CITE DU VATICAN, Mercredi 20 novembre 2002 (ZENIT.org).- Les civils dans le centre et le nord de la Côte d’Ivoire craignent la guerre future mais surtout le spectre de la faim, rapporte l’agence missionnaire Misna (http://www.misna.org).
« La population, bloquée dans les territoires sous contrôle du Mouvement patriotique depuis le 19 septembre dernier, date du déclenchement de la crise ivoirienne, dépend presque complètement des aides humanitaires et des missionnaires », explique Misna.
« La paralysie politico-économique a en effet divisé l’ex-colonie française. Les paroisses catholiques et les missionnaires sont parmi les derniers à continuer à porter assistance aux milliers de réfugiés. Un exemple, les missionnaires de Sakassou, localité de 10.000 habitants, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bouaké, citadelle des rebelles », indique l’agence missionnaire.
« Environ 3.000 personnes sont restées », explique un missionnaire contacté par téléphone par l’Agence MISNA, « les autres sont éparpillées dans plus de 160 villages de cette zone, où des dizaines de milliers d’habitants de Bouaké ont également trouvé refuge « .
Les religieux ont organisé un service d’assistance alimentaire qui, pour le moment, est fourni à 4.000 familles. « Nous distribuons un millier de rations par jour avec deux kilos de riz, un peu d’huile, de sel et des sardines quand c’est possible ».
Les destinataires ne sont toutefois pas toujours les mêmes: le « paquet familial » est distribué quotidiennement à des groupes différents. Chaque noyau familial le reçoit à intervalle de 4 jours.
« La semaine dernière, nous avons réussi à faire venir d’Abidjan un chargement d’une vingtaine de tonnes », expliquent les religieux, « et nous n’avons pas eu de problèmes avec les rebelles. Ils savent ce que nous faisons, il y a un respect ».
En ce qui concerne les ravitaillements « gouvernementaux », ce n’est pas la même chose: les rebelles qui veulent chasser le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, ne permettent pas aux aides ministérielles de parvenir aux personnes affamées au centre et au nord du pays, encore sous leur contrôle.
« Le dernier chargement alimentaire a été acheté grâce aux aides du huit millième de l’Eglise italienne », confient encore les missionnaires à l’Agence MISNA, « et de cela, nous sommes vraiment contents ».
« Dans l’attente de recevoir une poignée de riz et quelque autre aliment, les gens continuent d’attendre les nouveautés politiques de l’affrontement entre les rebelles et les forces gouvernementales. Mais, si sur le terrain la nourriture manque, on ne peut pas dire en dire autant pour les armes. Les deux fronts, d’après des témoignages concordants, en accumulent toujours plus en vue d’un possible affrontement militaire », conclut Misna.