Visite historique du grand rabbin de Rome à la mosquée de la Ville éternelle

ROME, Mardi 14 mars 2006 (ZENIT.org) – Les media du Vatican ont salué la visite historique du grand rabbin de Rome à la mosquée de la Ville éternelle, hier, 13 mars. Le secrétaire du Centre culturel musulman, M. Abdallah Redouane a accueilli le rabbin en le remerciant de ce geste de solidarité.

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Le rabbin a en effet condamné le terrorisme et l’utilisation de la religion pour fomenter la violence, un « blasphème », et il a souhaité un chemin de paix pour les deux communautés et a souligné que la « descendance d’Abraham » doit le refuser.

Le rabbin a également souligné la nécessité d’accompagner Israéliens et Palestiniens sur le chemin jusqu’ici difficile de la recherche de la paix, pour le bien des deux parties, et du monde entier ».

Il a invité l’imam de la mosquée de Rome, absent pour des motifs personnels à se rendre à la synagogue de Rome, mais aussi le président de la Ligue musulmane italienne, Mario Scialoja et le secrétaire général du Centre culturel musulman, Abdellah Redouane.

En accueillant le rabbin, le secrétaire général a souligné combien il était touché de ce geste au lendemain des caricatures de Mahomet qui ont blessé la sensibilité musulmane : il reconnaissait les « souffrances » dont les Juifs ont été victimes dans l’histoire.

Dans son discours, M. Abdellah Redouane, a en effet défini la visite du rabbin Di Segni comme un « geste de solidarité », soulignant , à propos des caricatures de Mahomet, que « l’on ne profane pas les choses sacrées, que ce soit le Coran, la Torah ou l’Evangile ». « Il faut dire non, disait-il, à toute manifestation de xénophobie et de racisme ».

Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni- Narni-Amelia, président de la commission pour l’Œcuménisme et le dialogue interreligieux de la conférence des évêques d’Italie, a commenté la visite au micro de Radio Vatican.

Mgr Paglia a déclaré voir dans la visite du rabbin Riccardo Di Segni « un geste d’une très grande signification ». « A dire vrai, disait-il, nous en avions parlé à plusieurs reprises avec le rabbin Di Segni, et depuis longtemps, il voulait proposer ce geste qui indique à la fois le besoin d’une rencontre et l’urgence d’une réconciliation, et l’indispensable chemin nouveau à prendre. Ce geste montre une grande maturité et une grande sagesse spirituelle ».

L’évêque fait observer qu’un tel geste aurait été « impossible à Rome il y a quinze ou vingt ans », et qu’il a été possible parce que « peu à peu la conscience que seule la rencontre permet d’éliminer les préjugés, d’éloigner les incompréhensions, de condamner l’iniquité, parce que le geste n’a pas été effectué sans une condamnation explicite de tout ce qui conduit à la mort ».

A propos de la condamnation du terrorisme au nom de la religion comme un « blasphème », Mgr Paglia souligne qu’il « s’agit d’une vérité qui, heureusement, commence à être le patrimoine de beaucoup ».

« C’est, disait-il, un exemple de combien il est important de pouvoir partager le plus largement possible la dimension religieuse et humaine, exprimée dans une phrase de ce type ».

« Je souhaiterais, disait encore Mgr Paglia, que cette visite soit réciproque. L’invitation a été faite. Il serait ensuite très beau de multiplier au niveau national, régional et des villes, des rencontres visant à créer un tissu amical. Lorsqu’on se rencontre naît toujours un mouvement vertueux, c’est la distance, l’ignorance, et la froideur réciproque qui produit incompréhension et séparation ».

De fait, la communauté juive avait annoncé la visite comme visant à « lancer un pont de dialogue et de coexistence entre les différentes confessions religieuses de notre pays », mais surtout comme un moyen « d’apporter sa solidarité humaine, civile, religieuse à la mosquée de Rome », après les offenses faite par les caricatures.

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ZENIT Staff

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