CITE DU VATICAN, Jeudi 16 mai 2002 (ZENIT.org) – Les journaux télévisés italiens ont repris ce soir les deux petites phrases du cardinal Ratzinger et du cardinal Rodriguez Maradiaga: si la santé du pape l´empêchait d´exercer son ministère, il pourrait démissionner. Mais la question ne se pose pas pour le moment, commente la RAI (TG2): le cardinal Ratzinger déclare ne pas avoir évoqué la question avec Jean-Paul II.
Aucun commentaire de la part du porte-parole du Saint-Siège qui participait à la présentation à Rome d´un livre sur le pape et la montagne.
Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s´explique à ce sujet dans une interview accordée à un hebdomadaire catholique du diocèse de Munich et Freising (le Münchner Kirchenzeitung) publié sur Internet (cf. le site du diocèse: http://www.erzbistum-muenchen.de).
A la question sur une éventuelle démission du pape, le cardinal répond: « Je ne le lui ai pas encore demandé. Mais s’il voyait qu’il ne pouvait plus, il se retirerait sûrement. Tant que cela ne lui coûte que de la souffrance, il tient bon. Ce qui nous impressionne toujours beaucoup, c´est sa volonté d´airain ».
A propos des transformations vécues par le pape ces dernières années, il ajoute: « Il est devenu plus tranquille, il parle moins. Mais il écoute toujours très attentivement et pose des questions qui montrent qu’il a encore une grande vivacité ».
Mais l´entretien, long et riche, contient bien d´autres considérations du cardinal Ratzinger, en particulier sur le concile Vatican II. Le cardinal fête à la pentecôte ses 25 ans d´épiscopat, à Munich.
Les télévisions italiennes ont aussi mentionné une phrase du cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, qui est à Rome où il a reçu le doctorat honoris causa à l´université salésienne. Il est lui-même Salésien. Interrogé par la presse sur ce même sujet, il a déclaré qu´en cas d´incapacité, le pape pourrait démissionner: « Le jour où il se rendrait compte qu´il ne pourrait plus continuer, le pape aurait le courage de dire : j´arrête ».
Le pape Pie XII avait écrit une lettre renonçant à sa charge au cas où les troupes hitlériennes l´auraient arrêté: ce n´est pas le pape qu´ils auraient arrêté mais un simple évêque. Et les cardinaux auraient pu élire un successeur.
Mgr Pasquale Macchi, secrétaire du pape Paul VI, a révélé que ce pape avait également rédigé une lettre de démission « au cas où devaient se vérifier les conditions d´une impossibilité à continuer à gouverner l´Eglise d´une façon adéquate ».