CITE DU VATICAN, vendredi 21 mars 2003 (ZENIT.org) – « Le Christ pour les pauvres »: sous ce titre, le président du conseil pontifical de la Culture, le cardinal Paul Poupard a évoqué la figure de la bientôt bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, lors de sa deuxième conférence de carême à Notre-Dame de Paris, dimanche dernier, 16 mars.
Mère Teresa s’est éteinte le 5 septembre 1997, après, révèle le cardinal Poupard, « un demi-siècle de nuit obscure ». Elle sera béatifiée par Jean-Paul II à Rome, le 19 octobre prochain, lors de la conclusion de l’année du Rosaire, qui correspondra aussi à la Journée mondiale des Missions et aux 25 ans du pontificat.
Les conférences de carême données par le cardinal Poupard à Notre-Dame (9 mars-13 avril) ont pour thème: « La sainteté au défi de l’Histoire. Portrait de six témoins pour le IIIe millénaire. » Le 9 mars, le ministre de la Culture de Jean-Paul II avait évoqué le « père de l’Europe », Robert Schuman (« Une âme pour l’Europe », cf. ZF030311).
Dimanche prochain, le cardinal Poupard évoquera celui qui est connu comme « le philosophe d’Aix », Maurice Blondel. Le titre de cette conférence est: « L’intelligence de la foi ».
Les conférences sont retransmises à la radio, en direct par France Culture à 16 h 30, en différé, à 20 h sur Radio Notre-Dame (100.7, suivi d’un débat), à la télévision sur Kto (en léger différé à 19 h 10). Kto propose aussi une série de rencontres autour des thèmes des conférences (cf. http://www.ktotv.com). Voici quelques passages de la conférence de dimanche dernier.
– Le Christ pour les pauvres –
« Tendre comme une mère et inaltérable comme un diamant, Mère Teresa, c’est Mère Courage en personne. Courage de quitter sa famille heureuse pour devenir religieuse. Courage de quitter sa communauté religieuse où son bonheur est d’enseigner, pour rejoindre les plus pauvres des plus pauvres. Elle dépose le cher habit de Loreto et prend le sari blanc à bordure bleue et croix sur l’épaule que la télévision a rendu célèbre et qui est désormais connu, aimé et vénéré dans le monde entier, et est devenu le vivant symbole de l’amour du Christ pour les pauvres, aujourd’hui.
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« Mais que cherchez-vous à faire? », lui demande le journaliste anglais, Malcolm Muggeridge, qui nous l’a fait connaître il y a un quart de siècle par son interview pour la BBC 3. Je vous donne sa réponse à méditer. C’est le cœur même du témoignage d’amour du Christ et d’amour des pauvres qui ne font qu’un.
Écoutons Mère Teresa: « Avant tout, nous voulons que ces mourants se sentent désirables, nous voulons qu’ils sachent qu’il y a des gens qui les aiment, qui veulent vraiment, au moins pendant les quelques heures qui leur restent à vivre, qu’ils connaissent l’amour humain et divin. Qu’eux aussi sachent qu’ils sont enfants de Dieu, qu’ils ne sont pas oubliés, qu’ils sont aimés, qu’ils comptent et que de jeunes existences sont là, à leur service.
C’est de nos mains que les pauvres ont besoin pour être servis, c’est de nos cœurs qu’ils ont besoin pour être aimés. La religion du Christ est l’amour, la contagion de l’amour. Certes, je ne toucherais pas un lépreux pour un million, mais je le soigne volontiers pour l’amour de Dieu. »
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Les vocations affluent, en provenance des classes moyennes pour la plupart, mais certaines de la haute société aisée, nombre de jeunes filles anglo-indiennes souvent instruites et cultivées se donnent tout à Dieu avec joie pour le service des plus pauvres.
Elles rejoignent la congrégation des Missionnaires de la Charité, créée à Calcutta le 7 octobre 1950 avec, au départ, douze Sœurs, qui se multiplient très rapidement, à Calcutta, Dranchi, New Delhi, et partout où elles fondent des missions, puis suivie par les Frères, à partir de 1963.
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Mère Teresa déclare: « Dans le pauvre, nous touchons réellement le corps du Christ. Dans le pauvre, c’est au Christ affamé que nous donnons à manger, dans le pauvre, c’est le Christ que nous habillons et c’est le Christ errant que nous logeons.
Nous devons devenir toujours plus semblables au Christ pour lui permettre de vivre sa vie de compassion et d’humanité dans le monde d’aujourd’hui. Gardez toujours brûlante dans votre cœur la lumière du Christ, car lui seul est la voie où marcher. Il est la vie à vivre. Il est l’amour à aimer. Nos travaux ne sont qu’une expression de notre amour pour le Christ.
