Sri Lanka : Urgence humanitaire et appel de l’ONU

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ROME, Jeudi 23 avril 2009 (ZENIT.org) – Radio Vatican parle de « catastrophe humanitaire » au Sri Lanka. La Une de L’Osservatore Romano du 24 avril 2009 dénonce le bombardement d’une église catholique.

Le directeur de la Caritas, qui se trouvait dans l’Eglise Saint-Antoine de Valaignarmadam, le P. T. R. Vasanthaseelan, a été blessé durant les affrontements entre gouvernement et rebelles. Le P. James Pathinathan, membre de la Commission nationale Justice, Paix et Développement humain, a également été blessé et transporté à l’hôpital. Quatorze civils ont été tués dans les affrontements, selon les rebelles Tamoul. Ils avaient trouvé refuge dans l’église Notre-Dame des Roses de Valaignarmadam. Une trêve serait nécessaire pour évacuer les civils pris entre deux feux.

A ce propos, l’agence missionnaire italienne Misna indique qu’à l’issue d’une réunion informelle du Conseil de sécurité de l’Onu mercredi soir, Claude Heller, ambassadeur du Mexique, qui détient actuellement la présidence tournante de l’organisme, a exigé que les Tigres pour la libération de la patrie tamoule (Ltte) « déposent immédiatement les armes, renoncent au terrorisme, permettent l’évacuation, avec l’aide de l’Onu, des civils qui restent dans la zone de conflit et rejoignent le processus politique pour mettre fin au conflit par le dialogue ».

Il a demandé aux parties en conflit, y compris au gouvernement, de respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international pour permettre l’accès des organisations humanitaires à la population prise au piège dans les combats.

La France, souligne Misna, a demandé une « réunion informelle » du Conseil de sécurité pour débattre des événements.

Depuis lundi, se déroule dans le Nord du pays l’ « ultime bataille » pour anéantir les Ltte et les préoccupations se multiplient pour le sort des civils.

Pendant ce temps, la situation s’aggrave sur le terrain. « Nous sommes extrêmement préoccupés : les combats ont lieu dans une zone de quelques kilomètres carrés avec des dizaines de milliers de civils pris au piège », a dit à MISNA Gordon Wise, porte-parole des Nations Unies au Sri Lanka. L’armée et le gouvernement soutiennent que les troupes sur le terrain n’ont pas recours à l’artillerie afin de ne pas affecter les civils et tentent au contraire de se frayer un passage au moyen de l’infanterie.

« Cela fait des mois qu’ils disent ça, mais nous, nous détenons l’information que les bombardements ont continué et continuent toujours », a affirmé M. Wise, réitérant l’appel du Bureau de l’Onu à Colombo de déclarer une trêve et de permettre aux agents humanitaires d’accéder à la zone pour porter secours aux civils.

Interrogée par MISNA au sujet de la déclaration de l’armée mercredi selon laquelle 100.000 civils avaient pu fuir la ligne du front, Sarasi Wijeratne, porte-parole du Comité international de la Croix Rouge (Cicr), répond que l’organisation humanitaire n’est en mesure « ni de démentir ni de confirmer ces chiffres », mais d’affirmer que « 40.000 personnes ont gagné jusqu’à présent le district de Vanuniya », où se concentrent les camps de réfugiés.

Il est impossible de connaître le nombre des civils tués et blessés dans les combats, mais l’interlocutrice de MISNA confirme que les évacuations des blessés et malades effectuées sous l’égide du Cicr se poursuivent.

« Le dernier transfert a eu lieu hier avec 350 blessés et malades et leurs proches, depuis le camp médical de Mullaivaikal », a dit Mme Wijeratne, se référant à la nouvelle structure de fortune aménagée au sud du précédent camp de Putumattalan, abandonné lundi sous la pression des combats. En tout, 10.300 civils blessés et leurs proches ont pu être transportés via mer à Trincomalee et confiés à des hôpitaux locaux. La porte-parole de la Croix Rouge souligne la préoccupation de l’organisme pour les milliers de civils présents dans les zones des combats sans vivres ni médicaments.

« Le dernier envoi autorisé par le gouvernement remonte au 1er avril : un navire transportant 1030 tonnes de riz et autres vivres et quelques médicaments », indique Mme Wijeratne, précisant que depuis janvier, les chargements se sont élevés à 14 pour un total de 2200 tonnes d’aides « absolument insuffisantes pour satisfaire les besoins des civils », conclut-elle.

Quant au P. T.R. Vesanthaseelan, directeur de Caritas dans la région de Vanni, il a été grièvement blessé dans les combats des deux derniers jours, indique un communiqué de l’organisation. « Il a été atteint aux jambes par des éclats de bombe alors qu’il était dans son église, et il a dû être amputé de l’une d’elles », dit à la MISNA père Damien Fernando, directeur de Caritas au Sri Lanka, contacté à Colombo.

Le Père Vesanthaseelan, curé de l’église de Saint-Antony à Valaignarmadam, s’employait à porter secours aux civils réfugiés dans l’église.

Mercredi, un autre prêtre de cette même paroisse a été blessé : il s’agit de père James Pathinathar, membre de la Commission nationale Justice et Paix, qui a été hospitalisé à Anuradhapura. « Nous essayons aussi d’organiser le transport de père Vesanthaseelan dans cet hôpital », ajoute père Damien.

Le site TamilNet inique pour sa part que 14 des civils qui s’étaient réfugiés dans l’église de Notre-Dame des Roses, dans le même village, auraient été tués. Père Damien et des sources de la MISNA contactées à Jaffna disent ne pas pouvoir confirmer les faits et assurent que la seule église présente à Valaignarmadam et celle de Saint-Antony.

Les mêmes sources de Jaffna font état de combats en direction du village de Valayanmadan, la localité située dans ladite zone protégée que les rebelles auraient proclamée leur nouvelle capitale, depuis la chute de Kilinochchi. Le village compte neuf autres religieux et six religieuses qui ont préféré rester aux côtés des réfugiés.

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ZENIT Staff

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