Le pape à Yad Vashem : « un moment de grande émotion », pour le card. Sandri

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ROME, Vendredi 15 mai 2009 (ZENIT.org) – « J’ai vu pleurer des juifs qui étaient assis à côté de moi », a raconté le cardinal Leonardo Sandri, en évoquant la visite de Benoît XVI au mémorial de Yad Vashem comme « un moment de grande émotion ».

Dans une interview accordée au quotidien italien Il Giornale, le 14 mai, le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales a dressé un premier bilan du voyage en Terre Sainte de Benoît XVI.

« Le voyage se passe très bien, le pape est venu ici comme pèlerin, non comme un représentant politique, et il a voulu embrasser tous les chrétiens, nos frères juifs, nos frères musulmans », a-t-il affirmé.

Alors que les paroles de Benoît XVI au mémorial de Yad Vashem ont été critiquées par la presse israélienne qui les a considérées comme « tièdes » et insuffisantes, le cardinal Sandri a affirmé les avoir trouvées « tout autres que ‘tièdes’ ». « Au contraire, elles étaient très chaleureuses, (…) et en même temps très intimes et remplies d’un profond respect et d’une compassion sincère ».

« Cela a été un moment de grande émotion », a encore raconté le cardinal Sandri. « J’ai vu pleurer des juifs qui étaient assis à côté de moi, quand a été lue la lettre écrite par un père, qui allait être massacré dans un camp de concentration, à ses deux enfants ».

Il a salué l’intervention de Benoît XVI qui a « beaucoup insisté sur l’importance de la mémoire : dans son intervention, il a dit que les noms de chacune des victimes de l’Holocauste restaient vivants ».

« Cela m’a beaucoup touché que le pape ait commencé et terminé son discours par le mot ‘silence’ », a-t-il ajouté. « La prière silencieuse et la mémoire sont l’attitude humainement la plus adéquate face à l’énormité de ce qui est arrivé, face au terrible souvenir des survivants ». « Il n’y a pas de mots pour exprimer la douleur », a-t-il poursuivi. « Et il faut se souvenir pour que ce qui est arrivé ne puisse plus jamais se répéter ».

A la question de savoir pourquoi le pape invite les chrétiens à résister et à ne pas partir malgré les difficultés, le cardinal Sandri a insisté : « la présence chrétienne est fondamentale pour la Terre Sainte ».

« Les lieux historiques de la vie terrestre de Jésus ont besoin de pierres vivantes, c’est-à-dire de personnes en chair et en os », a-t-il souligné. « Il est vrai qu’aujourd’hui, la situation des chrétiens est difficile à vivre ». « Mais Benoît XVI supplie les autorités de faire tous les efforts possibles pour créer les conditions qui leur permettent de rester ». « La présence chrétienne contribue à la paix et à la vie en commun ».

Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales est enfin revenu sur les discours prononcés par le pape à Bethléem. « Benoît XVI a manifesté sa proximité aux souffrances du peuple palestinien. Et il a rappelé le souhait que les peuples israéliens et palestiniens aient chacun leur patrie avec des frontières reconnues et sûres », a-t-il affirmé. « Il a demandé de mettre fin à la spirale des attentats et des représailles, et invité les jeunes à ne pas céder à la tentation du terrorisme ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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