Bratislava : Béatification de Vasil' Hopko et Zdenka Schelingova

CITE DU VATICAN, Lundi 22 septembre 2003 (septembre 22, 2003 00:00Archives

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Au cours de la Messe de béatification du dimanche 14 septembre 2003, célébrée sur la Place Petrzalka de Bratislava, le Pape Jean-Paul II a élevé aux honneurs des autels deux témoins héroïques de la foi du XX siècle, l’Evêque Vasil’ Hopko et la religieuse Zdenka Schelingova.

Au début de la cérémonie, l’Archevêque de Bratislava-Trnava, S.Exc. Mgr Ján Sokol, a adressé des paroles de bienvenue au Saint-Père.

Au cours de la Messe, Jean-Paul II a prononcé l’homélie que nous publions ci-dessous dans la traduction de L’Osservatore Romano en langue française:

1. O Crux, ave spes unica! Salut, ô Croix, notre unique espérance!
Chers frères et soeurs, au cours de la célébration de cette liturgie du dimanche, nous sommes invités à regarder la Croix. Elle est le « lieu privilégié » dans lequel l’amour de Dieu se révèle et se manifeste à nous. L’Evêque Vasil’ Hopko et Soeur Zdenka Schelingová, que j’ai eu aujourd’hui la joie d’inscrire dans l’album des Bienheureux, se sont tournés avec une foi inébranlable vers la Croix.

Sur la Croix se rencontrent la misère de l’homme et la miséricorde de Dieu. Adorer cette miséricorde infinie est pour l’homme la voie unique pour s’ouvrir au mystère que la Croix révèle.

La Croix est plantée en terre et semblerait plonger ses racines dans la malice humaine, mais elle est projetée vers le haut, comme un index pointé vers le ciel, un index qui indique la bonté de Dieu. Au moyen de la Croix du Christ le malin est défait, la mort est vaincue, la vie nous est transmise, l’espérance restituée, la lumière communiquée. O Crux, ave spes unica!

2. Au nom du Seigneur crucifié et ressuscité, je vous salue avec affection, vous tous ici réunis sur la Place Petrzalka: je te salue, cher frère Ján Sokol, Pasteur de cette Eglise de Bratislava-Trnava qui m’accueille aujourd’hui dans la joie, ainsi que tes auxiliaires et tous les Evêques de Slovaquie, en particulier le vénéré Cardinal Ján Chryzostom Korec. Je m’unis avec joie à l’action de grâce commune pour le dixième anniversaire de la constitution de votre Conférence épiscopale.

Je salue Messieurs les Cardinaux et les Evêques venus des pays voisins, avec les nombreux groupes de fidèles. Votre présence fraternelle manifeste de façon éloquente le lien de communion qui unit les diverses Eglises locales.

Je salue Monsieur le Président de la République et les autres Autorités civiles et militaires. Je remercie chacun d’avoir collaboré généreusement à la préparation de chaque aspect de mon voyage apostolique.

Enfin, avec des sentiments intenses, je te salue, bien-aimé peuple slovaque, ici présent, ou qui m’écoutes à travers la radio et la télévision. Je rends grâce à Dieu car tu as su conserver, notamment dans les moments difficiles, ta fidélité au Christ et à son Eglise. Et je t’exhorte: ne rougis jamais de l’Evangile! (cf. Rm 1, 16)! Conserve-le dans ton coeur comme le trésor le plus précieux auquel puiser la lumière et la force dans le pèlerinage quotidien de la vie.

3. « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le fils de l’homme, afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle » (Jn 3, 14-15), dit Jésus. Que voyons-nous donc lorsque nous tournons le regard vers la Croix où Jésus est cloué (cf. Jn 19, 37)? Nous contemplons le signe de l’amour infini de Dieu pour l’humanité.

O Crux, ave spes unica! Saint Paul en parle dans l’Epître aux Philippiens que nous venons d’écouter. Non seulement le Christ Jésus s’est fait homme, semblable en tout aux hommes, mais il a assumé la condition de serviteur, et s’est humilié ultérieurement en se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix (cf. Ph 2, 6-8).

Oui, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16)! Nous admirons – émerveillés et reconnaissants – la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l’amour du Christ qui dépasse toute connaissance (cf. Ep 3, 18-19)!

O Crux, ave spes unica!

4. C’est certainement la méditation de ce grand et admirable mystère qui a soutenu le bienheureux Evêque Vasil’ Hopko et la bienheureuse Soeur Zdenka Schelingová, dans le choix de la vie consacrée et, en particulier, dans les souffrances endurées au cours de son terrible emprisonnement.

Tous deux resplendissent devant nous comme des exemples lumineux de fidélité dans les moments de persécution religieuse dure et sans pitié: Monseigneur Vasil’ n’a jamais renié son attachement à l’Eglise catholique et au Pape; Soeur Zdenka n’a pas hésité à mettre en danger sa vie elle-même pour aider les ministres de Dieu.

Tous deux ont affronté un procès injuste et une condamnation inique, la torture, l’humiliation, la solitude, la mort. Ainsi, la Croix est devenue pour eux le chemin qui les a conduits à la vie, source de force et d’espérance, preuve d’amour pour Dieu et pour l’homme. O Crux, ave spes unica!

5. Dans le jardin de l’Eden, au pied de l’arbre, il y avait une femme Eve (cf. Gn 3). Séduite par le malin, elle s’approprie de ce qu’elle croit être la vie divine. Il s’agit au contraire d’un germe de mort qui s’insinue en elle (cf. Jc 1, 15; Rm 6, 23).

Sur le Calvaire, au pied de l’arbre de la croix, il y avait une autre femme, Marie (cf. Jn 19, 25-27). Docile au projet de Dieu, elle participe intimement à l’offre que le Fils fait de lui pour la vie du monde et, en recevant de Jésus l’apôtre Jean qui lui est confié, elle devient la Mère de tous les hommes.

C’est la Vierge des Douleurs que nous rappellerons demain dans la liturgie et que vous vénérez avec une tendre dévotion comme votre Patronne. Je lui confie le présent et l’avenir de l’Eglise et de la nation slovaque, afin qu’ils croissent sous la Croix du Christ et qu’ils sachent toujours en découvrir et en accueillir le message d’amour et de salut.

A travers le mystère de ta Croix et de ta résurrection, sauve-nous, ô Seigneur! Amen

(©L’Osservatore Romano – 16 septembre 2003)

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ZENIT Staff

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