ROME, Mercredi 7 mai 2008 (ZENIT.org) – Dimanche 4 mai, dans son discours aux membres de l’Action catholique italienne, à l’occasion des 140 ans de leur fondation, Benoît XVI a réaffirmé la nécessité, pour la pensée moderne, d’ « élargir les horizons de la rationalité ».
Selon Mgr Lorenzo Leuzzi, directeur du Bureau pastoral universitaire du vicariat de Rome, ce thème « est le thème central de son magistère… un thème que le pape confie à toute l’Eglise et en particulier à ceux qui, par vocation, sont engagés dans la recherche et dans l’élaboration culturelle ».
En réponse à cette invitation, les professeurs universitaires de Rome, en collaboration avec le Bureau pour la pastorale universitaire du vicariat de Rome, ont décidé d’axer leur VI symposium européen des professeurs universitaires sur le thème : « Elargir les horizons de la rationalité. Perspectives pour la philosophie », qui se tiendra à Rome du 5 au 8 juin prochain à l’Université pontificale du Latran.
Ce symposium prévoit la participation de quelque 63 intervenants et la présence de plus de 250 professeurs provenant de 29 pays européens.
Les travaux seront ouverts par le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, et par le prof. Cesare Mirabelli, le président du comité des professeurs universitaires, le jeudi 5 juin au capitole, dans la salle de la Protomothèque, à partir de 16h15. Prendront ensuite la parole les professeurs Jean-Luc Marion, Peter Koslowski, et Ugo Amaldi.
Les jours suivants, la réflexion se poursuivra à l’université pontificale du Latran, où les participants débattront autour de quatre grandes questions liées à la recherche philosophique : philosophie et science ; philosophie et anthropologie ; philosophie et religion ; philosophie et société.
« C’est la première fois que la proposition de Benoît XVI devient objet d’étude à partir de la situation actuelle de la recherche philosophique », a expliqué Mgr Leuzzi.
« En effet, cette invitation à élargir les horizons de la rationalité sollicite une nouvelle réflexion épistémologique sur la capacité de la philosophie à répondre aux nouvelles attentes de l’homme contemporain, a-t-il dit ; à aller au-delà du processus actuel d’autolimitation de la raison qui a suscité des parcours guère incisifs sur la vie de l’homme et à s’ouvrir, avec une confiance renouvelée, à la réalité historique ; à l’accueillir et la servir comme une nouvelle question anthropologique ».
« Ce retour de la philosophie à la réalité, tant souhaité, place la foi chrétienne dans une position inédite de grande responsabilité », a souligné Mgr Leuzzi.
« Il ne s’agit pas de revenir aux questions ‘traditionnelles’ du rapport entre le savoir théologique et le savoir scientifique, a-t-il poursuivi, entre la méthode théologique et la méthode scientifique, mais d’interroger la foi chrétienne dans sa capacité d’offrir de nouvelles perspectives dans l’interprétation de la nouvelle situation historique de l’homme ».
Ainsi, estime Mgr Leuzzi, « réduire la proposition de Benoît XVI à une simple révision ou à un simple renforcement du rapport entre foi et raison serait vraiment stérile ».
Pour le directeur du Bureau pastoral universitaire, « le magistère de Benoît XVI ne doit pas compter parmi les différentes propositions relevant de la théologie culturelle, mais doit être vu comme une voie à suivre pour servir l’homme dans le concret de son existence ».
Mgr Leuzzi est convaincu que « la philosophie et la théologie sauront trouver dans cette proposition la force de repartir, car elles ont devant elles un grand défi à relever et qui est propre à notre époque : aider l’homme à ne pas s’annuler dans l’histoire ».
Par ailleurs, a-t-il estimé, « l’avenir de la théologie dépend de l’annonce de la présence du Dieu vivant dans l’histoire, tout comme l’avenir de la philosophie dépend de sa capacité à déterminer le nouveau et réel ‘objet de recherche’ : l’homme et son existence concrète dans son essence de sujet historique ».
La proposition de Benoît XVI d’ « élargir les horizons de la rationalité », a conclu Mgr Leuzzi, « est au cœur de la nouvelle évangélisation, car elle nous interpelle directement sur la vérité du christianisme et son incidence d’orienter le cheminement historique et éternel de l’homme ».
[Pour plus d’informations: www.university2000.org
Ou écrire à : ufficiopastoraleuniversitaria@vicariatusurbis.org]
Antonio Gaspari
Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié
