Le quotidien italien « Il corriere della sera » a en effet rapporté samedi cette confidence du cardinal: « En 1990, je me souviens que c’était au déjeuner, j’ai montré au Saint-Père une photo faite quelques mois auparavant: Jean-Paul II à l’aéroport de Zacatecas, embrassant un enfant de quatre ans, le visage amaigri, dévasté par la leucémie en phase terminale, une joue quasi putréfiée. Je lui ai demandé: vous vous en souvenez, Saint-Père? » Il répondit: « Et alors, Eminence? » Je lui ai fait voir l’autre photo, plus récente, le même enfant, désormais guéri.
« Je m’en souviens très bien, il y a des choses qui restent imprimées toute la vie. Jusque là le pape avait joyeusement plaisanté. On bavardait en parlant de tant de choses. Mais lorsqu’il a vu les deux photos, il devint subitement très sérieux et me dit: « Dieu fait des choses grandes et merveilleuses ».
Le cardinal Barragan commente: « Je crois avoir été témoin d’un événement merveilleux. Pour pouvoir proclamer qu’il s’agit d’un miracle, il faut d’abord exclure toute explication rationnelle ou scientifique. De fait, tous les hôpitaux avaient refusé de prendre en charge l’enfant, jugé incurable. Le pronostic vital était réduit à quelques jours ».
C’était le 2 mai 1990, précise le cardinal Barragan, lors de l’atterrissage de Jean-Paul II à l’aéroport de Mexico. Cet enfant, Heron Badillo, avait une colombe à la main. « Le pape lui a dit, raconte le cardinal mexicain: « Laisse cette colombe s’envoler ! Puis il l’a embrassé… Vous auriez vu l’état de sa peau ! »
Le cardinal continue: « Après cinq ou six mois, tout était passé. Il était devenu un garçon très fort. Et l’an dernier, je l’ai accompagné chez le pape avec ses parents, et il les a bénis. Son père, par ailleurs, n’était pas croyant, et il n’avait même pas voulu accompagner son fils à l’aéroport: maintenant il a une foi plus grande que la mienne ! »
Mais aucune documentation sur ce fait inexplicable n’a encore été rassemblée, explique le cardinal Barragan. « J’avais fait voir les photos de l’enfant à don Stanislas, et c’est lui qui m’a accompagné au déjeuner avec le Saint-Père. Mais lorsque je lui ai parlé d’enquête, il m’a dit: on en fait pas d’enquête tant que le pape est vivant ! Maintenant, on pourrait entendre le témoignage des médecins qui ont soigné l’enfant à l’époque, et qui sont encore en vie. Et ainsi, récupérer les documents. Je suis prêt à témoigner ».