CITE DU VATICAN, Lundi 8 novembre 2004 (ZENIT.org) – Les reliques de saint Augustin sont arrivées à Rome, à l’occasion du 1650e anniversaire de la naissance de ce Père de l’Eglise à Hippone, le 13 novembre : il propose aujourd’hui encore son chemin de « recherche de la vérité, du bien et du bonheur ». Jean-Paul II se recueillera auprès des reliques qui resteront à Rome jusqu’au 15 novembre.
Des centaines de fidèles étaient présents à l’arrivée des reliques hier, 7 novembre, en la basilique dédiée à ce grand saint africain à Rome, au Champ de Mars.
L’urne arrivait de Pavie. Les célébrations ont été inaugurées par le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les Causes des saints qui a présidé des vêpres solennelles.
« Augustin se présente à nous, expliquait le cardinal Martins, pour nous rappeler que nos problèmes d’aujourd’hui ont aussi été ses problèmes et pour nous proposer son chemin de recherche de la vérité, du bien et du bonheur. « Rentre en toi-même » redit Augustin. « Dans tes aspirations les plus profondes, dans ton cœur, et là tu découvriras ce qui te manque, Celui qui est à la source de tous les biens que tu désires ». »
Les reliques seront transférées un soir de la semaine au Vatican, en la chapelle privée de Jean-Paul II.
Ces célébrations sont promues par l’Ordre des Augustins sur le thème : « Saint Augustin parmi nous ».
Chaque journée s’adressera à une catégorie particulière de chrétiens : ce lundi, les cardinaux et les évêques ont pu vénérer les reliques. Viendront ensuite les universitaires, les jeunes, les familles, les personnalités politiques, les religieux augustins, la ville d’Ostie, qui conserve aussi le souvenir de sainte Monique, mère d’Augustin, et qui a récemment choisi le docteur de la Grâce comme son saint patron.
Le 11 novembre, les reliques du saint seront transférées à l’institut de patristique de l’Augustinianum, à deux pas du Vatican. Les vêpres seront présidées par le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la Culture.
Une marche des jeunes partira de Sainte-Agnès, place Navone pour rejoindre l’Augustinianum.
La Fédération des Augustins d’Italie animera une veillée de prière le 13 novembre, et le 14, les reliques partiront pour Ostie. Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, présidera la messe en l’église Sainte-Aure.
Comme le rappelle la banque de données en ligne de la revue « Augustiniana » sur les Augustins et saint Augustin, en six langues, dont le français (http://www.augustiniana.net/fr/index.htm), Augustin est né le 13 novembre 354 à Thagaste (Souk-Ahras, Algérie) en Numidie, une province de l’Afrique du Nord. En 386, à 32 ans, le converti rompt avec ses ambitions intellectuelles et politiques. Après son baptême à Milan, il se retire de la vie publique pour s’installer dans le domaine paternel à Thagaste où, avec ses amis, il trace une première ébauche d’un projet monastique, non de la vie solitaire de l’anachorète à l’exemple d’Antoine, mais de la vie en communauté.
Après trois ans Augustin doit abandonner son rêve de vie contemplative étant requis comme prêtre d’abord (391), puis comme évêque (395/396) par l’assemblée des fidèles d’Hippone (Annaba, Algérie). Pourtant il restera fidèle à son idéal monastique, non seulement en menant une vie d’évêque et de moine en même temps, mais aussi en proclamant toujours la nécessité d’unir action et contemplation. Ce n’est pas sans raison que la vie religieuse augustinienne sera appelé la voie mixte (via mixta).
Le 28 août 430 Augustin meurt à Hippone, sa ville épiscopale assiégée. Les évêques et religieux africains s’exilent sur le Continent européen où le monachisme augustinien se répandra. En cela la Règle de vie monastique d’Augustin jouera un rôle important. Ce texte concis, situant le noyau de la vie religieuse dans l’amour de Dieu et du prochain, dans l’unité des cœurs grâce à la communauté des biens, laissait une marge suffisamment large aux usages et constitutions propres.
Quoi qu’on parle de l’Ordre de Saint-Augustin (Ordo Sancti Augustini, OSA), le véritable fondateur n’en est pas Augustin lui-même, mais le pape Alexandre IV. Néanmoins un lien spirituel vital relie Augustin à l’Ordre qui porte son nom, même si la continuité historique reste impossible à démontrer. Après la conquête de l’Afrique du Nord par l’Islam au 7e siècle, le développement du monachisme augustinien continuera en Europe. Les mouvements érémitiques du 12e et du 13e siècle – réaction contre le déclin de l’idéal religieux dans les abbayes closes sur elles-mêmes – seront infléchis par les Papes du 13e siècle vers les villes en plein essor. Ainsi les ermites-augustins seront chargés de missions pastorales dans les villes. A cette fin le Pape Alexandre IV réunira les Ermites toscans, les Jeanbonites (Zanbonini), les Brictiniens (Brictini), les Wilhelmites et les Ermites de Saint-Augustin en un seul Ordre par sa bulle Licet Ecclesiae Catholicae du 9 avril 1256. Cette unification sera appelée la Grande Union (magna unio).
L’Ordre unifié recevra les privilèges des Ordres mendiants et se répandra rapidement dans tous les pays d’Europe. A la fin du moyen âge il comptera environ 2.000 couvents et 30.000 membres. Les principales activités du nouvel Ordre mendiant seront surtout l’étude et la prédication. Action et contemplation seront réunies, la perfection personnelle sera poursuivie par la prière et la pratique des vœux religieux, la sanctification du prochain sera l’objectif d’un apostolat intense et varié. Aujourd’hui encore la stabilité locale (stabilitas loci) qui caractérise les abbayes, est étrangère aux Ordres mendiants; c’est la mobilité par contre qui est une de leurs principales caractéristiques. Dans le monde entier il y a actuellement 26 Provinces et 29 circonscriptions plus limitées comme les vicariats et les régions.
Ce site Internet de la Bibliographie Historique de l’Ordre de Saint-Augustin est soutenu par la Fédération de l’Europe du Nord-Ouest qui comprend les Provinces allemande, néerlandaise et belge et le vicariat de Vienne. Pour de plus amples informations sur l’Ordre de Saint-Augustin, on peut s’adresser aux pages du Généralat des augustins à Rome, un site en italien, en espagnol et en anglais (www.aug.org).