Si l’on tente une évaluation chiffrée, on compte une vingtaine de nations de l’ancien bloc soviétique, plus d’une trentaine de nations africaines, une vingtaine de nations et organisations musulmanes, une vingtaine de nations d’Amérique latine, d’Asie, à côté des nations d’Europe et d’Amérique du Nord. Et les représentants de dix organisations internationales, le premier d’entre eux, Kofi Annan.
Les délégations comprennent jusqu’à une cinquantaine de membres. Trois aéroports – Fiumicino, Ciampino, et l’aéroport militaire de Pratica di Mare – ont accueilli quelque 110 avions d’états et une soixantaine d’avions civils pour l’arrivée de ces délégations : souverains régnants, chefs d’Etats et de gouvernements, princes héréditaires, présidents des Parlements, ministres des affaires étrangères…
La question protocolaire des places a été réglée ainsi : les têtes couronnées, et ensuite les présidents, par ordre de date d’élection. On reconnaissait les présidents Aleksander Kwasniewski, de Pologne, le président italien Carlo Azeglio Ciampi, ami du pape, et le président du conseil Silvio Berlusconi, le président Moshe Katsav, d’Israël, le Syrien Bashar El-Assad, le président iranien Khatami, le premier ministre de l’Autorité palestinienne, le président américain Georges W. Bush, son père George Bush, et Bill Clinton – jamais on n’avait vu trois présidents des Etats-Unis aux funérailles d’un chef d’Etat -, le Brésilien Luis Inacio Lulla da Silva, le président Karzai d’Afghanistan, les souverains catholiques de Belgique, les souverains d’Espagne, le roi étant chanoine de Sainte Marie Majeure, tandis que le président français, Jacques Chirac, est traditionnellement chanoine de Saint-Jean du Latran -, les souverains protestants de Suède – naguère à Saint-Pierre pour le jubilé de sainte Brigitte, que le pape a faite co-patronne de l’Europe, le prince du Maroc, le roi Abdallah et la reine Rania de Jordanie, qui avaient attendu la venue du pape à Amman, en 2000 pour annoncer la venue de leur troisième enfant.
On notera la volonté de la Chine populaire d’envoyer une délégation, mais elle y a renoncé en apprenant la venue de celle de Taiwan et du président Chen Shui-bian. Cependant des observateurs estiment à Rome que la porte n’est pas fermée.
Les grands de la terre étaient rassemblés par Jean-Paul II autour de l’Evangile, dont le vent tournait les pages. Et ils ont échangé le signe de paix liturgique.