Mgr Tomasi est intervenu aux travaux du Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (UNHCR).
Mgr Tomasi a en effet considéré comme « insuffisante » la « capacité institutionnelle » de la communauté internationale à garantir de tels droits. Il a aussi évoqué la situation dramatique de tant d’immigrés qui cherchent des conditions de vie meilleures dans des pays occidentaux.
Mgr Tomasi a précisé la portée de son intervention au micro de Radio Vatican en disant : « Il me semble qu’en ce moment, il y a des situations vraiment tragiques. Des personnes qui arrivent déjà mortes dans des barques … devant cette situation d’un flux de personnes qui cherchent à arriver n’importe comment sur le territoire de l’Union européenne, pour y chercher la sécurité et la possibilité d’un avenir économique plus décent, il est clair que l’on se trouve face à des questions très profondes qui concernent la vie humaine, la solidarité avec une catégorie de personnes qui se trouvent vraiment aux abois. Face à cette situation humaine, la distinction faite par les instruments internationaux reste valable, à savoir de prendre en considération les personnes qui ont le droit de demander asile parce qu’elles viennent d’un contexte de persécution ou des problèmes politiques qui leur ôtent la liberté et des personnes qui au contraire émigrent parce qu’elles ont besoin de travail et qu’elles cherchent donc un avenir meilleur pour elles-mêmes, pour leurs familles. Donc, ce sont toutes les deux des catégories de personnes vulnérables, de personnes dans le besoin envers lesquelles la solidarité humaine doit être manifestée.
Pour ce qui est des rapatriements forcés et du droit d’asile, Mgr Tomasi précisait : « Il faut maintenir ouvert le canal de l’asile et respecter les accords qui ont été pris, de façon à ce que ces personnes ne soient mises en danger par le rapatriement mis en œuvre sans que tous les cas spécifiques de ces personnes qui ont besoin d’asile aient été examinés. Je dirais donc de tenir compte tout d’abord de cette distinction fondamentale et secundo de la part des pays de l’Union européenne, qui ont besoin d’immigrés pour leur avenir, pour l’économie, pour des raisons démographiques, d’ouvrir des canaux réguliers d’immigration qui évitent la tragédie dont nous sommes continuellement et quotidiennement les témoins. Pour prévenir ces situations désespérées, il me semble donc que l’on doive prendre sérieusement en considération ces deux choses : le respect des accords pour ce qui concerne les personnes qui ont besoin d’un asile politique, et l’élargissement des canaux d’immigration régulière de façon à éviter qu’il y ait ces flux incontrôlés qui conduisent souvent à la mort ».
Pour ce qui est de l’ingérence humanitaire, Mgr Tomani a rappelé les paroles de Jean-Paul II: « Clairement, lorsqu’une population civile risque d’être anéantie par les attaques d’un agresseur injuste, et que les efforts politiques et la défense non-violente se sont révélés inefficace, il est légitime et même obligatoire de prendre des mesures concrètes pour désarmer l’agresseur ».
Le pape ajoutait, rappelait encore Mgr Tomasi, que « ces mesures doivent être limitées dans le temps et précises dans leurs objectifs. Elles doivent être menées dans le plein respect de la loi internationale, garantie par une autorité qui est reconnue de façon internationale, et en tout cas, jamais laissé à la seule intervention armée.