscopale de fr. Giovanni de Montcorvin, premier évêque dans le pays, nommé archevêque de la Pékin actuelle et Patriarche d’Orient.

Le ministre général des frères mineurs a rappelé que la société chinoise vit aujourd’hui « une période historique de transition vers une collaboration toujours plus grande avec le monde occidental, surtout au niveau économique ».

« La jeunesse parait vide de valeurs, et chez les plus sensibles on perçoit la recherche d’une nouvelle spiritualité qui puisse donner un sens à leur vie » , a-t-il reconnu.

« En ce sens, le christianisme, en tant que religion étrangère, apparaît aux yeux de beaucoup de gens (…) comme étant celle qui peut offrir quelque chose de nouveau et de plus par rapport aux religions ou idéologies déjà connues en Chine. Ceci expliquant en partie la relative expansion des chrétiens sur le continent, ainsi que la participation aussi des bouddhistes aux célébrations les plus importantes de l’Eglise catholique » . 

Dans ce contexte, l’Eglise chinoise et les franciscains se demandent « comment ils peuvent aider la société en cette heure de transition », a relevé le père Carballo.

A ce propos, le père franciscain a souligné quelques engagements que l’Ordre devra affronter, dont le premier est celui de l’inculturation.

« Pour nous franciscains, la première forme d’inculturation est l’ implantatio Ordinis en Chine. Former divers frères mineurs autochtones veut dire incarner notre charisme dans la religiosité et la culture chinoises, et par conséquent, offrir à l’Eglise un modèle vécu d’inculturation ».

Un autre défi est celui de « contribuer de manière importante à la communion interne, au sein de l’unique Eglise qui est en Chine », et participer ensuite aux œuvres sociales et de promotion humaine. 

« Aujourd’hui encore l’évangélisation en Chine passe par les activités sociales de charité, où le témoignage silencieux mais vivant de tant de religieux est porteur du message éloquent des valeurs de l’Evangile de Jésus Christ ».

Un engagement qui suppose par ailleurs accompagnement et formation des franciscains en Chine, où sont présentes diverses congrégations féminines et au moins 4.000 membres de l’Ordre franciscain séculier. 

Les caractéristiques de la mission franciscaine en Chine

Parmi les aspects qui caractérisent l’évangélisation franciscaine en Chine, le père Rodriguez Carballo souligne en premier lieu « l’utilisation par les missionnaires des ‘voies humaines’ qui se présentaient à eux ».

De même qu’a été fondamentale « la promotion humaine et culturelle » : « Nombreux sont les franciscains à avoir appris la langue chinoise » et il y a eu « beaucoup d’actions à caractère humanitaire et caritatives » consacrées surtout aux populations des zones rurales.

Quoiqu’il en soit, l’activité principale était la diffusion de l’Evangile, pour « faire connaître la personne de Jésus Christ, provoquer et accompagner les conversions au christianisme et offrir la grâce de Dieu avec l’administration des sacrements ».

Dans l’annonce missionnaire, tout comme dans la culture chinoise, la parole joue un rôle très important également. Giovanni de Montcorvin avait déjà traduit dans la langue des dominateurs tatars le Psautier et le Nouveau Testament, et au XXème siècle, Fr. Gabriele M. Allegra avait décidé de traduire toute la Bible en Chinois à partir des textes originaux.

Après avoir traversé tant de difficultés, le témoignage du martyre ne pouvait pas ne pas être particulièrement important, à commencer par celui des premiers missionnaires jusqu’aux terribles expériences de « tant d’autres religieux, restés sans nom, qui ont perdu leur vie à cause des privations ou des souffrances de différentes sortes ou parce que jetés en prison comme dans une tombe ».

Dans ce contexte, le père Carballo a rappelé que la vocation franciscaine « consiste à tout faire pour sortir de soi ». C’est « se mettre en marche, sur les routes du monde, pour annoncer l’Evangile , comme frère et mineur », car « l’Evangile est un don destiné à être partagé ».

« L’heure est venue de répondre, avec imagination et créativité, à cette exigence de notre vocation », a-t-il déclaré.  

L’Ordre des frères mineurs « ne saurait renoncer à obéir au mandat de Jésus : ‘Allez enseigner toutes les nations’ ». « Dans cette obéissance se joue la fidélité à notre vocation et mission de porteurs du don de l’Evangile ».  

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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