CITE DU VATICAN, Mercredi 27 juin 2001 (ZENIT.org) - "Voici le temps favorable! Voici le temps de l´espérance et de l´audace!" Le voyage du pape en Ukraine, qui a été couvert par quelque 25 heures de programme télévisé en direct, s´est achevé ce soir sur un appel à "l´unité et la concorde", et à l´insertion de la Nation en Europe, une Europe "de l´Atlantique à l´Oural".

Le pape a pris congé de l´Ukraine ce soir à 19 heures pour être de retour à Rome à 21 heures. Après la salutation du président de la République, M. Léonide Maximovitch Koutchma, le pape disait son émotion dans un discours final où il remerciait particulièrement les villes de Kiev et Lviv qui l´ont accueilli, et les pèlerins accourus de tout le pays et des Nations voisines.

Sur un mode lyrique, le pape s´exclamait: "Merci à toi, Ukraine, qui a défendu l´Europe dans ta lutte infatigable et héroïque contre les envahisseurs". Il évoquait les "douloureuses cicatrices des terribles blessures subies au long des interminables années d´oppression, de dictature et de totalitarisme au cours desquelles le droits des peuples ont été niés, piétinés". Mais il invitait à regarder vers l´avenir avec espérance: Voici le temps favorable! Voici le temps de l´espérance et de l´audace!"

Il souhaitait "l´insertion" de l´Ukraine "à titre plénier" dans une Europe "qui embrasse tout le continent de l´Atlantique à l´Oural". "Comme je le disais au terme de cette année 1989, qui a eu tant d´importance dans l´histoire récente du continent, il ne pourra y avoir "une Europe pacifique et irradiant la civilisation sans cette osmose et cette participation de valeurs différentes mais pourtant complémentaires", qui sont typiques des peuples de l´Est et de l´Ouest (Enseignements de Jean Paul II, XII/2, 1989, p. 1591).

Il souhaitait pour toute la Nation "la paix et la concorde", qui sont, disait-il "le secret de la paix et de la condition d´un progrès social véritable et stable". "C´est grâce à cette synergie des intentions et des actions que l´Ukraine, patrie de la foi et du dialogue, pourra voir sa dignité reconnue dans le concert des Nations".

Une nouvelle fois, le pape puisait dans le capital culturel du pays pour exprimer sa pensée en citant le poète Taras Shevchenko: "C´est seulement dans ta maison que tu trouveras la vérité, la force et la liberté". "Ukrainiens, affirmait Jean-Paul II, c´est dans le terrain fécond de vos traditions que plongent les racines de votre avenir! Ensemble, vous pouvez les construire, ensemble, vous pouvez affronter les défis de l´heure actuelle, animés de ces idéaux communs qui constituent le patrimoine ineffaçable de votre histoire passée et récente. Commune est la mission, que commun soit aussi l´engagement assumé par le peuple ukrainien tout entier!".

La paix, le pape la souhaitait à toute la Nation: "Le Seigneur t´accorde la paix, à toi, peuple ukrainien, qui, une fois acquise la liberté, avec un dévouement tenace et concorde a mis en route une œuvre de redécouverte de tes racines les plus véritables et t´engages sur un laborieux chemin de réformes pour donner à tous la possibilité de vivre et d´exprimer sa propre foi, sa propre culture et ses propres convictions, dans un cadre de liberté et de justice".

Pour ce qui est du rôle de l´Eglise dans la Nation, le pape affirmait: "Dans cette importante transition, l´Eglise, consciente de sa mission ne manquera pas d´exhorter ses fidèles à coopérer activement avec l´Etat pour la promotion du bien commun. Il est e n effet une charité sociale qui se traduit par un "service de la culture, de la politique, de l´économie, de la famille, afin que partout soient respectés les principes fondamentaux dont dépend le destin de l´être humain et l´avenir de la civilisation " (Novo millennio ineunte, 51).

Pas de citoyens de "seconde classe", par conséquent: le pape affirmait la volonté des chrétiens de faire "partie intégrante de la Nation ukrainienne". Le pape faisait appel là aussi à "l´histoire millénaire qui a commencé par le baptême de Vladimir de Kiev en 988 dans les eaux du Dniepr"; Mais il évoquait ce second baptême, un baptême "de sang" reçu "au cours des terribles persécutions du XXe s." où ont péri Catholiques, Orthodoxes, Réformés.

Au terme de son voyage, Jean-Paul II remerciait les autorités du pays: "Merci à vous, Autorités civile et militaires pour ce que vous faites, dans vos domaines respectifs au service du progrès ordonné du Peuple ukrainien, et merci pour le dévouement généreux avec lequel vous avez assuré le bon déroulement de mon voyage apostolique".

Il saluait les Catholiques en ces termes: "Merci à vous, chers frères et sœurs, qui faites partie de cette communauté chrétienne "fidèle jusqu´à la mort" (Ap 2,10). Depuis longtemps, je désirais vous manifester mon admiration et combien je vous apprécie, pour le témoignage héroïque que vous avez donné durant le long hiver de la persécution du siècle dernier.
Merci pour les prières et la longue préparation spirituelle avec laquelle vous avez voulu rencontrer le Successeur de Pierre, pour être confirmé dans la foi et aidés à vivre dans cet amour fraternel qui "pardonne tout, croit tout, espère tout, supporte tout"(1 Co 13,7)".

Aux orthodoxes, le pape disait: "Au moment de quitter le sol Ukrainien, je désire adresser une salutation respectueuse et cordiale aux frères et sœurs de cette vénérable Eglise orthodoxe et à leurs pasteurs".
Il assurait chacun de sa prière: "Je vous accompagne tous par la prière, et à tous j´adresse ce vœu par les paroles de l´apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique: "Le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix, toujours et de toutes les façons" (2 Thess. 3,16).

"C´est avec une grande nostalgie, concluait le pape, que je pars maintenant de cette terre, carrefour de peuples et de cultures, où l´Evangile a commencé sa course il y a plus de mille ans, pour se diffuser et s´enraciner dans le tissu historique et culturel des populations de l´Europe de l´Est. A tous et à chacun de vous je voudrais redire: Merci!"