Présentation du document "pré-synodal" des jeunes, capture @ Vatican Media

Présentation du document "pré-synodal" des jeunes, capture @ Vatican Media

«Une Église synodale est une Église de l’écoute», par soeur Nathalie Becquart

Print Friendly, PDF & Email

« Un espace de parole libre et de dialogue »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Je rêve que ce souffle puissant de la jeunesse puisse retentir ici en octobre et que les pères synodaux aient des occasions concrètes d’interactions avec des jeunes pendant le synode. Certes, les jeunes attendent que les ainés les guident et les accompagnent, mais ils ont aussi beaucoup à nous donner comme ils nous l’ont montré cette semaine. N’ayons pas peur de les consulter et de les impliquer dans les instances de décisions à tous les niveaux de l’Église »: c’est ainsi que soeur Nathalie Becquart conclut son intervention, ce 24 mars 2018, au Vatican, lors de la présentation du document final du « pré-synode » vécu par quelque 300 jeunes du monde, à Rome, du 19 au 24 mars 2018.
Voici le texte complet de l’intervention de sr Nathalie Becquart.
AB
«Une Église synodale est une Église de l’écoute»
Pape François, discours du 17 octobre 2015
Appelée à servir l’animation de cette réunion pré-synodale, j’ai vécu cette semaine au milieu des jeunes comme une expérience très privilégiée de rencontre et d’écoute de cette génération, une expérience vive d’écoute de l’Esprit-Saint à l’œuvre dans le cœur de ces 300 participants si divers.
Je suis extrêmement reconnaissante du cadeau qui m’a été fait de les accompagner dans ce chemin d’élaboration du document final.
J’ai été témoin de leur implication et participation active dans ce processus d’échanges et d’écriture qui leur était proposé. J’ai été impressionnée par le sérieux avec lequel ils ont pris à cœur ce travail de réflexion et de discernement qui a permis d’aboutir à la rédaction d’un document aux paroles fortes, reflet de leurs analyses, visions, désirs, convictions, questions. Plus encore j’ai été marquée par la manière dont le Pape François et le Secrétariat général du synode leur ont vraiment fait confiance en leur ouvrant un espace de parole libre et de dialogue. Ils ont eu le sentiment d’être pris vraiment au sérieux et pleinement responsabilisés. Et ils se sont mobilisés avec une énergie incroyable et beaucoup de talents. J’ai été particulièrement touchée par la manière dont ils ont été les acteurs et véritables protagonistes de cette rencontre, cherchant à donner le meilleur d’eux-mêmes pour apporter une contribution significative à la préparation du synode des évêques.
J’ai eu le sentiment comme eux de vivre un moment historique, une nouvelle pentecôte qui a donné à des participants venus de toutes les nations d’expérimenter de manière très concrète l’unité possible dans la diversité, la communion dans un sentir commun, l’universalité de l’Église dans le respect des différentes cultures. À travers cette dynamique d’écoute et de partage dans le respect, nous avons assisté à l’émergence surprenante de convergences très fortes sur de nombreux sujets et en même temps à la capacité surprenante de cette génération d’articuler à la manière du polyèdre des accents et sensibilités différents. Les jeunes nous ont exprimé leur joie de marcher ensemble dans une église inclusive, ouverte, humaine, ancrée dans le monde et tournée vers l’avenir. J’ai aussi été particulièrement touchée par les témoignages très positifs des délégués non croyants ou d’autres religions qui m’ont dit combien ils se sont sentis accueillis pleinement.
Marqués par leur rencontre avec le Pape qui a donné le ton de cette semaine, les jeunes ont vécu cette semaine un avant-goût du monde de paix et de fraternité dont ils rêvent. Ils repartent avec une immense joie, fierté et espérance d’avoir expérimenté très concrètement et prophétiquement le visage d’Église auquel ils aspirent : une église authentique, accessible, simple, créative. Une Église audacieuse qui prend le risque de les rejoindre sans peur au cœur de leurs questionnements et réalités, et ose leur donner toute leur place. Une église synodale où tous marchent ensemble, fidèles et pasteurs, laïcs, prêtres et consacrés, hommes et femmes, jeunes et vieux, dans l’écoute et l’accueil réciproque.
J’en ressors avec la conviction renforcée que la synodalité est vraiment la clé de l’évangélisation des jeunes aujourd’hui. Ce qu’ils ont vécu lors de la réunion pré-synodale peut être un modèle inspirant pour les pastorales des jeunes dans les églises locales. Je crois que nous avons vécu à travers cette initiative symboliquement significative une étape clé de la préparation du synode 2018, et peut-être même une étape nouvelle de la réception de Vatican II qui, j’en suis sûre portera du fruit pour ce monde et pour l’Église. Je rêve que ce souffle puissant de la jeunesse puisse retentir ici en octobre et que les pères synodaux aient des occasions concrètes d’interactions avec des jeunes pendant le synode. Certes, les jeunes attendent que les ainés les guident et les accompagnent, mais ils ont aussi beaucoup à nous donner comme ils nous l’ont montré cette semaine. N’ayons pas peur de les consulter et de les impliquer dans les instances de décisions à tous les niveaux de l’Église.

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel