Cinq religieux "canonisés": Qu´est-ce que cela signifie?

Comment se fait une canonisation?

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CITE DU VATICAN, Vendredi 8 juin 2001 (ZENIT.org) – Ce sont cinq religieux et religieuses qui seront canonisés par Jean-Paul II à Rome, dimanche prochain, 10 juin, en la fête de la Sainte-Trinité, plus précisément, deux religieuses et trois religieux, une Libanaise et quatre Italiens, signe de la vitalité de la vie religieuse et de la présence de la sainteté dans l´Eglise. Mais qu´est-ce qu´une canonisation?

Les deux religieuses sont:
-Thérèse Eustochium Verzeri (1801-1852), vierge, fondatrice de l´Institut des Filles du Sacré-Cœur de Jésus,
-Rafqa Pierrette Chosoq Ar-Rayes (1843-1914), vierge, moniale de l´Ordre libanais Maronite.

Les trois religieux sont:
-Bernard de Corleone (1605-1667), religieux de l´Ordre des Frères mineurs Capucins,
-Louis Scrosoppi (1804-1884), prêtre de l´Oratoire de Saint Philippe Neri, fondateur de la Congrégation des Sœurs de la Providence de Saint Gaétan Thienne,
-Augustin Roscelli (1818-1902), prêtre, fondateur de la Congrégation des Sœurs de l´Immaculée de Gênes.

Mais qu´est-ce qu´une canonisation? « C´est l´acte solennel par lequel le Souverain Pontife décrète qu´un serviteur de Dieu, déjà compté parmi les bienheureux, doit être inscrit au catalogue des saints (le Martyrologe romain) et vénéré dans l´Eglise universelle », explique le P. Evenou. Il précise: « Avec la béatification, le culte d´un nouveau bienheureux est concédé à une cité, un diocèse, une région ou une famille religieuse; avec la canonisation, la sentence est définitive, et le culte étendu à toute l´Eglise ». Elle engage l´infaillibilité papale.

Le nombre des saints canonisés a connu une progression constante depuis la création de la Congrégation des Rites:
-25 de 1588 à 1700,
-29 au XVIIIe s.,
-79 au XIX s.,
-168 de 1900 à 1978;
-445 de 1978 à 2000.

Rappelons que pour la béatification, il faut tout d´abord examiner si le baptisé a vécu de façon héroïque les vertus chrétiennes, puis qu´un miracle soit authentifié et reconnu comme dû à l´intercession du Serviteur de Dieu, à moins que son martyre soit attesté. Pour la canonisation, il faudra l´attestation d´un nouveau miracle.

« Aux premiers siècles de l´Eglise, le culte des saints est né spontanément autour de la tombe d´un martyr et était le fait de la communauté chrétienne locale, explique Jean Evenou. Rapidement, le culte déborde les limites locales: l´Eglise d´Afrique fête S. Laurent de Rome, et l´Eglise romaine des saints d´Afrique: Cyprien, Perpétue et Félicité: c´est une sorte de canonisation de fait. Peu à peu les évêques s´estiment responsables du culte à rendre sur place à des martyrs, à leurs propres prédécesseurs, à d´autres personnages locaux, et veillent à écarter des abus venant de la crédulité populaire. Assez souvent on voit le pape intervenir, soit de son propre chef, soit à la demande des évêques pour donner plus de poids à leur décision ».

« A partir de 1070, continue l´expert, le pape entend se réserver les cas de canonisation et les fait instruire par un véritable procès sur la vie, les vertus et les miracles (avant et après la mort) d´un serviteur de Dieu dont on sollicite la canonisation (…). La sévérité du pape en matière de miracles s´est heurtée longtemps aux habitudes locales et à des mentalités portées au merveilleux et peu accessibles aux arguties juridiques ».

Une étape décisive est franchie avec la création de la Congrégation des rites (1588): « c´est désormais un organe permanent de la Curie romaine qui surveille et accompagne les différentes phases de chaque cause jusqu´à son terme ».

Quant à la procédure actuelle, elle est déterminée par la Constitution apostolique « Divinus perfectionis magister » (1983). Il est demandé, explique le P. Evenou, « l´examen d´un miracle nouveau intervenu après la béatification, et cela même dans une cause de martyre. Mais lorsqu´il s´agit d´un groupe, formé même de personnes béatifiées à diverses dates (comme les 103 martyrs de Corée, canonisés en 1984, les 117 martyrs du Vietnam, canonisés en 1988, les 120 martyrs de Chine, canonisés en 2000), un seul miracle est requis pour l´ensemble ».

L´examen des miracles pour une canonisation se fait selon les mêmes règles que pour une béatification. Dans la plupart des cas, toujours selon la même source, le miracle allégué est un miracle de guérison. Il suffit, depuis 1983, d´un seul miracle, mais l´enquête médicale est devenue de plus en plus exigeante. Cependant, ce miracle peut ne pas être une guérison. Pour Juan Grande (+ 1600) en 1996, il s´agissait d´une multiplication de riz en faveur de pauvres.

Enfin, la canonisation « équipollente », rare, se fait par la publication d´une bulle. Ce fut le cas pour Albert le Grand op (+ 1280) en 1931, et pour Marguerite de Hongrie (+ 1270), en 1943. Elle concerne des personnages anciens ayant un culte local. Aucun nouveau miracle n´est requis, mais la congrégation tient compte de la renommée des miracles accomplis.

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ZENIT Staff

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