L’Eglise au service de la justice et de la paix : premier congrès mondial à Rome

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CITE DU VATICAN, Jeudi 28 octobre 2004 (ZENIT.org) – L’Eglise au service de la justice et de la paix : un premier congrès mondial à Rome réunit, sous la houlette du Conseil pontifical Justice et Paix des représentants de 92 pays, de 15 conférences épiscopales et de différents organismes internationaux.

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Le congrès a été inauguré hier par le cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano et le cardinal Renato Martino, président de Justice et Paix. Il s’achèvera samedi 30 octobre. Il a pour thème : « Annoncer l’Evangile de la justice et de la paix ».

Le cardinal Sodano a rappelé que tout au long de son histoire, « l’Eglise s’est toujours engagée », en tant qu’institution, ou grâce aux fidèles laïcs, « pour la promotion de la justice et de la paix ». « Nous avons la responsabilité de poursuivre dans cette voie, disait le secrétaire d’Etat, et d’annoncer l’Evangile du Christ, qui est Evangile de justice et de paix ».

Le cardinal Sodano recommandait aux catholiques d’avoir les « yeux ouverts », c’est-à-dire d’être « attentifs aux signes des temps pour voir le monde avec les yeux de Dieu, avec un regard d’amour sans aucune discrimination, mais aussi voir Dieu dans les personnes, dans les événements d’aujourd’hui ».

Il recommandait d’avoir un « cœur sensible », ce qui signifie « sympathie » et « attention » pour ceux qui sont « différents », à l’opposé d’une « fermeture égoïste ».

Il recommandait d’avoir la main « prête à faire le bien », parce que « la foi sans les œuvres reste morte ».

C’est ainsi, soulignait le cardinal Sodano en substance, que le message social de l’Eglise sera crédible, par le témoignage des œuvres, comme l’enseigne l’encyclique sociale de Jean-Paul II pour les cent ans de « Rerum Novarum » : « Centesimus Annus ».

Déjà, faisait remarquer le secrétaire d’Etat, l’Encyclique « Populorum Progressio » de Paul VI, en 1967, soulignait que le monde était « malade ».

« Depuis, cette maladie s’est aggravée, a constaté le cardinal Sodano, les violences et les injustices se sont multipliées. Il suffit de penser aux endroits où l’humiliation est devenue un mode de vie, aux régions ravagées par la guerre, la guérilla et le terrorisme, aux camps de réfugiés et à tous les exilés, aux discriminations raciales ou religieuses, au travail qui ressemble à de l’exploitation, à l’absence de liberté politique ou syndicale, et à tant de choses où l’équité et la paix sont absentes ».

Car, même si la situation économique, sanitaire, les conditions de travail, le contexte culturel ou spirituel se sont améliorés en beaucoup d’endroits, trop de personnes sont encore « exploitées de façon inhumaine », dénonçait le cardinal Sodano, et l’on ne peut considérer ces données comme de froides « statistiques ».

Le but de ce congrès, a souligné pour sa part le cardinal Renato Martino, est de justement rechercher les meilleurs moyens de relancer efficacement l’action pastorale de l’Eglise dans la société, et de faire face aux grands défis actuels, à l’ère de la mondialisation.

Pour ce qui est de la justice, c’est un défi qui dépasse, disait-il en substance, le plan strictement économique : il s’agit du destin même de l’humanité.

Pour ce qui est du thème de la paix, après l’écroulement du système soviétique, la guerre a changé de visage mais elle n’en est pas pour autant moins « inhumaine ». Le monde doit faire face, soulignait le cardinal Martino à un terrorisme « terrible et dévastateur » qui mène une guerre hors des repères politiques ou juridiques, avec une irruption inédite dans la vie quotidienne : il peut frapper n’importe qui, n’importe ou, n’importe quand.

Le cardinal Martino dénonçait comme un « horrible blasphème » la prétention du terrorisme à agir « au nom de Dieu ».

Pour ce qui est des droits de l’homme, le cardinal Martino évoquait le « cri déchirant de millions et de millions de personnes » dont la dignité est niée. Ce thème, disait-il, est au cœur du « Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise » qui vient d’être publié lundi dernier.

Il y voit un « instrument très important » pour mettre en œuvre la nouvelle évangélisation demandée avec insistance par Jean-Paul II afin de construire une cité de l’homme plus humaine parce que plus conforme au royaume de Dieu.

C’est aussi, disait-il, un « instrument pour nourrir le dialogue au niveau œcuménique et interreligieux des catholiques avec tous ceux qui se soucient sincèrement du bien de toute personne humaine.

Le congrès se veut enfin une occasion de relancer la pastorale de l’Eglise dans ces domaines en vue de la réalisation de la civilisation de l’amour fondée sur « un humanisme intégral et solidaire ».

Le cardinal Martino a souligné le caractère exceptionnel de cet événement organisé pour la première fois dans l’histoire du conseil pontifical.

La première conférence du congrès a été tenue par le sous-secrétaire général du département des Affaires sociales et économiques des Nations Unies, José Antonio Ocampo, sur le thème : « Justice et Paix aujourd’hui ».

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ZENIT Staff

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