ROME, Vendredi 7 décembre 2007 (ZENIT.org) – De récents bombardements sur le sanctuaire marial de Madhu ont fait réagir l’Eglise catholique, qui a réclamé que ce lieu de pèlerinage soit une « zone de paix », indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA 474).
Situé sur le territoire disputé par les rebelles tamouls et les forces gouvernementales sri-lankaises, le sanctuaire marial de Madhu (1) a été la cible de nouveaux bombardements, malgré les promesses du gouvernement pour que ce lieu saint, où affluent des milliers de pèlerins chaque année, reste une « zone de paix ».
Le 13 novembre dernier, trois obus sont tombés sur le sanctuaire de Notre-Dame de Madhu, lieu de pèlerinage très fréquenté par les catholiques mais aussi par des bouddhistes et des hindous. Un petit garçon de 4 ans a été tué et une femme âgé de 76 ans blessée. « Les bombardements provenaient de l’Est, là où sont basés les camps de l’armée », a déclaré le P. Emilianuspillai Santhiapillai, responsable du sanctuaire. « J’ai aussitôt appelé Mgr Rayappu Joseph, évêque du diocèse de Mannar, et les bombardements ont cessé environ 15 ou 20 minutes plus tard », ajoute-t-il. Le sanctuaire de Madhu dépend du diocèse de Mannar sur le territoire duquel il se trouve.
L’évêque a contacté les autorités appropriées, des parlementaires chrétiens, l’archevêque de Colombo, Mgr Oswald Gomis, et le nonce apostolique au Sri Lanka, Mgr Mario Zenari. Un message a été rédigé à l’attention des responsables des deux camps, leur demandant l’arrêt de toute violence aux abords du sanctuaire. Message qui ne faisait que répéter de précédents appels à la paix de la Conférence épiscopale, demandant au gouvernement de déclarer « zone de paix » le sanctuaire et toutes les infrastructures qui l’entourent, qui ont souvent servi de lieux de refuge ces dernières années.
Le 13 novembre, les obus ont explosé dans l’enceinte du sanctuaire, « juste à cinq mètres de mon bureau, à environ 15 mètres de la statue de la Vierge Marie et 20 mètres des habitations où vivent les animateurs pastoraux du sanctuaire », témoigne le P. Santhiapillai. Le petit garçon touché par des éclats d’obus est mort sur la route de l’hôpital de Kilinochchi, situé à 100 kilomètres de là, faute d’avoir rapidement trouvé le moyen approprié de l’y conduire.
Le précédent et plus important bombardement avait eu lieu en novembre 1999, tuant 44 personnes. Les rebelles tamouls et les armées gouvernementales s’en étaient alors rejeté la faute (2). Avec l’escalade de la violence dans cette région du pays, particulièrement depuis novembre 2005, les pèlerins ont eu à faire face à de nombreuses difficultés, notamment pour parvenir au sanctuaire lors des grandes fêtes mariales.
(1) Au sujet du sanctuaire marial de Madhu, voir EDA 326, 357, 451 et 465
(2) Voir EDA 298