Livre le monde du catholicisme © Ed. Laffont

Livre le monde du catholicisme © Ed. Laffont

Publication : un "monde du catholicisme" maniable

Print Friendly, PDF & Email

Pour « acquérir une culture dans le domaine religieux »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Face à un certain « analphabétisme religieux », un outil bien maniable est paru chez Laffont : un « Monde du catholicisme » qui fourmille de réponses claires à bien des questions de nos ignorances, mais sans « visée encyclopédique », pour « aider les étudiants de toutes disciplines, et nos concitoyens, à acquérir une culture dans le domaine religieux». On découvre non seulement les tournants de l’histoire, mais une nouvelle géographie du catholicisme. Les chevilles ouvrières de l’ouvrage, Jean-Dominique Durand et Claude Prudhomme en disent davantage aux lecteurs de ZENIT.
ZENIT – Les éditions Robert Laffont accueillent parmi les « Bouquins » « Le monde du catholicisme » publié sous votre direction. Quel a été le parti pris de départ de cet ouvrage de référence ?
Nous avons voulu concevoir, à la demande des Editions Robert Laffont, pour la Collection Bouquins, un ouvrage de référence, qui soit maniable et accessible pour le plus grand nombre, tout en étant sûr sur le plan des contenus. Nous avons fait appel à 127 collaborateurs pour traiter les 2000 notices environ sélectionnées. Nous avons voulu en effet embrasser l’ensemble de l’histoire du catholicisme des origines à nos jours, et son ampleur géographique. Nous avons souhaité traiter le catholicisme dans toute sa diversité d’expression, théologique, spirituelle, artistique, culturelle, politique, sociologique, d’où l’appel à des spécialistes de diverses disciplines : des historiens, des théologiens, des littéraires, des juristes, des musicologues, des exégètes, des sociologues, etc…
Le cardinal Paul Poupard a pu parler un jour d’un analphabétisme religieux: c’est un peu ce manque que votre ouvrage voudrait pallier?
Le cardinal Paul Poupard a pu parler avec raison d’un « analphabétisme religieux » ; l’essayiste Olivier Roy a consacré un ouvrage à « la sainte ignorance ». C’est bien là l’objectif de cet ouvrage : aider les étudiants de toutes disciplines, et nos concitoyens, à acquérir une culture dans le domaine religieux. Cela dans une démarche scientifique. Ce livre n’est pas un livre de catéchèse destiné aux catholiques, mais un livre de compréhension d’un phénomène religieux dans tous ses aspects, y compris celui du rapport à l’autre, à l’altérité : les altérités religieuses comme les altérités politiques.
A côté des – nombreux – papes, le lecteur trouvera aussi des clefs pour les arcanes de Rome, comme ses tribunaux ecclésiastiques dont on a parfois du mal à comprendre la spécificité (signature apostolique, rote romaine), mais plus largement il semble que vous ayez voulu livrer les clefs d’une culture inspirée par la foi catholique (auteurs, musiciens – Gounod, Franck – ou artistes – Rouault -), y compris pour ce qui est des notions fondamentales de l’enseignement social de l’Eglise – subsidiarité – ou de la spiritualité. Comment avez-vous choisi, organisé ?
Rome est très présente, non pas par volonté de livrer un ouvrage sur Rome, mais tout simplement parce que Rome occupe une place centrale dans l’histoire du catholicisme, dans sa culture comme dans son organisation et son fonctionnement. Lorsque nous avons commencé à recevoir les premières notices commandées aux différents collaborateurs, nous avons été frappés et étonnés de constater l’importance de Rome dans un très grand nombre de notices. D’où l’image choisie pour la couverture : une foule bigarrée devant la basilique Saint-Pierre de Rome. La basilique témoigne de cette place centrale de Rome. La foule traduit la diversité du catholicisme : car si Rome est omniprésente, le catholicisme n’est pas monolithique. Le catholicisme, c’est un monde, comme le disait le grand sociologue et historien, Emile Poulat.
Le catholicisme, c’est une culture, un rapport au monde. Nous avons donc inséré un grand nombre de notices sur la culture (littérature, peinture, sculpture, musique…), la spiritualité et la présence dans la société (questions sociales, politiques…). Dans chaque cas, nous avons veillé à montrer les évolutions dans le temps et dans les espaces. La musique témoigne de la diversité des sensibilités : du chant grégorien au rock, en passant la musique baroque, l’opéra et le jazz, les catholiques se sont emparés de toutes sortes d’expression, jusqu’à annexer des musiciens non catholiques, comme Bach, mais qui sont entrés dans la culture catholique.
Vous accordez bien sûr une belle place au pape François, très pédagogique, non seulement par l’article que vous lui consacrez mais par les autres articles qui éclairent le pontificat comme Lampedusa, ou le don des larmes, miséricorde, ou les auteurs français qu’il a cités (Malègue, Bloy)… Qu’avez-vous voulu souligner pour faire comprendre la personnalité du pape Bergoglio et sa réforme des institutions centrales ?
Nous avons accordé une place aux papes, sans toutefois consacrer une notice à chacun d’entre eux. Pour cela on dispose d’encyclopédies. Mais parce que nous avons voulu identifier de près les évolutions contemporaines, nous avons consacré des notices amples aux papes plus proches de notre temps, qui ont fortement fait évoluer le catholicisme dans différents domaines : parmi eux, le pape François occupe une place notable, simplement parce qu’il fait bouger les lignes. Premier pape venu du Sud du monde, il apporte, ne serait-ce qu’à travers son nom de pontificat, référence à François d’Assise, une vision renouvelée de la présence de l’Eglise au monde. Avec lui, de nouvelles notices, impensables il y a dix ans, ont fait naturellement leur entrée dans un dictionnaire consacré au catholicisme : « climat », « Théologie du peuple », par exemple ; d’autres ont subi des mises à jour notables, comme celles consacrées aux questions sociales. Par ailleurs, nous avons pris en compte des questions actuelles avec des notices « Migrants » ou « Pédophilie ».
 
Vous proposez au lecteur des « itinéraires thématiques »: en quoi consiste cette innovation, là encore pédagogique ?
Un ouvrage comme celui-ci se doit d’être doté d’éléments permettant une meilleure appréhension du sujet traité, et de mieux circuler à travers les nombreuses pages. Une introduction solide permet d’éclairer le lecteur, qui peut approfondir ses connaissances grâce aux références biographiques qui suivent chaque notice et à la bibliographie finale ; la chronologie permet aussi de se repérer dans le temps. Nous avons souhaité introduire deux innovations : les itinéraires thématiques que vous évoquez, qui permettent de saisir d’emblée la richesse des contenus, et un cahier statistique. Ce dernier est particulièrement précieux pour prendre la mesure des évolutions du catholicisme, et surtout son basculement vers le Sud du monde, et vers l’Asie. Les chiffres des ordinations sacerdotales ou des étudiants en formation dans les séminaires et les instituts religieux, en particulier en Inde ou en Afrique subsaharienne, surprendront sans doute bien des lecteurs et laissent entrevoir la nouvelle géographie du monde catholique.

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel