CITE DU VATICAN, Mardi 9 octobre 2001 (ZENIT.org) – Les défis missionnaires des Eglises orientales en pays d’immigration ont été analysés par Mgr Joseph Khoury, évêque de Saint-Maron de Montréal des Maronites, au Canada. « La situation actuelle nécessite l’instauration de nouvelles formes de communion entre les Eglises d’Orient et d’Occident », conclut l´évêque.
« L’émigration vers l’Occident des fidèles issus des Eglises orientales du Moyen-Orient est une source de souffrances, rappelle Mgr Khoury, aussi bien pour les familles qui s’en trouvent démembrées que pour les sociétés, affaiblies par ces départs, ou pour les Eglises orientales elles-mêmes, dont le témoignage chrétien sur les territoires historiques d’origine s’en trouve fragilisé ».
Pour favoriser « l´échange de dons » entre les Eglises, l´évêque préconise la constitution d´un « groupe de travail pour examiner la question de la communion entre les Eglises dans une approche d’ensemble destinée à permettre de clarifier les rapports existants entre les Eglises d’Orient issues de la migration et celles demeurées sur leur territoire historique et entre ces Eglises et celles établies en pays d’émigration ». « Au coeur des mouvements migratoires, l’évêque peut devenir sacrement de l’unité et signe d’espérance dans la diversité des cultures et des traditions ecclésiales », conclut l´évêque.
« Les évêques, expliquait-il, pasteurs des Eglises orientales en territoire d’immigration, sont préoccupés par cette saignée, eux qui accompagnent les fils et les filles des Eglises d´Orient dans leur pays d’adoption. Non seulement sont-ils soucieux que les immigrés orientaux puissent bénéficier du secours « des prêtres de leurs nations », mais ils veulent par-dessus tout que les Eglises orientales de la diaspora puissent continuer de « se régir selon leurs propres disciplines particulières », préservant ainsi leur « patrimoine ecclésiastique et spirituel » propre, considéré comme « patrimoine de toute l’Eglise du Christ ». »
Or, cette immigration est aussi une « occasion » favorable. Les évêques, continue Mgr Khoury, « espèrent que ce phénomène de migration devienne une occasion donnée à l’Eglise tout entière de s’enrichir de ce patrimoine spirituel particulier. En effet, si les immigrants issus des Eglises d’Orient arrivent avec peu de moyens dans leur pays d´accueil, ils emportent avec eux un riche patrimoine de tradition spirituelle et religieuse qui peut enrichir les Eglises d’Occident. Cette situation dramatique peut ainsi conduire les Eglises d’Orient et d’Occident à un échange de leurs dons particuliers ».
Voici donc les défis qui se présentent à la communion ecclésiale: « En pays d’immigration, l’évêque, pasteur des fidèles issus des Eglises d’Orient, a pour tâche de faire « mûrir en tant que communion » la portion du Peuple de Dieu confiée à un évêque en pays d’émigration et cela, suivant trois dimensions de la communion. Il s’agit de la communion avec l´Eglise d’origine, avec son patriarche et son synode; de la communion, dans le cadre de la conférence épiscopale, avec les Eglises établies dans le pays d’accueil; et enfin, de la communion avec l’Eglise tout entière à travers la communion avec le siège de Pierre ».
« Cette triple communion, continue l´évêque maronite, correspond à trois défis missionnaires des Eglises orientales en pays d’immigration: mission au service des fidèles ayant émigré et par lesquels des liens sont maintenus avec leurs frères et soeurs demeurant encore dans le pays d’origine et, de ce fait, avec leur Eglise orientale d’origine; mission en forme de témoignage évangélique, s’associant à l’action elle-même missionnaire et évangélisatrice des Eglises locales des territoires où elles sont accueillies; mission de rencontre fructueuse entre Eglises orientales et Eglises latines favorisant l’échange des dons entre les Eglises ».