ROME, Mardi 6 octobre 2009 (ZENIT.org) – Ils ont un horaire fixe, un jour de repos et deux heures de pause pour déjeuner. Leur bureau n’a ni table ni ordinateur. C’est un confessionnal.
Les basiliques papales de Rome et quelques autres églises comme celle du Jésus, où se trouve la tombe de saint Ignace de Loyola, offrent tous les jours aux fidèles la possibilité de se confesser dans leur propre langue.
Une lumière rouge indique la disponibilité d’administrer ce sacrement à ceux qui le demandent. Des avis indiquent également à quelles heures et dans quelles langues il est possible de se confesser. Les principales langues proposées sont : anglais, français, espagnol, italien, portugais, polonais et allemand.
Certains fidèles s’approchent un peu hésitants ou craintifs, et finissent par se lancer. D’autres s’y rendent périodiquement, surtout s’ils vivent à Rome.
Dans les quatre basiliques papales ce service a toujours existé, organisé par le pape Saint Pie V (1566-1572). Il dépend directement de la Pénitencerie apostolique, organisme du Vatican chargé de la concession des indulgences, qui en confie la charge à divers ordres religieux.
Dans la basilique Saint-Pierre ce sont les franciscains conventuels qui en ont la charge ; à Saint-Jean-de-Latran les franciscains mineurs ; à Sainte-Marie-Majeure les dominicains ; à Saint-Paul-hors-les-murs les moines bénédictins.
ZENIT s’est entretenu avec le père dominicain Pedro Fernández, confesseur à Sainte-Marie-Majeure. Pour lui, ce service signifie « exercer le sacerdoce que l’Eglise m’a confié au nom du Christ. Il me permet d’être en contact direct avec les personnes et les âmes » .
Sa mission, nous dit-il, va souvent au-delà de l’absolution : « Je vois beaucoup de solitude. Il y a des pénitents qui viennent pour s’épancher, pour être écoutés. Le confesseur doit profiter de cette occasion pour les aider, en premier lieu à se rendre compte de leurs péchés afin qu’ils puissent se repentir, car personne ne se repent de ce qu’il ne connaît pas » .
Dialoguer avec le pénitent peut être aussi une opportunité pour évangéliser : « Il y a de l’ignorance religieuse. Il faut que le confesseur, à ce moment-là, propose une catéchèse adéquate » .
Le père Fernández admet que pour administrer ce sacrement de façon correcte l’Eglise aurait besoin de tant de mains : « S’il y avait plus de confesseurs, il y aurait plus de confessions. Aller demander à un prêtre la confession requiert des efforts, si on le voit assis là c’est plus facile » .
La confession comme don
Le père Pedro Fernández juge important que les fidèles voient le sacrement de la confession comme un don et non comme un châtiment : « Nous devons nous rapprocher de la confession pour accueillir ce pardon. La beauté de la confession réside là. C’est le sacrement de la paix avec soi-même ».
Comme dans tout travail, il y a des journées plus chargées que d’autres, où il y a plus de fidèles qui viennent et les queues deviennent plus longues : « Durant la période de l’Avent, lors du Carême, les premiers vendredis du mois il y a beaucoup plus de personnes. Voir une personne repentie est une merveilleuse expérience » .
Pourquoi raconter les péchés à un prêtre? Pourquoi ne pas se confesser à Dieu directement? Ces questions, des milliers de catholiques se la posent.
A ce sujet, le Père Fernández explique : « Personne n’a vu Dieu. La relation avec lui passe par la médiation. Dans notre religion, cette médiation se fait par les sacrements, la foi et l’expérience mystique » .
« Pour se confesser il faut avoir la foi, croire en Dieu, analyser ses péchés et se repentir. Ce n’est pas une voie imposée par l’Eglise. C’est une voie indiquée par la foi » .
Le vrai sens de la confession, ajoute t-il, est qu’« il ne s’agit pas d’une consultation psychologique ou de trouver une raison humaine à ses problèmes. Il s’agit surtout de pardon ».
La confession est un sacrement auquel Benoît XVI donne beaucoup d’importance en cette Année sacerdotale : « Le fait que le pape recommande aux prêtres de s’asseoir pour confesser veut dire que nous devons être conscients de notre identité et sanctification », explique le père Fernandez.
Personne, conclu-t-il, ne donne ce qu’il n’a pas : « C’est en se confessant qu’on apprend à confesser. On peut difficilement être un confesseur si on ne se confesse pas bien » .
Carmen Elena Villa