Peine de mort : Satisfaction du Saint-Siège pour la résolution de l’ONU

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Résolution sur un moratoire des exécutions

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ROME, Lundi 19 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège a exprimé sa satisfaction après l’adoption par l’ONU d’un moratoire des exécutions capitales, mais souligne que ce n’est qu’une « première étape », estime le P. Lombardi

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi a déclaré, au partenaire italien de l’Associated Press que « le moratoire est une première étape », mais que le Saint-Siège est « confiant » que « la peine de mort sera bannie de la civilisation humaine ».

Pour le porte-parole du Saint-Siège il s’agit d’ « un pas en direction de l’humanité et du respect de la personne ».

Il rappelle que « la position du Vatican et de l’Église est connue, comme le souligne également le catéchisme de l’Église catholique ».

Le vote aux Nations Unies sur le moratoire « est un beau pas en avant, même si ce n’est pas une exclusion de la peine de mort mais seulement un moratoire », concède-t-il, en ajoutant : « C’est toutefois est un bon pas vers l’abolition complète ».

« Chaque fois qu’une peine capitale est exécutée, c’est une défaite pour l’humanité » : avait déclaré le P. Lombardi à la nouvelle de l’exécution de trois catholiques en Indonésie, le 21 septembre 2006.

Pour sa part, le président du Conseil pontifical justice et paix, le cardinal Renato Raffaele Martino, a déclaré : « Pour l’abolition complète de la peine capitale, il y aura certainement beaucoup de chemin à faire. Lorsque j’étais représentant du Saint-Siège aux Nations Unies, j’ai assisté aux deux tentatives précédentes de faire voter ce moratoire. Des tentatives sans succès et qui furent retirées quand on s’aperçut qu’il n’y avait pas de quorum ».

Le cardinal Martino rappelle que « personne ne peut disposer de la vie humaine si ce n’est Dieu, qui nous l’a donnée, et donc condamner même le pire assassin ou criminel, veut dire jouer un rôle qui n’est pas celui de l’homme ». Il dit souhaiter que « tous les pays effectuent ce chemin de civilisation ».

La version finale (1998) du Catéchisme de l’Église universelle, rappelle que « l’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas […] le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’être humains [§ 2267] », mais en même temps reprend le constat de Jean Paul II dans « Evangelium vitae » (1995) : « Les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rares, voire pratiquement inexistants ».

Depuis 1998, le Saint-Siège a pris plusieurs fois position de manière très nette contre les exécutions capitales perpétrées aujourd’hui dans le monde.

Jean-Paul II, dont la diplomatie est intervenue régulièrement pour demander la grâce des condamnés, avait lancé un appel au moratoire, aux Etats-Unis, le 27 janvier 1999.

Le cardinal Renato Raffaele Martino était intervenu devant l’assemblée générale des Nations Unies, le 2 novembre 1999, déclarant que « la position du Saint-Siège est que les autorités, même pour les crimes les plus graves, devraient se limiter à user des châtiments qui n’entraînent pas la mort. » Il ajoutait : « La délégation du Saint-Siège accueille volontiers l’initiative d’une résolution […] sur la réduction et si possible l’abolition de la peine de mort ».

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ZENIT Staff

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