Le P. d'Alzon, pèlerin de Rome, cœur de la Catholicité

CITE DU VATICAN, Jeudi 22 juillet 2004 (ZENIT.org) – L’invasion des Etats pontificaux en 1870 a changé l’approche des pèlerinages à Rome, explique le site des Assomptionnistes en présentant une intéressante histoire de leur fondateur le P. d’Alzon et des pèlerinages, à l’occasion du 131e pèlerinage « National » à Lourdes, les 14 et 15 août prochain. Le P. Alzon qui avait pourtant affirmé qu’on « peut prier sans pèleriner » (cf. www.assomption.org), fit neuf pèlerinages à Rome.

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Le P. d’Alzon, pèlerin de Rome, cœur de la Catholicité.

Tout au long de sa vie sacerdotale, le P. d’Alzon a eu la préoccupation de maintenir un lien de proximité avec la capitale du monde catholique. Déjà au temps de sa formation, il choisit Rome, après son initiation cléricale au séminaire de Montpellier (1832-1833), pour étudier la théologie, direction de théologiens réputés: Ventura, Micara, Mazzetti, Olivieri ou encore Lamarche. Lui qui, au cœur de l’affaire mennaisienne, écrit, blessé par le climat d’intrigues et d’abus qu’il dénonce, qu’il faut toujours travailler pour Rome, quelques fois sans Rome, mais jamais contre Rome, profite aussi de ce premier séjour romain pour découvrir le charme de la ville, ses monuments, son passé, son capital inestimable de relations en tous genres.

Le P. d’Alzon ne cesse plus dès lors de penser et de vivre son attachement ecclésial et son action apostolique en profonde symbiose avec les cercles romains, avec une sensibilité ultramontaine renforcée, et avec une dévotion fortement exprimée à la personne du pape. Il sollicite et obtient de nombreuses audiences papales, de Grégoire XVI à Léon XIII. Il encourage le mouvement de retour à l’unité liturgique romaine contre tous les privilèges gallicans ou propres diocésains; il appuie les candidatures épiscopales ultramontaines recherche les avis des congrégations romaines sur tous les points de doctrine ou de pratique.

Sa vie est jalonnée de voyages à Rome, neuf au total: mai-juin 1855, visite ad limina à la place de son évêque, Mgr Cart, malade; mai-juin1861, pèlerinage à Rome et visite aux organismes romains au sujet de la Congrégation; mai-juin 1862, guidage d’un pèlerinage de 70 prêtres diocésains de Nîmes; avril-mai 1863, rapport sur l’Orient au retour de Constantinople; novembre 1869-juillet 1870, participation au Concile de Vatican I; janvier-février 1877, voyage en compagnie de Mgr Besson; avril- juin 1877, accompagnement d’un pèlerinage nîmois; février-avril 1878, participation aux funérailles de Pie IX et audience auprès du nouveau pape, Leon XIII.

Ainsi se fortifie et se concrétise dans la vie du P. d’Alzon cette dimension ecclésiale de sa spiritualité, axée sur l’amour du Christ, de Marie et de l’Eglise: n’a-t-il pas écrit à ce sujet son sentiment comme ‘le facile devoir d’aimer Rome et son Pontife d’un amour plus tendre, plus profond et plus filial’. On sait que dans l’atmosphère ultramontaine d’après 1850, une sorte d’identification se crée entre l’Eglise, le Christ et le pape autour de Rome et de son destin: la question des états pontificaux progressivement intégrés dans le Royaume d’Italie, de 1860 à 1870, entraîne le P. d’Alzon à des engagements forts envers la papauté: campagne de signatures protestataires, levée de zouaves pontificaux, mobilisation en faveur du dernier de Saint-Pierre…

On trouve facilement trace dans ses écrits de ce que l’on a parfois analysé dans le monde catholique de l’époque, à propos de la figure de Pie IX, la ‘fusion blanche des images de la piété ultramontaine’: la blancheur de la soutane du pape, la blancheur de la tunique du Christ et la blancheur de l’hostie. Identifications verbales, parfois écrites, assurément excessives, mais témoignages passionnels d’une sensibilité et d’une mentalité qui vont se renforçant pour culminer dans le camp des ‘intransigeants’ à Vatican I.

En positif, le P. d’Alzon a ressenti profondément l’idéal catholique de l’unité de l’Eglise autour du siège de Pierre à Rome, notamment au moment de la réunion du Concile de Vatican I: il a perçu la force de ce centre attractif, foyer d’unité et d’universalité, à travers les définitions dogmatiques de la primauté et de l’infaillibilité.

Le pèlerinage à Rome devient, surtout après 1870 et la prise de la ville éternelle par les Piémontais, une manifestation concrète de cette solidarité et de cette communion de foi autour de la papauté dont la perte d’influence ou de prestige d’ordre politique est largement compensée par le renforcement sans précédent de son autorité spirituelle sur l’Eglise.

(à suivre)

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ZENIT Staff

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