CITE DU VATICAN, Lundi 22 septembre 2003 (ZENIT.org).- Le Saint-Siège, actuellement « observateur » à l’Organisation des Nations Unies, serait prêt à devenir « membre » à part entière, comme l’a laissé entendre le cardinal Sodano : pas d’obstacle en tous cas du côté du droit international.

Le cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat parlait, à Sondrio, à l’initiative d’un institut de crédit local, vendredi 19 septembre, de « la présence du Saint-Siège dans la communauté internationale ».

« Du point de vue du droit international, disait le « premier ministre » de Jean-Paul II, en théorie, il n’y aurait pas d’obstacle à ce que le Saint-Siège devienne éventuellement membre à part entière de l’Organisation des Nations Unies. Cela ne constituerait même pas une nouveauté pour le Saint-Siège si l’on pense à ce qu’il en est auprès de certaines agences spécialisées appartenant au système de l’ONU ».

Et en Europe, par exemple, que le Saint-Siège est membre à part entière de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération (OSCE).

Actuellement, le Saint-Siège a le statut d’Observateur permanent à l’ONU. Mais le cardinal Sodano n’a pas évoqué les conditions ni le moment où le Saint-Siège pourrait demander ce changement de statut.

Le cardinal Sodano a également insisté sur le fait que le rôle de la diplomatie du Saint-Siège dans les organisations internationales est d’aider à prévenir les conflits.

« La nature religieuse du Saint-Siège porte à privilégier le primat de la paix, affirme le cardinal Sodano. Sa nature universelle suit avec préoccupation toutes les situations critiques du monde. Et enfin, sa nature humanitaire insiste pour que soient prises toutes les mesures adéquates en faveur des populations civiles ».

« Le Saint-Siège n’est pas pacifiste mais pacificateur », insistait le Secrétaire d’Etat. Il soulignait dans ce sens l’importance des voyages de Jean-Paul II.

Il précisait : « La souveraineté pontificale dans le domaine international n’est pas déterminée par son pouvoir temporel. Le droit a désormais pris acte en effet de ce que le Saint-Siège se situe à l’intérieur de l’ordre international selon sa spécificité spirituelle ».

Le bras droit de Jean-Paul II indiquait les deux orientations de l’action du Saint-Siège : « promouvoir le bien de l’Eglise », et « le service des hommes et des peuples, indépendamment de leur credo religieux ».

C’est pourquoi, expliquait le prélat, le Saint-Siège ne se pose pas le problème de tenir tête aux autres Etats ou de se voir affaibli par des raisons économiques ou politiques, parce qu’il « n’agit pas selon des calculs de force économique mais uniquement en se basant sur le pouvoir de persuasion et sur la patience du dialogue ».

Ce n’est pas un hasard, précisait le cardinal Sodano, si mon regretté prédécesseur, le cardinal Agostino Casaroli, a choisi pour titre de ses mémoires : « Le martyre de la patience ». » L’exercice de la patience, reprenait le cardinal, est d’une grande actualité.

Le cardinal secrétaire d’Etat a insisté sur un cas concret : le rôle du Saint-Siège dans la crise irakienne, guidé par l’espoir « d’éviter des morts, des souffrances et des destructions ».

Le cardinal Sodano a ensuite rappelé aux gouvernements engagés dans la reconstruction matérielle, politique et sociale du pays, la disponibilité de l’Eglise catholique, à travers ses institutions sociales et caritatives, à apporter sa contribution à la renaissance de l’Irak.

Le cardinal a également lancé un appel aux Irakiens, et à la communauté internationale afin qu’ils s’engagent à apporter la paix à toute la région méditerranéenne.

Enfin, dans son hommage à Jean-Paul II, le cardinal Sodano a rappelé qu’en 25 ans de pontificat, le Saint-Siège avait établi des relations diplomatiques avec 82 Etats, portant le nombre total des pays entretenant des relations diplomatiques régulières avec le saint-Siège à 174.