CITE DU VATICAN, Dimanche 16 février 2003 (ZENIT.org) - "J'ose faire appel à la conscience de tous ceux dont dépend l’avenir de la paix", a déclaré à la presse le cardinal Roger Etchegaray hier à Bagdad, à l'issue de son entretien d'une heure trente avec le président Saddam Hussein. "Il s’agissait de voir si tout a été fait pour garantir la paix", précisait le cardinal français, envoyé spécial de Jean-Paul II.

Le cardinal précisait l'esprit de cette rencontre dans le cadre de la mission spécifique de l'Eglise et de l'appel de Jean-Paul II à la "conscience morale de l'humanité": "Je comprends que vous attendez l’instant présent avec grand intérêt, étant donnée l’importance de la rencontre dont je sors. De votre côté, vous comprenez que le caractère spirituel de ma mission donne à ma parole une tonalité particulière à laquelle vous n’êtes sans doute pas habitués. L’Eglise, en effet, a sa manière propre de parler de la paix, de faire la paix, au milieu de ceux qui, à des titres divers, s’y emploient aujourd’hui avec tant de ténacité. L’Eglise, selon le mot du Pape Jean Paul II, se fait le porte-parole de la "conscience morale de l’humanité à l’état pur, d’une humanité qui désire la paix, qui a besoin de la paix"."

"C’est dans ce sens, expliquait le cardinal Etchagaray, que ma rencontre avec le Président Saddam Hussein a tourné autour de questions concrètes que je ne peux mentionner par respect pour celui qui m’a envoyé et celui qui me reçoit: il s’agissait de voir si tout a été fait pour garantir la paix en rétablissant un climat de confiance qui permette à l’Iraq de retrouver sa place dans la communauté internationale. Au cœur de notre entretien, était présent tout le peuple iraquien dont j’ai pu, de Bagdad à Mossoul, mesurer à quel point il aspire à une paix juste et durable après tant d’années de souffrances pour lesquelles le Pape et l’Eglise universelle se sont montrés depuis toujours solidaires".

"Au nom du Pape, j’ose faire appel à la conscience de tous ceux qui, en ces journées décisives, pèsent sur l’avenir de la paix. Car, en définitive, c’est la conscience qui aura le dernier mot, plus forte que toutes les stratégies, toutes les idéologies, et même toutes les religions", concluait l'envoyé de Jean-Paul II.

Le cardinal rencontrait Saddam Hussein au moment ou avaient lieu, ou bien se préparaient, selon les longitudes, dans quelque 75 pays, des millions de manifestants réclamant des solutions pacifiques à la crise iraquienne. La plus grande manifestation a eu lieu à Rome, avec quelque 3 millions de participants, selon les organisateurs. Sur environ dix kilomètres, la foule portait haut les couleurs de l'arc en ciel choisies pour représenter ce "parti" de la paix rassemblant des personnes de tous horizons et de tous âges: "Pace", le mot italien flottait sur ces drapeaux multicolores.