ROME, Vendredi 21 décembre 2007 (ZENIT.org) – Le dialogue interreligieux n’exclut pas l’évangélisation, souligne Benoît XVI en évoquant la lettre de « 138 sages » de l’Islam et sa réponse : un des événements marquants de cette année, analysé dans son discours à la curie romaine de ce vendredi matin.
Le disciples du Christ, expliquait le pape en citant le document d’Aparecida « doit aussi être ‘missionnaire’, messager de l’Evangile ».
Et de demander : « Est-ce licite aujourd’hui, d’évangéliser ? Est-ce que toutes les religions et les conceptions du monde ne devraient pas vivre pacifiquement et chercher à faire ensemble le meilleur pour l’humanité, chacune à sa façon ? »
« Il est indiscutable, répondait le pape, que nous devons tous cohabiter et coopérer dans la tolérance et dans le respect réciproque. L’Eglise catholique s’engage à cela avec une grande énergie et, par les deux rencontres d’Assise, elle a aussi laissé des indications évidentes dans ce sens, indications qui, dans la rencontre de Naples de cette année, nous avons à nouveau reprises ».
Pour la promotion de la paix
A ce propos, le pape mentionnait aussi la lettre que lui ont « aimablement envoyée » les 138 sages de l’Islam « pour témoigner de leur engagement commun pour la promotion de la paix dans le monde ».
Benoît XVI évoquait sa réponse et son appel au respect réciproque : « Je leur ai répondu avec joie, en leur exprimant mon adhésion convaincue à des nobles propos, et en soulignant en même temps l’urgence de l’engagement pour la protection des valeurs du respect réciproque, du dialogue et de la collaboration. La reconnaissance partagée de l’existence d’un Dieu unique, Créateur et providence, Juge universel du comportement de chacun, constitue la prémisse d’une action commune en faveur de la défense du respect effectif de la dignité de chaque personne humaine pour l’édification d’une société plus juste et plus solidaire ».
Pourtant, le pape ne voit pas de contradiction entre ce dialogue et l’annonce « du message de Jésus » et « l’appel à l’espérance qui en découle ».
« Qui a reconnu une grande vérité, qui a trouvé une grande joie, doit la transmettre et ne peut pas la garder pour lui-même », disait Benoît XVI : « des dons aussi grands ne sont jamais pour une seule personne ».
L’accomplissement de l’histoire
Benoît XVI commentait un passage de saint Matthieu en disant : « En Jésus Christ, s’est levée pour nous une grand lumière, la grande lumière : nous ne pouvons pas la mettre sous le boisseau, nous devons la mettre sur le lampadaire, pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison (cf. Mt 5,15) ».
L’histoire, pour s’accomplir, disait en substance le pape, « a besoin de l’annonce de la Bonne nouvelle à tous les peuples, à tous les hommes » (cf. Marc 13,10).
« Par la rencontre du Christ et avec ses saints, expliquait Benoît VI, par la rencontre avec Dieu, le bilan de l’humanité est fourni de ces forces du bien sans lesquelles tous nos programmes d’ordre social en deviennent pas réalité, mais, – face à la puissante pression des autres intérêts contraires à la paix et à la justice – ne demeurent que d’abstraites théories ».
Anita S. Bourdin