Depuis le XVIIIe siècle en effet, des religieuses s’occupent, dans la maison pontificale, du linge de la table, des draps, des chasubles, des parements, des ornements sacrés, et pendant les conclaves, aux côtés des frères Augustins, qui travaillent dans la sacristie pontificale, et pourvoient au nécessaire pour la liturgie.
Ce sont les Augustines oblates de l’enfant Jésus, qui vont, dès la semaine prochaine, entrer au service des cardinaux en conclave. Madre Raffaella Funari, supérieure générale de la congrégation, a confié au micro de Radio Vatican que sa congrégation a commencé ce service « important et délicat » en 1688, sous le pape Innocent XI.
Elle se souvient que lors du dernier conclave, en octobre 1978, deux sœurs ont préparé les soutanes de différentes tailles pour le pape élu: on ne sait jamais s’il sera grand ou petit! Quand Jean-Paul II est sorti, la sœur qui tenait en main la soutane et qui devait la mesurer était plutôt petite. Elle voulait prendre un petit banc pour arriver à mesurer la soutane. Lui, au contraire lui a dit: Non, non, non, je veux voir comment vous vous en sortez! » Il y a alors eu un éclat de rire: il avait déjà conquis les cœurs avec cet humour ».
Sœur Rita, qui a vécu divers conclaves, déclare pour sa part qu’elle a connu Pie XII, puis le bon pape Jean, puis Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II.
A propos de Jean-Paul II, elle se souvient: « Il était affectueux… Il nous reconnaissait toujours! »
D’autres « papalines » comme Sœur Adélaïde et Sœur Maria Elvira se souviennent encore: « C’est une expérience très belle… beaucoup de travail, on donne tout! Lorsqu’on travaille, on le fait avec cœur, avec zèle, on goûte la prière, le travail, tout… »
Leurs tâches spécifiques est de préparer le linge pour la concélébration, les surplis et tout ce qui sert, et après, de le remettre en place, pour le jour suivant.
« J’ai servi Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II, raconte sa consœur: des années magnifiques! L’impression que Jean-Paul II m’a faite la première fois que nous sommes montées dans l’appartement, a été forte: nous l’avons vu à genoux devant l’autel, à terre. Il ne bougeait pas, pas un mouvement, rien! »