Il faut que nos cœurs soient pleins d’amour pour lui et, puisque cet amour doit s’exprimer en actes, il est normal que les plus pauvres des pauvres nous permettent d’exprimer cet amour pour Dieu. Les administrations publiques font beaucoup de choses dans le domaine de l’assistance. Nous avons autre chose à offrir: l’amour du Christ.
Chaque personne est le Christ pour moi, et, puisqu’il n’y a qu’un seul Jésus, cette personne même est en ce moment même la seule personne au monde. Les Sœurs savent très bien que c’est au Christ affamé, au Christ nu, au Christ sans logis qu’elles ont affaire. Et c’est cette conviction, cet amour qui font la joie de donner.
C’est pourquoi vous voyez les Sœurs très heureuses: c’est la joie du don au Christ. Le Christ étant invisible, nous ne pouvons lui montrer notre amour. Mais nos voisins sont toujours visibles et nous pouvons faire pour eux ce que, si le Christ était visible, nous aimerions faire pour lui. Aujourd’hui, c’est le même Christ qui est présent en ceux dont on n’a pas besoin, qu’on n’emploie pas, qu’on ne soigne pas, qui ont faim, qui sont nus, qui n’ont pas de foyer. »
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« Un chrétien est un tabernacle du Dieu vivant. Maintenant que vous avez appris combien Dieu vous aime d’amour, quoi de plus naturel pour vous que de passer le reste de votre vie à rayonner de cet amour? Être vraiment chrétien, c’est accepter vraiment le Christ et devenir un autre Christ l’un pour l’autre. C’est aimer comme nous sommes aimés et comme le Christ nous a aimés sur la croix.
C’est nous aimer l’un l’autre et donner aux autres. Le Christ, quand il a dit: « J’étais affamé et vous m’avez donné à manger « , ne parlait pas seulement de la faim de pain et d’aliment, Il parlait aussi de la faim d’amour. Jésus lui-même a fait l’expérience de cette solitude. Il est venu parmi les siens et les siens ne l’ont pas reçu. Ce lui fut douloureux et n’a cessé de l’être. »
Cette faim qu’éprouvent tous les êtres humains, elle tenaille et corrode toute personne au plus creux de son être.
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Cette faim d’amour est la faim la plus profonde, tapie au cœur même de nos sociétés d’opulence. Mère Teresa l’a bien compris et les Missionnaires de la Charité, après s’être répandus à travers l’Inde, sont allés de l’Asie à l’Amérique, de l’Australie à l’Afrique, et jusqu’à Rome, au cœur de la chrétienté.
La société industrielle, qui depuis plus de deux siècles a créé tant de richesses et libéré l’homme de tant de servitudes, en a aussi produit de nouvelles. Et l’identification est devenue plus qu’abusive entre société d’opulence, « open society », et progrès. Au sommet mondial de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, à la FAO, à Rome, en juin dernier, il a été rappelé qu’une personne meurt de faim toutes les quatre minutes quelque part dans le monde.
N’est-ce pas là une insulte à notre civilisation? N’y a-t-il donc pas assez de nourriture dans notre monde pour nourrir les affamés, ni assez d’argent pour pourvoir à leurs besoins? N’est-ce pas plutôt la compassion qui nous manque, dont débordait le cœur de Jésus qui a nourri les multitudes alors que les apôtres voulaient se débarrasser de la foule, cette compassion de
Mère Teresa, « la sainte des caniveaux », cette grande active contemplative.
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Mère Teresa s’adresse à un correspondant anglais. Mais nous n’avons guère d’efforts à faire pour appliquer ce qu’elle dit, à nous aussi, en plein Paris: « La société anglaise est une société de bien-être, mais j’ai marché le soir dans vos rues et pénétré dans vos maisons, et j’ai trouvé des mourants privés de tout amour.
Il y a ici parmi vous une autre sorte de pauvreté: une pauvreté de l’âme, pauvreté de solitude et d’inutilité. » C’est la pire maladie du monde d’aujourd’hui, pire que la tuberculose et la lèpre. Et cette pauvreté-là ne peut se vaincre que par l’amour, un amour sans retour, qui peut paraître impossible, mais dont Mère Teresa ne cesse de nous indiquer la source qui le rend possible: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. »
Son secret et celui des Missionnaires de la Charité, « c’est celui que Jésus nous a appris dans l’Évangile: la prière. » Pour Mère Teresa, il se révèle dans une séquence d’une logique imparable inscrite sur des petits cartons jaunes qu’elle distribue comme des cartes de visite: le fruit du silence est la prière, le fruit de la prière est la foi, le fruit de la foi est l’amour, le fruit de l’amour est le service, le fruit du service est la paix.
