Science et foi au IIIe millénaire, autour du pape Gerbert

ROME, Jeudi 28 avril 2005 (ZENIT.org) – Science et foi se retrouvent le 5 mai à Rome autour de la figure du pape de l’An 1000, le pape Gerbert d’Aurillac, devenu le premier pape français sous le nom de Sylvestre II.

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Le pape Sylvestre II a été élu le 2 avril 999, et il est mort le 12 mai 1003.

Un symposium aura lieu en effet en la basilique Sainte-Marie des Anges, avec la participation de C. Sigismondi (Université de Rome « La Sapienza »), Flavio Felice (Université pontificale du Latran), président-vicaire de l’Institut Acton, Robert Royal, président du « Faith & Reason Institute » de Washington DC, et Dario Antiseri (LUISS, Rome).

Le premier pape français a été élu le 2 avril 999. Ce jour-là, Gerbert d’Aurillac devient pape sous le nom de Sylvestre II grâce à la protection de son élève et ami l’empereur Otton III, comme le rappelle le site http://www.herodote.net auquel nous empruntons cette biographie. Il allait rester dans l’histoire en particulier comme « le pape des chiffres ». Gerbert était en effet un grand savant.

Né vers 945 dans une famille de paysans, Gerbert est éduqué à l’abbaye Saint-Géraud d’Aurillac, dans l’esprit moderniste de Cluny. Remarqué par le comte de Barcelone Borrell, il poursuit son instruction dans les abbayes catalanes de Vich et de Ripoll.

Il y découvre le «quadrivium», c’est-à-dire les quatre sciences de son époque : l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie, à travers des manuscrits en latin traduits de l’arabe et inspirés d’auteurs grecs ou persans.

En 970, le comte Borrell amène Gerbert à Rome où il étonne le pape Jean XII et l’empereur Otton Ier par sa science.

Mais repart reprendre ses études à Reims et la faveur de l’archevêque Adalbéron lui vaut de prendre la direction de l’école épiscopale de la ville. Il en devient autrement dit l’«écolâtre». Parmi ses élèves figure Robert, fils du comte de Paris, Hugues Capet, qui règnera après son père sur le royaume de France.

La réputation de Gerbert lui vaut de recevoir la direction de l’abbaye de Bobbio, en Italie, en 982. La bibliothèque du monastère le comble. Mais il continue à enseigner à Reims.

Conseiller de l’archevêque Adalbéron, Gerbert prend le parti de Hugues Capet dans son conflit contre le dernier des Carolingiens. Lui-même devient archevêque en 991 après la mort d’Adalbéron et l’éviction d’Arnoult, soutenu par le pape Jean XV, mais qui avait eu le tort de s’opposer à Hugues Capet.

Homme de paix, Gerbert préfère abandonner l’archevêché et se rend auprès du nouvel empereur, le jeune Otton III – âgé de 14 ans-, qui lui demande en 997 de devenir son précepteur avant de lui confier l’archevêché de Ravenne puis de l’inviter à ceindre la tiare.

« Devenu pape, Gerbert tente avec Otton III d’instaurer un empire chrétien universel, par l’union du pouvoir séculier et du pouvoir ecclésial », souligne le site : le nom qu’il se choisit rappelle le « partenariat » entre le pape Sylvestre 1er et l’empereur Constantin 1er le Grand.

Sa tentative va échouer mais laissera des traces durables, notamment avec la christianisation de l’Europe orientale et la création de deux nouvelles Églises en Pologne et Hongrie.

Avant de devenir pape en 999 sous le nom de Sylvestre II, le savant Gerbert d’Aurillac avait introduit en Europe les chiffres arabes : on le surnomme parfois pour cela le «pape des chiffres».

Il avait en effet découvert ces chiffres lors de ses études en Espagne. Avant lui, les Occidentaux s’en tenaient aux chiffres romains, très peu pratiques du point de vue du calcul.

Au Xe siècle, les Arabes, suite aux conquêtes de l’islam, font de leur capitale Bagdad un lieu de rencontre entre l’Orient et l’Occident. C’est ainsi qu’ils empruntent aux Persans une numérotation qu’eux-mêmes ont découverte en Inde.

Les Arabes orientaux ont conservé jusqu’à nos jours la graphie indo-persane des 9 chiffres.

Mais les savants arabes d’Afrique du nord et de Kairouan (Tunisie) ont développé quant à eux une nouvelle graphie appelée maghrébine ou tout simplement arabe.

Ce sont les chiffres de cette graphie, dits « gobar », que le pape Sylvestre II a introduits en Europe. Ils sont employés aujourd’hui par les scientifiques du monde entier.

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ZENIT Staff

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