CITE DU VATICAN, Mercredi 15 Janvier 2003 (ZENIT.org) – « La guerre n’est jamais une fatalité » rappelle, en citant Jean-Paul II, Mgr Renato Martino, ancien représentant du Saint-Siège à l’ONU à New-York et actuel président du conseil pontifical Justice et Paix. Mgr Martino souligne, dans un entretien avec Radio Vatican, l’importance donnée au droit dans le discours de Jean-Paul II devant le Corps diplomatique accrédité près le saint-Siège, lundi dernier, 13 janvier (pour le texte intégral ZF030113).
Mgr Martino – Le pape dit clairement “oui” à la vie, au respect du droit à la vie, et avec le respect du droit, au respect des droits et des devoirs de tout citoyen. Il souligne le devoir de la solidarité et il invite, naturellement, à maintenir les promesses, spécialement avec les pays qui ont besoin de l’aide des pays développés, pour pouvoir grandir et se développer eux-mêmes. Il dit avec décision un “non” à la mort et donc non à toutes les actions qui s’opposent à la vie et il mentionne spécialement l’avortement, l’euthanasie, et le clonage, actes qui affaiblissent la famille et la société.
Radio Vatican – L’ombre d’une nouvelle guerre, contre l’Iraq, se profile, mais est-ce qu’elle est inévitable?
Mgr Martino – La guerre n’est jamais une fatalité, dit le pape, elle est toujours une défaite de l’humanité, du droit international, du vrai dialogue, de la solidarité entre Etat, et du noble exercice de la diplomatie. Par la négociation, par le dialogue, il est possible d’éviter la guerre et, comme le disait le pape à propos de la Guerre du Golfe, elle est une aventure sans retour: je crois que les paroles prononcées par le pape en ce moment ne font que répéter cette affirmation de 1991.
Radio Vatican – il semble que Jean-Paul II serait prêt à toute initiative capable d’éviter la guerre: qu’en pensez-vous?
Mgr Martino – Oui, justement, comme en 1991, lorsqu’il a tout fait par des messages adressés à M. Bush-père et à Saddam Hussein, et ensuite par tout ce qu’il a fait auprès des Nations Unies, en tentant d’éviter le commencement des hostilités. J’étais à New-York, aux Nations Unies, en contact constant avec le président du Conseil de sécurité et avec le Secrétaire général. Je me souviens très bien d’une conversation téléphonique avec Mgr Tauran, depuis le bureau du président du Conseil de sécurité. Puis, à un certain moment, Perez de Cuéllar m’a informé que la guerre avec déjà été décidée, et en effet, elle a commencé le jour suivant.
Radio Vatican – Le discours de Jean-Paul II au Corps diplomatique contient rarement autant de sujets de préoccupations que celui de lundi dernier. Excellence, je suppose que vous êtes un témoin privilégié des préoccupations du pape.
R. – Oui, et de fait, il y a quelques jours, le pape m’a reçu en audience et j’ai pu constater personnellement ces préoccupations, moment après moment, quotidiennes, pour cette menace qui pèse sur la paix mondiale.