CITE DU VATICAN, Mercredi 14 juillet 2004 (ZENIT.org) – « Le développement économique et social de l’Afrique à l’ère de la mondialisation », titre L’Osservatore Romano hebdomadaire en langue française du 13 juillet, pour cette déclaration concluant le symposium sur le thème « Le développement économique et social de l’Afrique à l’ère de la mondialisation » qui a eu lieu au siège du conseil pontifical « Justice et Paix ».
Le 21 mai 2004, le conseil pontifical « Justice et Paix » a en effet organisé un symposium dans le but de faire le point sur les questions sociales et économiques qui concernent l’Afrique à notre époque, caractérisée par le phénomène de la mondialisation. Les ambassadeurs des pays africains accrédités près le Saint-Siège ont participé à ce symposium. La présente « Déclaration » tient compte des considérations les plus importantes qui ont été formulées au cours de la rencontre, qui s’est déroulée dans un climat de collaboration constructive, indique la même source.
Déclaration du card. Martino
1. Le Saint-Père Jean-Paul II, qui a toujours manifesté sa prédilection pour l’Afrique, la considérant avec un regard rempli d’amour et d’espérance, a fait parvenir un Message au Symposium, riche d’orientations et d’encouragements. Le Pape a exprimé encore une fois sa confiance dans les peuples africains et a invité à ne pas céder aux formes de scepticisme diffuses et pernicieuses qui menacent ceux qui entendent prendre en charge les problèmes de l’Afrique: « Puisse la Communauté internationale contribuer, avec détermination et générosité, à promouvoir une société de justice et de paix sur le continent africain ».
2. Le climat de dialogue entre les participants a favorisé une franche réflexion sur de nombreux problème délicats qui freinent la marche du continent africain: de nombreux conflits armés, des maladies pandémiques, des situations de misère et de pauvreté, l’instabilité politique, le manque de sécurité sociale… constituent des réalités dramatiques qui exigent de trouver un chemin radicalement nouveau pour le continent africain. Des signes encourageants sont apparus au cours du débat, qui permettent de cultiver des espérances fondées pour le progrès du continent. L’Afrique a, quoi qu’il en soit, besoin de formes renouvelées de solidarité, au niveau bilatéral et multilatéral, manifestant l’engagement plus décidé de tous, en étant pleinement conscients que le bien des peuples africains est une condition indispensable pour parvenir au bien commun universel.
3. Les participants au Symposium ont unanimement reconnu que les peuples africains sont les sujets et les acteurs de leur propre destin, ainsi que de leur développement culturel, civil, social et économique. Le droit au développement des peuples africains doit être poursuivi comme une voie originale pour leur développement. Il s’agit d’une perspective fondamentale, largement soulignée en raison de son importance morale, culturelle et politique, qui doit orienter toute approche de la question du développement africain.
En effet, de la condition d’objet d’assistance, l’Afrique doit devenir le sujet d’un partenariat convaincu et décidé. Pour atteindre un tel objectif, une nouvelle culture politique est nécessaire, qui soit en mesure de guider la coopération internationale, malgré les difficultés actuelles qui font obstacle à un partenariat à la hauteur des défis. Dans ce contexte, le non-respect des promesses réitérées relatives à l’Aide publique au Développement et la question encore ouverte d’une dette internationale qui continue à frapper en particulier les pays africains, constituent de graves obstacles qu’il faut surmonter avec urgence.
4. Les participants au Symposium ont mis en lumière l’opportunité que soit renforcées les relations entre l’Afrique et l’Eglise catholique. Pour les catholiques, ce rapport a sa source d’inspiration dans la communio de foi, d’espérance et de charité présentée par l’Evangile de Jésus Christ. Les nombreuses et extraordinaires initiatives de promotion humaine de l’Eglise doivent être davantage coordonnées selon une sensibilité commune, qui devra se développer dans un échange croissant de dons entre l’Eglise qui est en Afrique et l’Eglise universelle. L’Eglise qui est en Afrique, qui a donné à l’Eglise tout entière certains de ses hommes et de ses femmes les plus éminents, offre un témoignage de très haute valeur pour le bien des peuples africains et pour le bien de l’humanité.
Renato Raffaele Card. MARTINO
Président du Conseil pontifical « Justice et Paix »
(©L’Osservatore Romano – 13 juillet 2004)