L’intervention de Benoît XVI au synode: un « pasteur »

Conférence de presse de la « mi-temps »

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ROME, Jeudi 13 octobre 2005 (ZENIT.org) – Les membres du synode ont été frappés par l’intervention spirituelle et « d’abondance du cœur » de Benoît XVI devant l’assemblée: un vrai « pasteur ».

C’est en quelque sorte la mi-temps pour le synode des évêques sur l’Eucharistie et une conférence de presse a permis aux pères du synode de faire le point sur l’état d’avancement de leurs travaux au moment où ils commencent leurs rencontres en groupes linguistiques pour étudier les « propositions » à soumettre au pape Benoît XVI.

La communion des personnes divorcées et remariées, le célibat sacerdotal, la crise occidentale, la perte du sens du sacré, l’incompréhension du mystère de l’Eucharistie: le cardinal Francis Arinze, préfet de la congrégation pour la liturgie (congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements), les cardinaux présidents délégués des assemblées , Juan Sandoval Iñiguez, archevêque mexicain de Guadalajara et Toppo et Mgr John Foley, président du conseil pontifical pour les Communications sociales ont présenté à la presse certains thèmes abordés au synode.

Une grande sagesse
Le cardinal Sandoval a souligné l’attitude de Benoît XVI qui a voulu lui aussi parler devant l’assemblée, donnant la « première réflexion spirituelle » lundi dernier, 10 octobre: « une très belle réflexion, d’abondance du cœur, sans texte… Elle nous a laissés à tous une saveur spirituelle très profonde ».

« Il y avait aussi le soir une heure libre, de six à sept, pour intervenir en levant la main, et le pape a voulu lui aussi y participer, pour mettre en lumière certains points, avec une grande sagesse, comme s’il était l’un de nous. Il nous est apparu comme un homme en chair et en os, comme un « pasteur ». »

Responsables devant Dieu
Pour sa part, le cardinal Arinze a abordé la position de l’Eglise sur la communion des personnes divorcées et remariées: « Nous ne voyons pas cela comme une loi de l’Eglise mais comme une loi de Dieu. La question est: si deux personnes sont mariées, et si ce mariage est valide devant Dieu et devant l’Eglise, mais que ce mariage ne réussit pas, eh bien, nous n’avons pas le pouvoir de dissoudre un mariage qui est valide devant Dieu et devant l’Eglise. Que faire? Une chose est d’avoir de la compassion pour ceux qui souffrent, une autre de dire qu’ils peuvent trouver un autre mari ou une autre femme et vivre ensemble et recevoir la communion. Parce que leur situation ne reflète plus cette image du mariage que nous enseigne la foi. Ils sont membres de l’Eglise mais dans cette situation, ils ne peuvent plus accéder à la communion avec une vérité de vie. Nous ne sommes que des ministres, et nous devons répondre devant Dieu : voilà le problème ».

L’ordination d’homme mariés, pas un remède
Pour ce qui concerne le célibat sacerdotal, l’évêque ukrainien, Sofron Stefan Mudry, a souligné la situation de son pays, faisant état « de graves difficultés sociales » et de problèmes pratiques rencontrés par les hommes mariés ordonnés: manque de logement, impossibilité de se déplacer d’une paroisse à une autre à cause, par exemple, des enfants en âge scolaire: autant de situations qui sont en contradiction avec le dévouement que requiert le ministère ».

L’évêque ukrainien précisait: « C’est un problème et pas une solution. Vous savez que dans les Eglises orientales catholiques il y a des prêtres mariés: les 3/4 des pères de ces Eglises sont intervenus en disant que malgré la possibilité d’ordonner des hommes mariés, il y a aussi une crise des vocations, les prêtres n’ont pas le temps d’étudier, ils doivent travailler beaucoup pour leur femme et leurs enfants; parfois, ils divorcent, parfois, ils demandent que l’évêque entretienne le prêtre, sa femme et ses enfants (…) ».

Pour ce qui est de la question – posée par un journaliste, de la restriction des expressions du folklore local dans la liturgie, le cardinal Arinze a souligné que l’on ne peut parler de « restriction » que dans la mesure où il s’agit d’empêcher que la liturgie soit « moitié récréation, moitié messe », mais qu’en revanche, il est « juste » que les rites liturgiques aient « la saveur de la culture du peuple » qui les célèbre.

Pour l’intériorisation
Pour le cardinal Sandoval Iñiguez, l’inculturation doit susciter « non pas le divertissement mais l’intériorisation ».

L’inculturation « est exigeante » reprenait le cardinal Arinze, et nécessite une étude « interdisciplinaire » qui va de la théologie à l’ethnologie.

Pour ce qui concerne les relations avec la tradition orientale, le cardinal Arinze a mis en garde contre la « tentation de copier des éléments d’un rite et de les transférer » par exemple de la liturgie orientale à la liturgie latine.

« Ce qui importe, ajoutait le cardinal nigérian, c’est de comprendre justement le rite et de le vivre et de le célébrer avec fidélité, foi et dévotion ».

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ZENIT Staff

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