Mgr Paul Richard Gallagher

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ONU : le dialogue, seule solution au conflit en Centrafrique, par Mgr Gallagher

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Traduction intégrale

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« Le dialogue est la seule solution à tout conflit armé et le seul moyen de faire taire les armes de guerre et de donner vie à des paroles de réconciliation », déclare Mgr Gallagher à propos de la guerre civile en cours en République centrafricaine.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, est intervenu à la réunion privée au niveau ministériel sur la République centrafricaine lors de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 19 septembre 2017.
« Bien sûr, il incombe au gouvernement national de garantir l’Etat de droit, de lutter contre la corruption, qui gèle la confiance des citoyens, et d’assurer l’accès aux soins de santé et à l’éducation des citoyens de tous les niveaux, sans discrimination », a affirmé le représentant du Saint-Siège.
Il a souhaité que« l’aide financière promise lors de la Conférence de Bruxelles de l’automne dernier soit mise à disposition, en injectant des ressources dans le pays et en facilitant sa reconstruction ainsi que sa reprise financière. »
Mgr Gallagher a insisté sur l’importance d’un dialogue « sincère » au sein du pays comme avec la Communauté internationale.
Voici notre traduction du discours de Mgr Paul Richard Gallagher prononcé en anglais.
HG
Discours de Mgr Gallagher à l’ONU
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège est très préoccupé par l’intensification du conflit en cours en République centrafricaine, qui entraîne de nouveaux morts et de nouvelles blessures dans la population civile et aggrave la situation des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Le Saint-Siège apprécie le rôle de la MINUSCA (La Mission multidimensionnelle de stabilisation intégrée de l’ONU en République centrafricaine), ainsi que l’extension de son mandat par l’ONU, visant à restaurer la paix à Bangui et à neutraliser, dans la mesure du possible, les actions des groupes armés, qui infligent des souffrances à des populations sans défense. Cependant, il souhaite également prendre des mesures plus efficaces pour protéger les civils, sans distinction de croyance religieuse ou de rang, afin d’éviter toute partialité et de gagner plus de confiance auprès de la population locale. Ainsi, l’augmentation du nombre de casques bleus et la réorganisation de leurs opérations doivent avoir pour priorité la protection de la sécurité de tous les citoyens et le rétablissement de la paix.
Bien conscient que ceux qui sont les plus vulnérables dans le conflit actuel sont les femmes et les enfants, je demande à la MINUSCA de défendre leur dignité de personnes sans défense, de garantir leur sécurité personnelle et leur liberté de mouvement et de les protéger de l’agression armée et de tout abus ou humiliation qui dégraderait leur dignité humaine. Comme l’a souligné le pape François lors de sa visite à Bangui, la dignité est une « valeur morale, à juste titre synonyme d’honnêteté, de loyauté, de grâce et d’honneur, qui caractérise les hommes et les femmes conscients de leurs droits et de leurs devoirs et qui les conduit au respect mutuel » (Discours aux autorités et au corps diplomatique, 29 novembre 2015).
La Communauté internationale est appelée à apporter tout le soutien nécessaire au développement démocratique et inclusif de ces structures qui permettront la croissance du pays. Bien sûr, il incombe au gouvernement national de garantir l’Etat de droit, de lutter contre la corruption, qui gèle la confiance des citoyens, et d’assurer l’accès aux soins de santé et à l’éducation des citoyens de tous les niveaux, sans discrimination. Mais cela exige à son tour l’action coordonnée de la Communauté internationale, de sorte que l’aide financière promise lors de la Conférence de Bruxelles de l’automne dernier soit mise à disposition, en injectant des ressources dans le pays et en facilitant sa reconstruction ainsi que sa reprise financière.
Dans n’importe quel pays, une dynamique saine entre les diverses forces politiques ne peut être réalisée que par un dialogue sincère. Avec l’aide de la communauté internationale, un tel dialogue doit devenir le chemin privilégié pour arriver à la paix et donner à la République centrafricaine la stabilité nécessaire pour son renouveau social, économique et politique. En effet, le dialogue est la seule solution à tout conflit armé et le seul moyen de faire taire les armes de guerre et de donner vie à des paroles de réconciliation. Nous pouvons rappeler ici l’effet positif de la visite pastorale du pape François (29-30 novembre 2015), qui a donné lieu à des gestes de coopération forts et clairs, promus aussi par les chefs des autres confessions religieuses. Récemment, le Saint-Père a lancé un appel à tous les secteurs de la République centrafricaine : « Puissent les armes être réduites au silence et la bonne volonté de dialogue prévaloir afin de donner au pays la paix et le développement » (Pape François, Angelus, 21 mai 2017).
Pour aboutir à un résultat fructueux, ce processus de dialogue doit prévoir :
* un cessez-le-feu entre toutes les parties du conflit ;
* le moyen approprié de désarmer les différents groupes armés, tout en étudiant la meilleure façon de réintégrer leurs membres dans la communauté civile et démocratique ;
* la justice pour les victimes d’attaques odieuses contre la population non-armée ;
* et le retour garanti des migrants et des réfugiés, chrétiens et musulmans, qui devraient pouvoir prendre possession de leur propriété et retourner à une vie sereine et tranquille.
Dans cet effort de dialogue inclusif, l’engagement de l’Église catholique ne manquera pas. Ensemble, avec d’autres confessions religieuses, l’Église cherchera ce qui unit, tout en rejetant ce qui cause la division ou la dispute, puisque la recherche de la paix vient avant tout autre bien.
Merci, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Original © 2017 Permanent Observer Mission of the Holy See to the United Nations, All rights reserved.

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Hélène Ginabat

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