Asia Bibi « est sous pression ... une pauvre femme, loin de ses enfants .... Et aussi … elle sait qu'elle peut mourir à tout moment », a dit Paul Bhatti.
L’ancien ministre pakistanais des minorités est intervenu à l’antenne de Radio Vatican du cas d’Asia Bibi pour attirer l’attention aux plusieurs autres cas de persécutions au Pakistan.
Asia Bibi, une chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème, est détenue plus de 2.200 jours en prison à Multan, dans la province de Punjab (Pakistan).
Son mari Ishaq Masih, récemment venu à Rome à l’audience du pape François, a dénoncé dans une interview à la presse britannique les risques élevés pour sa femme d’être assassinée même si elle était libérée : sa tête a été mise à prix par des fondamentalistes.
Le président de l'Alliance des minorités religieuses au Pakistan a affirmé que son organisation « suivait le cas d’Asia Bibi » et qu’il « avait tant d’espoir » qu’elle pouvait sortir bientôt de la prison.
Il a parlé de conditions de sa vie en prison en disant qu’elle est « dans l'isolement, car il y a une crainte que même en prison il peut y avoir de la violence comme cela est arrivé il y a quelques mois à Rawalpindi, lorsque l'un des policiers a tiré sur deux personnes qui avaient été accusées de blasphème ».
Le président de l'Alliance des minorités religieuses au Pakistan lance un appel à la communauté internationale de prendre « des mesures concrètes » pour arrêter la discrimination contre les chrétiens. Il parle de plusieurs cas de tortures de personnes innocentes au Pakistan.
« La communauté internationale… doit s’unir pour prendre des mesures concrètes pour que cette haine, cette discrimination qui sont en train d'émerger avec la persécution des chrétiens, mais aussi d'autres minorités … soient finies », a déclaré Paul Bhatti, président de l'Alliance des minorités religieuses au Pakistan.
L’ancien ministre pakistanais des minorités religieuses estime qu’il faut « trouver une solution à notre problème afin que nous puissions aider ces victimes innocentes et faire en sorte que ce genre de haine peut finir au Pakistan ». Pour y aboutir, l’Alliance travaille « sur plusieurs fronts, avec le gouvernement actuel » : en dialoguant aux niveaux interreligieux et de l’enseignement scolaire.
Nous suivons le cas d'Asia Bibi, mais aussi la condition de beaucoup d'autres chrétiens ou d'autres minorités ». Il a cité l’exemple de Sawan Masih « qui avait été inculpé après l'attentat de Lahore » et « qui était toujours en prison » ainsi que les cas de « beaucoup d'autres jeunes gens qui ont été accusés à tort et dont peut-être je pourrais dire qu'ils vivent encore pire! »
Le cas d’« Asia Bibi est un cas, a dit Paul Bhatti, mais il y a tant de personnes innocentes, dont des journalistes qui sont exécutés ou tués par des gens qui veulent imposer leur philosophie spécifique - même pas religieuse, mais radicale: une philosophie terroriste, une idéologie de la violence ... Que la communauté internationale - y compris en particulier la Communauté européenne – s’unisse et fasse des pas concrets ».