CITE DU VATICAN, Mardi 5 juin 2001 (ZENIT.org) – « La tâche prioritaire de la mission est d´annoncer à tous que c´est dans le Christ que les hommes trouvent le salut »: le pape Jean-Paul II a invité en ces termes les évêques du Gabon à « avancer au large » en mettant en œuvre la lettre apostolique « Au début du troisième millénaire ». Mais le pape consacrait aussi une grande partie de son discours au ministère et à la formation des prêtres.
Jean-Paul II a reçu ce matin les évêques du Gabon actuellement en visite quinquennale ad limina. Mgr Basile Mvé Engone, archevêque de Libreville et président de la conférence épiscopale, un épiscopat gabonais largement renouvelé depuis la dernière visite ad limina, comme le pape le notait.
« La tâche prioritaire de la mission, disait le pape, est d´annoncer à tous que c´est dans le Christ que les hommes trouvent le salut. Forte de sa présence agissante, l´Église ne peut se soustraire à l´urgence du commandement missionnaire qui l´envoie à toutes les nations et à tous les peuples. Que l´expérience de l´année jubilaire que nous venons de célébrer vous donne un enthousiasme renouvelé pour aller de l´avant dans l´espérance! » <br>
« Que vos rencontres avec le Successeur de Pierre et avec les Dicastères de la Curie romaine soient pour vous d´intenses moments de communion ecclésiale et de réconfort apostolique ! », disait par ailleurs Jean-Paul II, reprenant un autre thème de Novo millennio ineunte.
Le pape encourageait cette communion: « Je vous encourage vivement à approfondir toujours plus entre vous les liens de communion qui vous unissent afin d´accomplir votre charge avec fruit et de développer entre vos diocèses une authentique harmonie pastorale. Transmettez à vos prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de vos diocèses, mon salut affectueux et l´assurance de ma proximité spirituelle ».
Pour tous les Gabonais, le pape demandait à Dieu « de lui accorder de vivre dans la paix et de l´assister dans ses efforts pour construire une société solidaire où chacun puisse trouver son plein épanouissement ».
« Pour être des témoins crédibles de l´Évangile qu´ils annoncent parmi leurs frères, les chrétiens doivent résolument tourner leur regard vers le Christ Seigneur et Sauveur de toute l´humanité », continuait le pape, en prenant saint Paul pour modèle: « N´ayez pas peur de vous laisser imprégner par l´élan missionnaire qui animait l´Apôtre Paul, en allant vers les hommes et les femmes qui n´ont pas encore reçu la Bonne Nouvelle. En effet, tous ont le droit de connaître la richesse du mystère du Christ ».
Jean-Paul II recommandait aussi aux évêques d´être pour leurs prêtres « des frères et des amis », se préoccupant « de leur situation matérielle et spirituelle, et en les incitant à une collaboration fraternelle avec vous et entre eux ».
Ces prêtres, le pape les invitait « à persévérer généreusement, malgré les obstacles, dans les engagements qu´ils ont pris au jour de leur ordination ». Il leur rappelait leur « appel spécifique à la sainteté », et « à la perfection dans tous les domaines de leur existence, notamment par une vie morale droite, car leur personne tout entière, consciente, libre et responsable, est profondément engagée dans l´exercice de leur ministère! »
« Seule une intimité habituelle avec le Christ, manifestée en particulier dans la prière et dans la réception des sacrements de l´Eucharistie et de la Réconciliation, leur donnera la force et le courage de tenir bon dans les épreuves, et d´accepter de revenir fidèlement au Seigneur après la chute », ajoutait le pape.
Jean-Paul II Il insistait sur l´unité du presbyterium, et, pour ce qui est de la formation et du discernement des vocations, il continuait: « La pastorale des vocations sacerdotales et religieuses exige la plus grande attention afin que l´Église locale poursuive son édification et sa croissance. L´exemple de vie irréprochable des prêtres et des personnes consacrées est pour les jeunes un stimulant vigoureux pour les aider à répondre avec générosité à l´appel du Seigneur. Dans la promotion des vocations, comme dans leur discernement et leur accompagnement, la première responsabilité est celle de l´Évêque, responsabilité qu´il doit assumer personnellement, tout en s´assurant la collaboration indispensable de son presbyterium et en rappelant aux familles chrétiennes, aux catéchistes et à l´ensemble des fidèles, leur responsabilité particulière dans ce domaine ».
Dans ce but, il recommandait « la constitution d´équipes de formateurs et de directeurs spirituels pour le grand séminaire doit être une priorité pour les Évêques ». Et d´insister sur la maturité affective des candidats: « Il est indispensable que cette formation, humaine, intellectuelle, pastorale et spirituelle puisse aussi leur permettre de tester et de développer leur maturité affective, et d´acquérir de fortes convictions sur le caractère indissociable du célibat et de la chasteté du prêtre (cf. Ecclesia in Africa, n. 95) ».
Pour ce qui concerne les relations entre l´Eglise et l´Etat, Jean-Paul II souhaitait que, « dans le respect de l´indépendance et de l´autonomie des deux parties, cet esprit de collaboration se développe plus largement, notamment pour permettre aux écoles catholiques de contribuer avec toujours plus d´efficacité à l´éducation humaine et spirituelle de la jeunesse de votre pays ».
Evoquant l´exhortation post-synodale pour l´Afrique, Jean-Paul II rappelait l´importance de la « formation des agents de l´évangélisation » et des laïcs pour « assurer l´avenir de l´Église sur le continent africain », et pour « qu´ils puissent assumer leur rôle irremplaçable dans l´Église et dans la société ». Le pape saluait tout particulièrement les « catéchistes ».
Le pape recommandait aussi « d´aider les laïcs à mener une vie en harmonie avec leur foi afin que leurs activités et leurs responsabilités soient un témoignage toujours plus authentique rendu à l´Évangile dans tous les secteurs de la vie sociale ».
Le pape recommandait aussi « une pastorale familiale adaptée aux grands problèmes qui se posent aujourd´hui, notamment pour ce qui concerne le respect de la vie humaine », de façon à « promouvoir le témoignage de foi des couples par une existence vécue en conformité avec la loi divine sous tous ses aspects, ainsi que par leur engagement à donner à leurs enfants une formation authentiquement chrétienne ». L´Eglise doit leur offrir une « aide désintéressée », se montrer » proche des familles qui se trouvent dans des situations difficiles, sachant être toujours pour elles le visage de vérité, de bonté et de compréhension du Seigneur ! »
Quant aux jeunes, le pape disait: « Je souhaite de trouver dans leur rencontre avec le Christ le secret de la vraie liberté et de la joie profonde du cœur ».
Le pape disait aussi vouloir « témoigner de la reconnaissance de l´Église pour l´œuvre des Instituts missionnaires dans la vie ecclésiale au Gabon » et souhaiter que « la vie consacrée se développe dans vos diocèses afin de contribuer à l´édification de l´Église locale dans la charité selon le charisme propre à chaque institut ». Il recommandait pour cela aux évêques de l´accueillir « comme un don de Dieu. »
Pour ce qui est de l´unité entre les chrétiens, « nous ne devons pas nous décourager, disait le pape, mais développer avec confiance des relations toujours plus sereines et plus fraternelles avec les membres des autres Églises et Communautés ecclésiales ».
Quant à la rencontre avec les croyants de l´Islam et de la Religion traditionnelle africaine, il invitait à « un esprit d´ouverture et de dialogue », et à « maintenir des liens cordiaux avec les communautés religieuses qui constituent la société », pour »
une existence harmonieuse dans le respect mutuel ». Mais ceci, sans « indifférentisme religieux ».