ROME, Jeudi 20 juillet 2006 (ZENIT.org) – « Evadée du Vel’ d'Hiv’ », c’est le titre de l’autobiographie d’Anna Traube, présentée à Paris, à la librairie du Mémorial de la Shoah, le 4 juillet, à l’occasion de la commémoration de la « Rafle du Vel’ d’Hiv’ », les 16 et 17 juillet (Collection "Témoignages de la Shoah", aux éditions Le Manuscrit, en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah). Le Mémorial présente aussi une exposition en hommage aux « Justes de France », dont des religieux, des prêtres ou des évêques catholiques.

La journée nationale française à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français sous l’Occupation, et d'hommage aux « Justes » de France commémore en effet la rafle du Vel'd'Hiv' du 16 juillet 1942.

« Evadée du Vel’ d’Hiv’ » est un des rares témoignages d’une victime de la « rafle ». Il évoque les conditions extrêmes de détention dans le Vélodrome, la faim, la crasse et les maladies. Anna Traube y expose le stratagème qu’elle a conçu pour échapper à une mort certaine.

Anna Traube est née à Leipzig en 1921, fille d’un père polonais et d’une mère lituanienne. En 1924, la famille émigre à Paris. Anna vit une enfance heureuse avec son frère Michel.

Dès 1941, avec l’application du « statut des juifs », Anna doit arrêter ses études dentaires. Le cabinet familial fait également l’objet de surveillances. Saül, le père d’Anna, rejoint alors Limoges, en « zone libre ». Son frère et sa mère échappent à la rafle grâce à elle.

Elle a vingt ans lorsqu’elle est arrêtée, seule, le matin du 16 juillet 1942, par des policiers français au cours d’une rafle qui vise les Juifs « étrangers » de la région parisienne.

Grâce à son courage et à sa détermination, et à la complicité de certains policiers, elle réussira à s’échapper et à rejoindre son père: ce récit est aussi un hommage à ceux qui l’ont aidée et grâce auxquels elle a pu trouver le chemin de sa liberté et de sa survie.

La famille Traube, réunie, jouira jusqu’à la fin de la guerre de la protection des habitants du village de Panazol.

La « rafle du Vel’ d'Hiv’ »

Rappelons que les 16 et 17 juillet 1942, ce sont 13.152 juifs parisiens, dont 4.115 enfants, qui furent arrêtés par la police française au cours d'une opération baptisée « vent printanier ».

Connue sous le nom de « rafle du Vel’ d'Hiv’ » - du nom du lieu où une partie d'entre eux ont été conduits, avant leur transfert vers les camps d'internement de Drancy, Beaune-la-Rolande ou Pithiviers - cette vague d'arrestations fut la plus massive de la période de l’Occupation de la France par les troupes du IIIe Reich. La plupart des détenus furent déportés en Pologne et exterminés au camp d’Auschwitz.

La rafle a été commandée par les autorités d’Occupation. Elle devait concerner les juifs « étrangers » dont une liste avait été dressée, mais les autorités françaises de l’époque prirent l'initiative d'y adjoindre les enfants, et devant l'insuffisance de la « prise » (la police tablait sur 22.000 arrestations), les forces de police ont finalement arrêté des juifs de toutes nationalités.