Désarmement: Hans Blix remet son rapport à Benoît XVI

Contre la prolifération des « armes de la terreur »

Share this Entry

ROME, Mercredi 14 juin 2006 (ZENIT.org) – Le diplomate suédois Hans Blix a remis ce mercredi matin à Benoît XVI, à l’issue de l’audience générale, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, en présence de quelque 35.000 visiteurs, son rapport contre la prolifération des armes de destruction massive, les « armes de la terreur ».

M. Blix est connu pour son rôle en tant que chef des inspecteurs de l’ONU en Irak, et sa récente visite en Iran. Il était accompagné de trois collaborateurs qui ont serré chaleureusement la main du pape. Une visite d’autant plus remarquée que Benoît XVI a pris l’habitude, à l’issue de l’audience générale du mercredi, de saluer principalement les évêques.

Pour combattre la prolifération des armes de destruction de masse, M. Blix compte sur les forces spirituelles des religions.

Il voit dans le pape une « autorité morale » mondiale, et compte aussi sur le soutien du Conseil œcuménique des Eglises (COE) de Genève, où il doit se rendre.

Rencontre symbolique ? Juste après avoir salué les quatre experts, le pape s’est approché d’un groupe de visiteurs du Japon, les saluant également un à un: on ne pouvait pas ne pas penser à Hisroshima et Nagasaki…

Le titre du rapport, rédigé à l’initiative de la Suède par des experts internationaux, indique son orientation: « Les armes de la terreur : libérer le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques ».

Les experts, qui déplorent la « panne » du mouvement de désarmement, suggèrent 60 initiatives pour le relancer et stimuler les adhésions au Traité d’interdiction des Essais nucléaires de 1996.

Ce traité a été ratifié par le Saint-Siège le 18 juillet 2001 en précisant: « Les armes nucléaires sont incompatibles avec la paix que nous cherchons pour le XXIe siècle ».

Le Saint-Siège entendait par ce geste contribuer à favoriser « la réalisation concrète d’une culture de la vie et de la paix ».

En même temps, le Vatican condamnait à nouveau le trafic des armes légères et prônait encore une fois l’élimination des mines terrestres antipersonnel, des armes chimiques, et des armes biologiques.

Celui qui était alors l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’Organisation des Nations Unies, et pas encore cardinal, Mgr Renato Martino (aujourd’hui le cardinal Martino est président de Justice et Paix et du conseil pour les Migrants), a en effet déposé, le 18 juillet 2001, à New-York, l’instrument de ratification du Traité d’Interdiction totale des essais nucléaires (CTBT).

Ce traité, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 10 septembre 1996, a été signé par le Saint-Siège le 24 septembre de la même année.

Dans une déclaration attachée à l’instrument de ratification du traité sur l’interdiction des essais nucléaires, le Saint-Siège expliquait: « En conformité avec la nature et la condition particulière de la Cité du Vatican, le Saint-Siège, par cette ratification, cherche à faire avancer la promotion authentique d’une culture de la paix fondée sur la primauté de la loi et du respect de la vie humaine. Au début du IIIe millénaire, la réalisation d’un système de désarmement global et complet, capable d’établir un climat de confiance, de coopération et de respect entre tous les Etats, représente un aspect indispensable de la réalisation concrète d’une culture de la vie et de la paix ».

« En apportant son soutien moral au CTBT par cet acte solennel, concluait la déclaration, le Saint-Siège encourage toute la communauté internationale, qui est consciente des différents défis présents sur la route du désarmement nucléaire, à intensifier ses efforts pour assurer la réalisation dudit Traité ».

Le Saint-Siège expliquait la signature d’un tel accord parce qu’il « est convaincu que dans la sphère des armes nucléaires, bannir les essais et le développement ultérieur de ces armes, le désarmement et la non prolifération sont étroitement liés et doivent être accomplis le plus vite possible sous un contrôle international effectif ».

Le cardinal Renato Martino avait également exprimé le soutien du Vatican en vue de la fin du trafic illicite des armes légères « qui se retrouvent aux mains de forces irrégulières, de guérillas, et de terroristes, et jouent un rôle néfaste dans les cartels de la drogue et les syndicats du crime organisé ».

Il avait en outre réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la Convention sur l’élimination totale des mines terrestres, la Convention sur les armes chimiques et le Traité sur les armes biologiques en disant : « La conscience de l’humanité, doit manifester de manière frappante que les armes de destruction de masse violent les principes mêmes de la coexistence pacifique, de collaboration et de solidarité entre les Nations et les peuples ».

Le rapport remis par M. Blix au pape a été présenté le 1er juin dernier à M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, mais aussi à l’Organisation de la conférence islamique à l’ONU.

Comptant en outre sur le soutien de l’Union européenne, M. Blix a également rencontré le président de la République italienne, M. Giorgio Napolitano, après son arrivée à Rome, mardi soir, 13 juin, et il a prévu une tournée en Europe.

La fission nucléaire de l’amour du Christ

C’est d’une tout autre « fission nucléaire » que le pape Benoît XVI évoquait le 21 août 2005, lors de la messe de clôture de la JMJ, à Cologne: « Depuis toujours, tous les hommes, d’une manière ou d’une autre, attendent dans leur cœur un changement, une transformation du monde. Maintenant se réalise l’acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde: la violence se transforme en amour et donc la mort en vie. Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée au plus profond d’elle-même, la résurrection est déjà présente en elle. La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu’elle ne peut avoir le dernier mot. Pour reprendre une image qui nous est familière, il s’agit d’une fission nucléaire portée au plus intime de l’être – la victoire de l’amour sur la haine, la victoire de l’amour sur la mort. Seule l’explosion intime du bien qui vainc le mal peut alors engendrer la chaîne des transformations qui, peu à peu, changeront le monde. Tous les autres changements demeurent superficiels et ne sauvent pas. C’est pourquoi nous parlons de rédemption: ce qui du plus profond était nécessaire se réalise, et nous pouvons entrer dans ce dynamisme. Jésus peut distribuer son Corps, parce qu’il se donne réellement lui-même. »

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel