ROME, Dimanche 15 mars 2009 (ZENIT.org) - Des inconnus tentent de mettre le feu à la maison de l'archevêque d'Antananarivo ; "l'affrontement politique risque de dégénérer en affrontement religieux", affirment des sources locales contactées par l'agence vaticane Fides.

"La situation reste tendue notamment parce que l'affrontement politique risque de dégénérer en affrontement religieux", affirment à l'Agence Fides des sources de Radio Don Bosco d'Antananarivo, capitale de Madagascar. "Cette nuit, 12 mars, des inconnus ont tenté de mettre le feu à la résidence de Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, archevêque d'Antananarivo. L'intervention des forces de l'ordre a évité le pire", soulignent nos sources.

"Alors que sur le plan politique la rencontre qui devait se tenir aujourd'hui entre le président Ravalomanana et le maire destitué Antananarivo, Rajoelina a été annulée, il semble évident que les militaires ont une voix toujours plus importante. Le nouveau chef d'Etat Major, le général André Andriarijaona, a été choisi par les militaires et non par le président comme la loi le prévoit".

Le nouveau Chef d'Etat Major a révoqué l'ultimatum de 72 heures lancé aux politiques par son prédécesseur, le général Rasolofomahandry, pour qu'ils trouvent une solution à la crise. "M ais les militaires continuent à exercer des pressions sur la classe politique pour qu'elle trouve un compromis, même s'ils affirment ne pas vouloir faire de coup d'Etat ou imposer un régime militaire. L'incertitude demeure sur l'attitude des forces armées et de police. Mais il apparaît évident que la plus grande partie des unités militaires sont formés des soldats de la caserne CAPSAT (Corps d'Administration des Personnels et Services de l'Armée de Terre), en révolte depuis plusieurs jours parce qu'ils refusent de tirer contre des civils sans défense. La gendarmerie s'est aussi alliée avec eux et dans les prochaines heures, nous saurons si la police s'ajoutera à eux", affirment nos sources.

"Les militaires rebelles affirment être neutres et vouloir exercer des pressions pour faire sortir le pays de la crise, mais ils sont de fait alliés avec le principal opposant, le maire destitué de la capitale Rajoelina. Le président Ravalomanana apparaît toujours plus isolé, au point que les militaires ont confisqué l'avion présidentiel, peut être pour éviter une fuite éventuelle du chef de l'Etat. En somme, une crise ouverte dont les développements créent des préoccupations pour l'avenir de l'île", concluent les sources de Fides.