Le cardinal Tauran : « Avec l’islam il faut un dialogue de culture et de charité »

ROME, Lundi 3 décembre 2007 (ZENIT.org) – L’islam et l’Eglise catholique pourraient instaurer un dialogue « très fécond » de culture, de charité et de spiritualité, affirme le cardinal Jean-Louis Tauran, qui dirige depuis le 1er septembre le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. 

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Les propos du cardinal Tauran sont rapportés par le journal italien « Avvenire » (30 novembre 2007), au lendemain de la publication de la lettre de Benoît XVI en réponse aux 138 intellectuels et muftis musulmans, auteurs d’une lettre ouverte au pape et aux divers responsables des Eglises et confessions chrétiennes. 
 
Dans son entretien au journal italien, le cardinal français se réjouit de la bonne avancée du dialogue entre l’Eglise catholique et le monde musulman, mais émet quelques réserves sur le débat proprement théologique. 

« Avec l’islam nous pouvons certainement contribuer à la sauvegarde de certaines valeurs, comme la sacralité de la vie humaine, la dignité de la famille et la promotion de la paix », a-t-il souligné. 

Mais le cardinal Tauran évoque en même temps la nécessité d’une compréhension réciproque qui favorise un enrichissement mutuel.

« Chez les musulmans nous pouvons apprécier la dimension de la transcendance de Dieu, la valeur de la prière et du jeûne, le courage de témoigner de sa propre foi dans la vie publique », a-t-il souligné.

« Pour leur part, les musulmans peuvent apprendre de nous la valeur d’une saine laïcité », a-t-il ajouté.
 
« Concernant la question du droit à la liberté religieuse », le cardinal Tauran fait observer en revanche qu’il y a encore de « grosses différences », des différences dont le pape fait d’ailleurs allusion dans la lettre de réponse, signée par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat. 

« Cet échange de lettres et cette confiance réciproque qui a l’air de s’être instaurée, pourra certainement contribuer à ouvrir des discussions sur la question. Mais c’est un processus qui demande du temps », a-t-il estimé. 

« L’Eglise catholique, avec le document du Concile Vatican II, Dignitatis Humanae, a redécouvert le principe selon lequel aucun homme ne peut être forcé ou empêché de pratiquer une religion, a rappelé le cardinal Tauran. Et je souhaite que l’islam également, redécouvre aussi ce principe dans les faits ».
 
Quant à la possibilité d’introduire dans le dialogue avec l’islam le principe de la réciprocité, le cardinal a déclaré : « Ce qui est bon pour les croyants d’une religion, doit l’être aussi pour les fidèles d’autres religions ». 

« Ainsi, a-t-il ajouté, s’il est juste que les musulmans aient eu une grande et belle mosquée à Rome, il est tout aussi juste, et nécessaire, que les chrétiens aient la possibilité d’avoir leur église à Riyad ».

« Ce principe de réciprocité peut être défendu efficacement grâce au dialogue diplomatique entre le Saint-Siège et les gouvernements des pays à majorité islamique », a-t-il ensuite relevé. 
 
Enfin, le cardinal Tauran a expliqué qu’il n’y a pas de dialogue possible avec un islam qui « prêche et pratique le terrorisme, qui n’est pas un islam authentique mais une perversion de l’islam ».

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ZENIT Staff

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