ROME, Mardi 13 septembre 2005 (ZENIT.org) – « La paix est le nom de Dieu. Dieu ne veut pas l’élimination de l’autre (…). Aucune guerre n’est jamais sainte. L’humanité ne s’améliore pas avec la violence et la terreur », affirment les participants de la 19e rencontre « Hommes et religions » qui s’est achevée aujourd’hui à Lyon.

Voici le texte intégral en français de l’Appel final à la paix lancé par les participants de la 19e rencontre « Hommes et religions » (cf. www.santegidio.it).

Appel à la paix

Nous, hommes et femmes de religions différentes, nous nous sommes retrouvés dans l’antique cité de Lyon pour prier, pour dialoguer, pour faire grandir un humanisme de paix. Nous rendons hommage à la mémoire de Jean-Paul II, qui a été un maître de dialogue et un témoin tenace de la sainteté de la paix. Nous sommes convaincus que, sans la paix, notre monde devient inhumain. Nous avons écouté le cri de tous ceux qui souffrent à cause de la guerre et du terrorisme. Nous nous sommes penchés, attentifs, sur nos traditions religieuses et nous y avons lu un message de paix. Nous avons prié pour la paix dans le monde.

C’est au nom de la paix que nous nous adressons à nos coreligionnaires, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, à tous ceux qui croient encore que la violence améliore le monde. Et nous disons : il est temps que finisse l’usage de la violence ! La vie humaine est sacrée. La violence humilie les hommes et discrédite la cause de celui qui l’utilise. Le monde est fatigué de vivre dans la peur. Les religions ne veulent pas de la violence, de la guerre, du terrorisme. Nous le disons avec force à tous les hommes !

La paix est le nom de Dieu. Dieu ne veut pas l’élimination de l’autre. Dieu éprouve de la compassion pour ceux qui souffrent sous les coups de la violence, du terrorisme, de la guerre. Celui qui se sert du nom de Dieu pour affirmer un intérêt partisan ou pour légitimer la violence, avilit la religion. Aucune guerre n’est jamais sainte. L’humanité ne s’améliore pas avec la violence et la terreur.

Les religions enseignent que la paix du cœur est décisive. Dieu la donne à celui qui croit en Lui. Notre ferme espérance est que la paix, don de Dieu, s’étende à tous les hommes et femmes, embrasse tous les peuples de la terre, arrête la main des violents et fasse échouer les projets de terreur. Pour cela, nous avons prié à Lyon.

Nous avons aussi constaté combien les douleurs du monde sont nombreuses. L’humanité est encore très loin d’avoir réalisé les objectifs du Millénaire, abattre la pauvreté, assurer le droit à la santé, à l’eau, à la sécurité de la vie, à être libéré de la faim. Ceci est très grave ! Notre monde reste marqué par des pauvretés désespérantes. C’est une constatation douloureuse que nous manifestons, très préoccupés, aux responsables politiques. Nous nous faisons les interprètes de la désespérance et des besoins de millions de pauvres de la terre. Nous demandons une plus forte concentration d’énergies et de ressources pour rendre le monde du XXIe siècle moins pauvre et plus humain.

La paix favorise l’avènement d’un monde meilleur. La voie de la paix est le dialogue. Loin de nous laisser sans défense, le dialogue nous protège ; il transforme l’étranger en ami ; il rend possible le travail en commun pour lutter contre la pauvreté et tout mal.

A Lyon, nous avons vécu un dialogue franc, éclairé par l’esprit religieux de la prière. Nous avons dialogué entre représentants des différentes communautés religieuses et avec les humanistes de notre temps. Ont émergé les différences profondes entre religions et cultures. Le monde, bien que globalisé, n’est pas devenu uniforme. Mais il est devenu clair qu’il y a un destin unique. Il est temps de travailler ensemble avec courage pour un humanisme capable de construire la paix entre les peuples et les individus. L’objectif n’est pas l’affirmation de l’un ou de l’autre, mais de réaliser une civilisation dans laquelle on vit ensemble. L’art du dialogue est la voie patiente pour construire cette civilisation du vivre ensemble.

Que Dieu accorde au monde, à chaque homme et à chaque femme, le don merveilleux de la paix !

Lyon, le 13 septembre 2005