Le patriarche Cyrille et le pape François - La Havane © L'Osservatore Romano

Le patriarche Cyrille et le pape François - La Havane © L'Osservatore Romano

Cuba, deux ans après: le card. Koch et le métropolite Hilarion à Vienne

Print Friendly, PDF & Email

«De bonnes relations», estime le p. Destivelle op

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« De bonnes relations » existent « actuellement entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou », affirme le père dominicain Hyacinthe Destivelle qui dirige le bureau des relations orientales du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Une nouvelle réunion pour marquer le deuxième anniversaire de la rencontre historique entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill à La Havane, en 2016, aura lieu le 12 février 2018, à Vienne, a-t-il dit dans l’interview à Vatican News en anglais du 5 janvier 2018. Un jalon préparé aussi par la grande Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier 2018).
Rencontre à Vienne
À l’invitation du cardinal Christoph Schönborn, le métropolite Hilarion, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, et le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, se rencontreront dans la capitale autrichienne.
Le père Destivelle a noté que la rencontre de Cuba « avait ouvert une nouvelle phase de nos relations », conduisant au prêt à l’Église russe des reliques de saint Nicolas, vues par plus de deux millions de personnes à Moscou et à Saint-Pétersbourg, ainsi qu’à la visite en Russie du secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. Il s’agissait de la première visite d’un secrétaire d’État du Vatican en Russie depuis 1999.
Le père dominicain a raconté également qu’un groupe de travail conjoint, fondé après la rencontre de La Havane, travaille sur des projets culturels et spirituels. « L’œcuménisme spirituel et surtout l’œcuménisme des saints est très important », a-t-il souligné, pour nous rappeler que « l’unité ne sera pas le fruit de nos efforts », mais plutôt l’œuvre du Saint-Esprit et les prières des saints.
Des événements culturels
Les événements culturels, a poursuivi le père Destivelle, tels que les visites d’étude pour les jeunes prêtres ou les concerts, sont également importants pour reconnaître que « bien que nos cultures soient différentes, nous partageons la même foi ». Alors qu’il a dit ne pas être au courant d’un projet de visite papale à Moscou en ce moment, le père dominicain a insisté sur le fait que de telles initiatives spirituelles et culturelles étaient essentielles pour « préparer les mentalités » à une telle visite.
Bien que les catholiques aient été sensibles aux problèmes œcuméniques depuis Vatican II, a expliqué le père, l’Église orthodoxe a souffert à cette époque, et même s’il y a eu des échanges de haut niveau, le « peuple de Dieu n’était pas vraiment impliqué dans tous ces contacts ».
Enfin, le père Destivelle a aussi parlé du dialogue théologique avec les quatorze Églises orthodoxes, notant que l’adoption du « document de Chieti » de l’année dernière est « probablement aussi un fruit des bonnes relations existant actuellement entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ».
Une pédagogie encore nécessaire
A propos de ce dialogue avec l’orthodoxie russe, des observateurs ont confié à ZENIT qu’il y a certes une volonté du patriarche et de son entourage d’améliorer les relations avec les catholiques, mais – en même temps – il reste une opposition forte, notamment chez des évêques, mais aussi dans le peuple, parmi les gens « simples » qui sont loin de toutes les batailles théologiques, mais qui se considèrent comme gardiens des « traditions » et de la « pureté » de la foi orthodoxe.
Ainsi, par exemple, certains ne voient pas le prêt des reliques de saint Nicolas comme un geste d’amitié de la part de l’Église catholique. Pour eux, c’est un grand saint orthodoxe, alors, c’est tout à fait normal que ses reliques soient exposées en Russie! Ces mêmes observateurs estiment que des évêques n’osent pas se prononcer publiquement, mais qu’ils ont été mécontents de la rencontre du patriarche et du pape.
En somme, une vraie pédagogie est encore à mettre en oeuvre: c’est aussi une des raisons d’être de la Semaine de  prière pour l’unité.
 
 

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel