CITE DU VATICAN, Vendredi 22 juin 2001 (ZENIT.org) – « L´institut Yad VaShem de Jérusalem élève à titre posthume, au rang de « Juste », Mgr Gabriel Piguet évêque Français de Clermont pendant la guerre », annonce le site de la Conférence des évêques de France.
Mgr Gabriel Piguet, reste le seul évêque français à avoir été déporté par les nazis de 1944 à 1945. Un livre intitulé: « Monseigneur Piguet, un évêque discuté », écrit par un prêtre de Clermont, le P.Martin Randanne, et Marc-Alexis Roquejoffre, journaliste à RCF 63, est préfacé par Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont. Le livre contient des récits, des documents témoignant de l´engagement particulier de l´évêque envers ses contemporains de confession juive ou de résistants recherchés par la Gestapo
Le 28 mai 1944, l´évêque est arrêté. Il quitte son diocèse pratiquement seul. Il reviendra sous les applaudissements. Une lettre écrite par Mgr Piguet, le 10 octobre 1943 témoigne de la protection qu´accorda l´évêque à un prêtre réfugié. Après dénonciation, Mgr Piguet fut arrêté par la gestapo qui, par contre, n´a jamais soupçonné Mgr Piguet d´avoir aidé les Juifs.
Dans la préface, Mgr H.Simon, évêque de Clermont écrit « je souhaite que ce livre nous fasse aussi découvrir, à nous lecteurs français qui ne le savons pas assez, comment de jeunes Allemands se sont opposés dès le début, et sans aucune compromission, au totalitarisme nazi « .
Dans le camp de concentration, Mgr Piguet a ordonné prêtre un jeune séminariste allemand, Karl Leisner, prisonnier N°22356, qui a été béatifié le 23 juin 1996. Sœur Imma Mack, une jeune allemande de 20 ans, a pour sa part servi régulièrement de liaison entre le camp et l´extérieur, au risque de sa vie.
Deux représentants du centre international Karl Leisner et deux nièces de Mgr Gabriel Piguet, étaient présents en septembre dernier à l´inauguration à Clermont du centre diocésain dédié à Mgr Piguet. Un appel « à s´engager pour une Europe de fraternité ».
Le pape Jean-Paul II s´est rendu l´an dernier au « Mémorial de la Shoah », sur le Mont Herzl, à Jérusalem. Une allée plantée d´oliviers y rappelle des « Justes parmi les Nations », qui, pendant la persécution nazie, ont sauvé des Juifs de la mort.
Selon le site du mémorial (http.www.yadvashem.org), 2008 Français ont reçu ce titre et en particulier le cardinal Jules Saliège et Mgr Pierre-Marie Théas, mais aussi des prêtres catholiques et des pasteurs protestants, comme le pasteur André Trocmé. On peut lire leur histoire, résumée en français sur le site.
Les autres Nations suivantes arrivent en tête de la liste du site: en Pologne 5503 personnes ont reçu le titre de « juste », 4376 en Hollande, et 1609 en Ukraine. Le pape Jean-Paul II s´apprête à béatifier un prêtre qui a payé de sa vie le fait d´avoir sauvé des enfants Juifs. C´est le P. Emilian Kovtch, tué par les nazis dans le camp de concentration de Majdanek (cf. ZF010625).