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Il n’est pas possible de s’engager dans l’apostolat si l’on n’est pas une âme de prière. Mère Teresa nous dit : » Aimez prier au cours de la journée, éprouvez souvent le besoin de prier et prenez la peine de prier. La prière dilate le cœur jusqu’à la capacité de ce don que Dieu nous fait de Lui-même. Demandez et cherchez, et votre cœur s’agrandira jusqu’à pouvoir accueillir Dieu et Le faire vôtre. Nous devons être conscients d’être un avec le Christ, comme Lui était conscient d’être un avec Son Père.
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Ce que le sang est au corps, la prière l’est à l’âme… Je tire ma force de Dieu par la prière… Elle nous donne aussi toute la joie qu’il faut pour accomplir ce que nous devons faire. » La prière, source de joie. La joie est force, la joie est amour, la joie est comme un filet d’amour qui prend les âmes. Dieu aime ceux qui donnent avec joie.
Qui donne avec joie donne plus. Un cœur brûlant d’amour est un cœur joyeux. En nos moments de fatigue et de détresse, faisons nôtre ce conseil de Mère Teresa à ses Sœurs: « Ne laissez jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité, ce Christ qui se donne à nous dans l’Eucharistie et dans les pauvres. »
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« Nous devons être capables de rayonner la joie du Christ et de l’exprimer dans nos actions. Si celles-ci avaient uniquement de l’utilité et ne procuraient aucune joie, jamais nos pauvres gens ne pourraient s’élever jusqu’à entendre Dieu, comme nous voulons les y appeler et leur dire de s’approcher de Lui. Nous désirons qu’ils sentent qu’ils sont aimés.
Si nous allions les voir avec un visage triste, nous ne ferions qu’augmenter leur désespoir. Ce n’est pas, très souvent, de choses qu’ils ont besoin. La pire maladie qui puisse frapper un être humain, c’est d’être indésirable. Pour toutes sortes de maladies, il y a des remèdes et des traitements. Mais quand on est indésirable, s’il n’y a pas des mains serviables et des cœurs aimants, je ne crois pas que cette maladie puisse être jamais guérissable. Le but qui est le nôtre est d’être auprès d’eux des mains serviables, des cœurs aimants, et de voir en eux le Christ. »
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À son correspondant qui lui expose ses difficultés avec l’Église, elle répond: « L’amour personnel que vous porte le Christ est infini. La petite difficulté que vous avez avec son Église est finie. Dépassez le fini par l’infini. »
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Lorsqu’elle meurt le 5 septembre 1997, son héritage matériel ne peut être plus pauvre: un crucifix et un chapelet inlassablement égrené et consumé par sa prière incessante.
Avant de mourir, elle demande qu’on lui enlève ses pauvres sandales délabrées, pour pouvoir se présenter, pieds nus, dans l’humilité la plus totale, devant son Seigneur. Mais son héritage spirituel est incommensurable. Le 13 septembre 1997, c’est toute l’Inde qui s’arrête, émue et reconnaissante, pour rendre hommage à cette petite et frêle religieuse catholique albanaise. Toute l’Inde: hindous, musulmans, sikhs, membres de toute religion et sans religion, comme elle le fit pour Mahatma Gandhi.
Cinq ans seulement après sa mort, ce qui est tout à fait exceptionnel, le pape Jean-Paul II va la béatifier le 19 octobre prochain. La vie de Mère Teresa, un long fleuve tranquille? Une vie de joie intérieure couronnée de succès fulgurants, pourrions-nous croire. Il n’en est rien.
« Mon sourire est un grand manteau qui couvre une multitude de douleurs, écrivait-elle en juillet 1958. Tout le temps à sourire. Les Sœurs et les gens pensent que ma foi, mon espérance, mon amour me comblent en profondeur, et que l’intimité avec Dieu et l’union avec Sa volonté imprègnent mon cœur. Si seulement ils pouvaient savoir. »
Aujourd’hui seulement nous savons, par la documentation réunie pour son procès de béatification, ce que recouvrait cette confidence dramatique. Nous disposons maintenant de sa correspondance inédite avec les Pères jésuites, Céleste Van Exem et Joseph Neuner, qui furent ses confesseurs, et avec l’archevêque de Calcutta, Ferdinand Périer, et son successeur, le cardinal Lawrence Picachy.
Elle nous livre son secret, caché même à ses plus intimes collaboratrices qui n’ont jamais rien soupçonné: dix-huit mois de dialogue ininterrompu avec Jésus, une voix intérieure qui lui inspire, bien plus qui lui commande de créer un ordre nouveau pour aller avec Lui et pour Lui vers les plus pauvres.
