Déjà, à Corleone, on appelait la maison de Filippo la « maison des saints »! Parce que son père, Leonardo, cordonnier, se montrait miséricordieux avec les pauvres jusqu´à les ramener chez lui, pour les vêtir et les nourrir. Avec une telle école, ses frères et sœurs n´étaient pas moins vertueux. Une école de la charité fondée sur la dévotion au Christ crucifié et à la Vierge Marie. Il traitait bien ses employés, et il n´hésitait pas, l´hiver, à demander l´aumône pour les prisonniers.
Mais il n´avait qu´un défaut, disaient les braves gens: il savait manier l´épée, comme ce jour où il avait blessé à la main un provocateur, qui devait perdre son bras. C´était en 1624, il avait 19 ans. On le considérait comme la meilleure lame de Sicile! Mais il resta profondément marqué de l´incident.
C´est vers l´âge de 27 ans, en 1631, qu´il opta pour la vie religieuse, revêtant l´habit des Capucins, à Caltanissetta, et Filippo prit le nom de frère Bernard. Sa vie se déroula dans différents couvents de la province: Bisacquino, Bivona, Castelvetrano, Burgio, Partinico, Agrigento, Chiusa, Caltabellotta, Polizzi, peut-être même Salemi et Monreale. Il revint passer ses 15 dernières années à Palerme où il mourut en 1667.
Mais déjà de son vivant, sa prière obtenait des guérisons spectaculaires. Les malades, les infirmes et les pauvres étaient en effet comme la prunelle de ses yeux.