Et ensuite, un demi-siècle de nuit obscure, avec seulement un mois de lumière en octobre 1958 où, dans l’oppression de son abandon spirituel, elle obtient un signe de sa présence cachée. Tout le reste du temps, et ce temps, c’est un demi-siècle, elle vit la foi dans l’épreuve, comme Thérèse de Lisieux dont elle a voulu prendre le nom: « J’éprouve que Dieu n’est pas Dieu, qu’Il n’existe pas vraiment. C’est en moi de terribles ténèbres. Comme si tout était mort, en moi, car tout est glacial.
C’est seulement la foi aveugle qui me transporte, parce que, en vérité, tout est obscurité pour moi. Parfois, l’agonie de la désolation est si grande et en même temps le vif espoir de l’Absent si profond, que l’unique prière que je réussisse encore à réciter, c’est: « Cœur sacré de Jésus, je me confie en Toi. Je comblerai ta soif d’âmes. » Aujourd’hui, j’ai ressenti une joie profonde : parce que Jésus ne peut plus vivre directement l’agonie, Il désire la vivre à travers moi. Je m’abandonne plus que jamais à Lui. »
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Si nous ne sommes pas tous appelés à faire ce qu’a fait Mère Teresa, nous sommes tous invités à permettre au Seigneur de se servir de nous, comme elle l’écrit dans ses instructions à ses Sœurs, « pour montrer au monde que Dieu aime encore le monde à travers toi et moi. » Oui, tous, nous sommes invités à être les apôtres du Christ en notre temps, pour répandre Son amour et Sa compassion autour de nous.
Et si nous ne voyons pas de pauvres autour de nous, écoutons ce que Mère Teresa écrit à ses collaborateurs, le 4 octobre 1974: « Est-ce que nous connaissons vraiment ceux qui sont nos pauvres et qui sont près de nous, peut-être dans notre propre famille? Est-ce que nous connaissons ceux qui sont seuls, oubliés, rejetés? Ce que je désire de vous est que nous regardions ensemble pour voir les pauvres de nos familles, pour commencer déjà à la maison à aimer jusqu’à souffrir par amour.
Je désire que nous soyons toujou
rs prêts à sourire et que nous trouvions le moyen de passer du temps avec nos proches. »
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Mais, me direz-vous, qu’est-ce que la sainteté? Mère Teresa nous répond: « En cela consiste la sainteté: connaître Jésus, aimer Jésus, servir Jésus. »
On ne peut être plus lapidaire. Pas de faux-fuyant ni de perspective embarrassée: Jésus connu, aimé et servi, tout est là. Elle répétait constamment à chacune de ses Sœurs: « La sainteté n’est pas un luxe réservé à quelques personnes. C’est un simple devoir pour toi et pour moi. Et nous devons devenir des saintes, quel que soit l’état de vie où Dieu nous a placées. Qui que nous soyons et où que nous soyons, c’est là que nous devons vivre la sainteté. »
Mais pour que cet engagement soit possible, Mère Teresa y insiste, il faut que tout le tissu de notre vie soit toujours plus tressé par l’Eucharistie: « Jésus s’est fait « Pain de vie » uniquement pour satisfaire notre désir d’amour. Il est devenu celui qui a faim, qui est nu, sans abri, pour nous donner la possibilité de transformer notre amour pour Lui en actions concrètes envers les pauvres.
Le service des pauvres n’est donc pas notre fin ultime, c’est un moyen pour rendre concret notre amour pour le Christ. Voilà pourquoi nous devons aux pauvres une profonde gratitude, voilà pourquoi ils sont l’espérance du salut pour l’humanité… Il faut avoir un cœur pur pour voir Jésus dans la personne spirituellement la plus pauvre. Aussi, plus l’image de Dieu sera défigurée en elle, plus grandes seront notre foi et notre dévotion à chercher le visage de Jésus et à Le servir avec amour. »
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Réaliste, elle sait bien les critiques qui lui sont faites, de la disproportion abyssale entre l’ampleur océanique de la misère et la petitesse de son œuvre. Mais elle les désarme de son beau sourire et de sa foi tranquille: « Nous sentons bien nous-mêmes que ce que nous faisons n’est rien de plus qu’une petite goutte d’eau dans l’océan. Mais si cette goutte d’eau n’était pas dans l’océan, elle lui manquerait. »
C’est bien l’image que je garde de Mère Teresa, invitée à donner son témoignage au synode des évêques sur la formation des prêtres. Petite tache quasi immobile, minuscule dans son sari blanc bordé de bleu, égrenant son chapelet en silence au milieu des soutanes rouges et violettes des cardinaux et des évêques, elle nous dit ces simples mots: « We need holy priests » (« Nous avons besoin de saints prêtres »). Je vous dois cette confidence. J’ai presque tout oublié des interventions des évêques à ce synode comme à beaucoup d’autres, je n’ai jamais oublié le message de Mère Teresa: nous avons besoin de saints prêtres. »